𝐓𝐡𝐞 𝐃𝐞𝐯𝐢𝐥'𝐬 𝐒𝐰𝐚𝐧

05. 𝕸𝖆𝖓𝖎𝖕𝖚𝖑𝖆𝖙𝖎𝖛𝖊 𝕬𝖓𝖌𝖊𝖑

𝐀𝐧𝐠𝐞𝐥 𝐖𝐡𝐢𝐭𝐞

~ La pureté des intentions d'un auteur est à rechercher dans la noirceur de ses brouillons. ~ Stanislaw Jerzy Lec

L'âme remplie de lumière n'est qu'une facette se cachant dans un sourire, qui se baisse quand la noirceur prend le contrôle de nos émotions. Il faut savoir vivre pour comprendre que rien n'est beau ici-bas, et qu'une sorte de concours, nous attend tous pour rejoindre un Paradis qui n'existe pas. Comme si chacun de nous avait la possibilité de rejoindre notre créateur. Qui sommes-nous pour prétendre à ce titre d'ange ? Aucun humain n'est assez parfait pour se permettre de rentrer au Paradis. Nous descendrons rejoindre Iblis, en se donnant la main. 

Je regarde le tableau de Mademoiselle Swan, ainsi que tous les pires cauchemars des autres. 

Aucune vie n'est parfaite, mais certaine s'en sorte mieux que les autres. Comme s'ils étaient des privilégiés de ce monde. Ils ont l'argent, le bonheur, l'amour et la grâce de Dieu. Nous ne sommes pas tous dans le même cas. Des Hommes comme moi, sont abusés par la société. Ni argent, ni bonheur, ni amour, ni de Dieu, ni de famille normale pour penser à s'en sortir. 

C'est comme si les anges avaient arrêté de se battre pour nous. Laissant les démons chuchoter nos pires pensées.

─ Ange...

Je relève la tête vers une étudiante, habillé bien trop court pour me permettre de la dévisager. Je déteste ce visage qu'il m'a donné. Comme si j'avais besoin de me sentir plus près du gouffre, quand ses jeunes étudiantes jettent leur dévolu sur moi. Je manque de lever les yeux au ciel et de soupirer d'agacement, mais j'ai un statue à tenir, alors je lui souris et m'installe derrière un bureau, laissant les tableaux de mes étudiantes combler le vide de cette salle, avec leurs émotions négatives.

─ Je peux faire quelque chose pour vous ? Je lui demande, alors qu'elle s'assoit sur le coin de mon bureau.

Je la vois se mordre la lèvre inférieure, avec un sourire dégueulasse collé au visage. C'est quoi son problème à celle-là encore ? Je l'interroge du regard, attendant qu'elle ravale sa merde et dégage de mon bureau, ou qu'elle crache son venin, et dégage quand même de mon bureau...

─ J'aurais une faveur à vous demander...

─ J'écoute.

─ Mon ex me harcèle, je veux vous demander de vous faire passer pour mon petit ami.

De la diarrhée verbale. C'est ce que j'entends. Ou encore « Bla bla bla »... 

Je l'analyse des pieds à la tête, et remarquant qu'elle rougit, j'arque un sourcil, et croise les bras sur mon torse, en m'adossant à ma chaise. 

Elle et moi ? Son ex ricanerait de la voir avec un ange aussi beau que moi. Il n'y croirait pas une seconde. D'ailleurs, personne ne la croirait. 

Les anges ne pactisent pas avec des thons.

─ Je risque des problèmes avec l'administration, je dis enfin d'une voix calme. Désolé.

─ Personne ne le saura, se précipite-t-elle de dire en se relevant du bureau.

Mes yeux ne quittent pas les siens, tandis qu'elle avance vers moi, dans une marche plutôt féline. Celle-ci retourne la chaise face à elle, avant de s'agenouiller devant moi, ses mains sur mes cuisses. 

Et puis quoi encore ? Me supplie-t-elle de l'aider ?

─ Je serais une bonne fausse petite-amie.