𝐓𝐡𝐞 𝐃𝐞𝐯𝐢𝐥'𝐬 𝐒𝐰𝐚𝐧

02. 𝖂𝖎𝖓𝖌𝖑𝖊𝖘𝖘 𝖉𝖊𝖒𝖔𝖓

𝐅𝐚𝐥𝐥 𝐒𝐰𝐚𝐧

Qu'est-ce qui pousse une personne à se détester ? Peut-être la lâcheté. Ou l'éternelle peur de se tromper, de ne pas faire ce que les autres attendent. 

~Paulo Coelho~

L'humain est l'être le plus terrible après les anges. Est-ce normal de détester quelque chose dont on ne croit pas, au même rang que la lâcheté humaine ? 

Certains diront que Fall Swan n'est qu'une petite énergumène qui se prend pour la Reine Elizabeth avant que la mort ne la rappelle à l'ordre. Comme si la petite gamine de vingt et ans, pouvais trôner plus longtemps que Louis XIV. 

Pourquoi pas ? C'est ce que je veux être. Qu'on m'acclame pour tous les sacrifices que j'ai dû faire pour sauver la peau du cul, de tout le monde. 

Bande d'hypocrites sans cervelle. 

Sans moi, aucun d'eux n'existerait. 

Je déteste mes parents. Je déteste ma vie. Je déteste même Fall Swan. Je déteste aussi le vieux schnock, allongé dans mon lit, sa main enroulant ma taille. 

Le dégoût me prend aux tripes, tandis que je me dégage immédiatement de mon propre lit. Ce gros salaud... Il a de la chance d'être le patron de mon père, autrement, ses couilles auraient été donné à mon rottweiler. 

Hadès restera sur le coup à chacun de mes gestes. 

D'ailleurs, quand j'ouvre la porte de ma chambre, il est prêt à attaquer le vieux dedans.

─ Du calme mon grand, lui susurrais-je en le prenant par le collier. Il paraît qu'il ne faut pas réveiller les morts.

Je ferme la porte derrière moi, avec quelques affaires sous le bras. Je me dirige dans la salle de bain, Hadès montant la garde, pour que personne ne vienne me déranger. 

C'est la rentrée aujourd'hui. Pas de nouveau départ, mais une nouvelle école. 

Je me savonne rapidement, parce que j'entends mon chien grogner à travers le rideau de la douche. Si ce vieux, tente de rentrer dans mon espace personnel, je m'en fiche qu'Hadès lui découpe sa queue.

J'enfile rapidement une jupe trapèze marron, suivi d'un pull de la même couleur et sa veste en cuir. Je sors de la salle de bain, laissant mes longs cheveux blonds sécher à l'air libre. Je n'ai pas le temps pour me présenter correctement lors de mon premier jour. 

Tout est déjà gâché dans ma vie, je n'ai pas besoin de faire bonne impression. Qui se soucie de la petite fille riche et sans espoir dans une ville comme Londres ? 

Je me déteste parfois d'exister. 

Mes parents, n'ont-ils pas pu se foutre une capote, si c'est pour faire une gamine comme moi ? 

Mes pieds, vêtus de grandes chaussettes marron, m'allant jusqu'aux genoux, s'élancent dans un pas déterminé. Jusqu'à ralentir quand j'arrive dans la cuisine. Hadès s'arrête à mes côtés, tandis que mon père lit son journal et ma mère me dépose un verre de jus d'orange, sur l'îlot centré. 

Calme-toi Fall. 

Pourquoi ton cœur bat si fort que tu as l'impression qu'il s'apprête à sortir de ta poitrine ? Ressaisis-toi. Ce n'est pas ton genre d'agir comme ça ? D'ailleurs, c'est quoi le genre de comportement que j'aime adopter ?

─ Quand est-ce que ce cirque va se terminer ? Demandais-je d'une voix ferme à mes parents.

─ Quand il en aura marre de toi, réplique mon père, ne levant pas son regard vers moi.