11. 𝔖𝔥𝔞𝔪𝔢𝔩𝔢𝔰𝔰 𝔄𝔫𝔤𝔢𝔩

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La vie, le temps, tout est trop court. Je n'ai plus envie et la patience d'attendre ou de faire semblant. 

– Thierry KAMINSKE

꧁༺Fall Swan ༻꧂

Dans mes rêves, les couleurs se dissipent et le chagrin me prend aux tripes. J'ai longtemps été témoin de mes propres cauchemars sans trouver le moyen de m'en sortir. Alors j'ai eu l'habitude de rester planter là, quand le monde autour de moi s'écroule. 

Mais ce n'était que des rêves. Des mauvais rêves. 

Puis tout est devenu une réalité à laquelle il m'est impossible de m'échapper. 

C'est une drôle de chose quand vous vous questionnez sur la vie. Vous vous rendez-vous compte que vous vivez, que les gens autour de vous, ont aussi une vie dont vous n'êtes pas le principal personnage. Ils ont une famille, et des pensées. Ils ne s'arrêtent pas de vivre lorsque vous les quittez. 

Puis allongé dans un lit, les yeux ancrés au plafond, vous n'arrivez pas à vous endormir, parce que la mort hante votre esprit. 

Est-ce que je serais consciente lorsque je vais mourir ? Comment je vais me rendre compte que je suis morte ? Quelle sera la réaction de ma stupide famille ? On va pleurer pour moi ? Hurler pour moi ? Se mettre en dépression pour moi ? 

Puis vient le moment où chaque parcelle de votre vie, défile sous vos yeux, et là vous vous dites... C'est tout ? C'est tout ce que j'ai réussi à faire en vingt et un an d'existence ? C'est si peu... 

Je me fais réveiller par mon portable sur le lit qui sonne et en voyant sur l'écran, la photo de ma mère, j'hésite à répondre.

─ Oui maman, je dis en répondant.

J'ai bien précisé que j'hésitais, et non que je ne lui répondrais pas.

─ Fall, j'ai reçu un appel bizarre du commissariat. Tout va bien à la maison ?

─ Euh... Ouais. Ouais, tout va bien maman.

Je me redresse, et les rayons du soleil m'aveuglent quelques secondes les yeux. C'est déjà le matin ? 

Je tourne la tête sur le côté et monsieur White n'est plus allongé. D'ailleurs, il n'est plus dans la chambre. Hadès s'étire à la place mon professeur dormait. 

Je fronce les sourcils, essayant de me concentrer des dernières nouvelles de ma mère.

─ J'ai appelé à la maison, mais tu ne répondais pas.

Parce que je n'y suis pas, mais je serais incapable de te dire, vu que tu t'en fiche et que seulement l'argent t'intéresse.

─ Je n'ai pas dû entendre, je réponds à la place.

─ Ton père et moi revenons dans deux jours. Préviens Charles, s'il te plaît.

Charles ? Nous l'avons presque laissé pour mort sur la pelouse de notre jardin, mais oui... J'irais lui dire quand il m'aura retrouvé, avant de me tuer.

─ Maman... Quand tu rentres, est-ce qu'on peut se parler ? Sérieusement ?

─ De quoi voudrais-tu parler ?

─ De Charles, justement.

─ Il n'y a rien à dire.

L'appel se coupe et je soupire d'agacement. 

Toi, tu n'as rien à dire, mais moi... Moi, j'ai envie d'extoriser ma colère et ma peine. Je déteste les adultes, et ce n'est pas maintenant que s'arrêtera cette haine. 

𝐓𝐡𝐞 𝐃𝐞𝐯𝐢𝐥'𝐬 𝐒𝐰𝐚𝐧Où les histoires vivent. Découvrez maintenant