𝐓𝐡𝐞 𝐃𝐞𝐯𝐢𝐥'𝐬 𝐒𝐰𝐚𝐧

14. 𝔖𝔴𝔦𝔪 𝔇𝔢𝔳𝔦𝔩

L'anxiété est un sacré problème.

Elle s'accroche à moi, je ne peux pas m'en débarrasser

- Chase Atlantic.

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En haut de la pyramide de ma vie, il y a tout d'abord les regrets avec lesquels je vis, qui ont engendré ma peur de survivre dans ce monde. J'ai l'impression de vivre, mais sans m'en rendre compte. Comme si je n'étais plus maître de moi-même.

Les gens continuent leurs chemins sans se soucier de ce qui se passe autour d'eux. L'humain est un égoïste qui ne s'intéresse qu'à ses propres problèmes, au lieu d'ouvrir les yeux sur ce qui les entourent.

─ Fall, gronde ma mère.

Ma cuillère joue avec mes céréales pendant que mes yeux restent fixés sur un point, pour ne pas avoir à affronter le regard de mes parents. Ma chaise racle le sol et je me lève prenant mon bol en main, avant de le déposer dans le lavabo.

─ Le petit déjeuné n'est pas terminé, ajoute mon père à mon attention.

─ Le mien si.

─ Fall Swan, tu t'assois tout de suite, m'ordonne celui-ci.

─ Je vais être en retard pour la fac, je trouve comme excuse.

─ Tout de suite.

Je roule des yeux en soupirant, avant de rejoindre ma place.

Au bout de la table, mon père me fait face tandis que ma mère est à sa droite. Je ne baisse pas la tête et ose enfin le regarder droit dans les yeux.

Mon cœur est un peu plus brisé chaque fois qu'il comprend que mes parents préfèrent l'argent à leur fille. Mais il se casse en mille morceaux quand il comprend que leur fille préfère sauver mes parents de la faillite et de la honte. On abuse de moi et je les laisse faire.

─ Charles, continue mon géniteur d'une voix calme, Charles va bientôt sortir de l'hôpital.

Je m'efforce de ne pas pleurer. Mes mains deviennent moites, mais je les enferme en poings.

Quand je disais avoir l'impression de ne plus être maître de moi-même, je parle de cette sensation... Celle où votre âme sort de votre corps et où vous assistez à la scène, impuissante. J'ai beau tapé dans la vitre pour la briser et reprendre le contrôle, mais celle-ci ne se casse pas. J'ai beau hurlé à l'aide, personne ne m'entend.

─ Je veux que tu t'excuses quand il reviendra.

Je ne suis même pas en faute, pourquoi devrais-je le faire ? Mais encore une fois, mon corps n'est plus à mon contrôle.

─ Est-ce que c'est clair Fall ?

─ Oui papa, je réponds la gorge nouée.

Il s'essuie la bouche avant de déposer la serviette et de se relever, ne manquant pas d'embrasser ma mère. Puis quand il vient à ma hauteur, sa main tapote doucement ma tête, ce qui me fait sursauter.

Quand mon père sort de la maison, ma mère se relève en soupirant, débarrassant la table. Et moi ? Je reste assise, la tête baissée et les poings serrés sur mes cuisses. Mes yeux me piquent, mais je me force à ne pas pleurer, ça ne sert à rien ici, on me parlera de caprices si je laisse mes émotions m'envahir.