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Le passé est un enfer dont les morts ne peuvent plus sortir. 

~Armand Salacrou



La vie vous réserve toujours ses meilleures et pires farces. Elle vous piétine et déchire le cœur, avant de vouloir le recoudre avec son tendre sourire hypocrite. Qui est assez con pour faire confiance à la vie ? Pas moi. Je n'ai pas vécu encore les pires crasses. Je le sais... Sinon ma vie serait plutôt facile à ce stade. Alors au lieu de vivre dans la peur qu'un autre malheur arrive, je m'accroche à ce qu'il me reste comme seul bon souvenir. Beverly Hills, avant d'être de nouveau coincé à Londres. 

Le chemin du retour a vraiment été rapide. Plus de bouchons sur la route et mon cerveau en constante ébullition. En me garant devant la maison, je remarque toutes les lumières éteintes. Avec un peu de chance, tout le monde dort, ou mes parents sont sortis. Je ne sais pas quelle proposition je préfère, mais je serais contente de ne pas tomber sur eux. 

J'éteins le moteur en soupirant avant de descendre et de respirer l'air frais de ce soir. Par chance, la pluie s'est calmée, et mes vêtements ont pu sécher depuis le temps. J'entends la porte de la maison d'en face s'ouvrir, et un gros tas de sac y sortir en courant vers moi.

─ Doucement Hadès doucement ! Je hurle presque alors qu'il saute sur moi.

Je remercie la voisine d'un geste de la main, qu'elle me rend avec un sourire avant de fermer la porte derrière elle. Je dégage mon chien, lui caressant le museau en constatant les dégâts qu'il vient de faire à mes vêtements. De nouveau mouillé et rempli de boue. On peut dire qu'il s'est essuyé sur moi, pour pouvoir rentrer tranquillement à la maison... 

J'ouvre la porte d'entrée et tends l'oreille pour constater le silence dans ce soir. Je me déchausse, avant de suivre mon chien à l'étage. Je suis trop épuisée pour une douche, et penserai à la faire demain matin. 

Je m'étire les bras au-dessus de ma tête en rentrant dans ma chambre, avant que la porte ne se renferme derrière moi, laissant mon chien grogner. Je me retourne directement en hoquetant de surprise. 

Le noir dans ma chambre me donne davantage la chair de poule et mon cœur s'arrête lorsqu'un doigt froid, vient frôler ma joue gauche. Je suis comme pétrifiée de ce qui pourrait m'arriver. À me concentrer sur autre chose que moi-même, j'ai oublié que mon vrai problème est la maison. Devenant pire lorsqu'il n'a pas eu sa dose de sexe.

─ Je ne vais pas t'attendre éternellement petite salope.

Sans avoir le temps de réagir, il me fout une claque qui me fait tomber au sol. Ma joue chauffe, et mon chien s'excite derrière la porte. Il ne peut rien faire... Même ne pas la défoncer pour venir m'aider. C'est mon putain de problème, et il a sûrement dû payer un restau à mes parents et un hôtel cinq étoiles pour être tranquille avec moi ce soir. 

La lumière de la lune n'éclaire pas toute ma chambre, mais je peux apercevoir son ombre bouger. Ma gorge est sèche, moi qui cherchais à avaler ma salive.

─ Grosse conne de service. Ta putain de vie est en jeu et tu oses jouer avec ?

Mon cœur ne bat plus comme d'habitude. Je serais capable de faire une crise de panique, il continuerait ce qu'il est en train de faire. 

Le bruit du métal qui tape me fait sursauter, et sa main vient tirer tellement fort mes cheveux, que j'en gémis de douleur. Son corps lourd s'assoit à califourchon sur mes cuisses et son haleine d'alcool me retourne l'estomac. Je sens son sexe qu'il a déjà sorti de son pantalon, se coller à mon estomac. 

Je ravale mes larmes et renferme la douleur à l'intérieur de moi. Hadès est prêt à défoncer la porte, rempli de rage de ne pas pouvoir défendre son maître. 

𝐓𝐡𝐞 𝐃𝐞𝐯𝐢𝐥'𝐬 𝐒𝐰𝐚𝐧Où les histoires vivent. Découvrez maintenant