Chapitre 22

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  J'ai vécue une semaine de fièvre, de toux et de saignements de nez incessant, les paroles que la femme en blanc m'a révélées, ne cessent de me hanter. Tout au fond de moi, dans les méandres de mes entrailles, je sais que je ne peux laisser un clan, une famille, s'éteindre par ma faute. 

 Sept jours où j'ai pu constater le lien qui unit profondément les personnes de ce village. Les rires des anciens mêlés à ceux des jeunes, les conversations nocturnes dont j'étais témoin la nuit tombée , m'ont prouvée que moi Ninna Scott, je ne suis pas celle qui doit interdire à ces personnes de fonder une famille qu'ils aimeront, qu'ils chériront jusqu'à la nuit des temps.

-Te sens tu mieux? me questionna Matt. Je ne le remercierais jamais assez d'être resté à mes côtés toute les fois où mon corps tremblait de froid, sa chaleur qui se diffusait contre ma peau m'a aidé, plus qu'il ne le croit. Tendrement, je glisse ma main contre son torse, mon visage collé à sa paroi abdominal, je me laisse bercer dans les songes sous les mouvements de sa respiration.

 Mon réveil est brutal, mon souffle court, je dresse mon buste dans le lit froid et vide. Matt n'est plus à mes côtés. Je sors mes jambes du lit tout en prenant soin de ne pas ériger mon corps rapidement.  Calmement, je descend les escaliers pour rejoindre ma belle-mère qui s'attèle à préparer un repas. 

-Ninna, tu nous a fait si peur! scande t'elle avant de me serrer dans ses bras. Matt revient en fin de soirée, m'annonce t'elle souriante.

-Je vais mieux, merci. sourie-je timidement. 

-Viens prendre un bon petit déjeuner! m'ordonne t'elle avec tendresse. 

Je glisse mes fesses sur la chaise pour engloutir le repas qui se présente devant moi.

   Après une bonne douche et paré de vêtement très chaud, je m'aventure à l'extérieur, je veux trouver cette Sarah, cette femme qui a le pouvoir de m'aider.

  Je marche à travers la foret, m'assurant de ne pas être suivis, je contourne le chemin pour m'aventurer entre les arbres et les ronces qui ornent ces bois.   Le vent n'est plus aussi glaçant, je pénètre dans une prairie au charme champêtre, j'observe le lieu qui m'entoure, cette plaisance qui baigne dans cet endroit adoucit l'angoisse qui me tient depuis mon départ de chez mon père. Le ciel m'offre la clarté du soleil qui pose sa chaleur sur mon visage. tout en inspirant profondément, je ferme mes paupières en penchant ma tête en arrière pour laisser ses rayons réchauffer ma peau. 

-Vous allez avoir un torticolis de pencher votre crâne! scande une voix éraillée.

-Je.. dis-je en cherchant la personne qui se trouve devant moi. Je pensais être seule. avoue-je en observant la vieille dame au teint blanchâtre et aux cheveux blanc argentée. 

-Nous ne sommes jamais seule! Tout ce qui nous entoure à une âme qui nous observes! ricane t'elle en ramassant des herbes à mes pieds. Etes-vous perdu?

-Non, je me promène, non, je cherche une personne! déclaré-je sous ses orbes qui me regardent. Sarah! craché-je 

-Connais pas! clame t'elle en me tournant le dos pour partir à l'opposé. 

-S'il-vous-plait! souffle-je, je dois la voir, j'ai besoin d'elle. Déclare-je 

-Vous devriez rentrer chez vous jeune fille! Sa voix se fait froide, son corps se redresse, Il est dangereux de se promener seule dans les bois, surtout dans cette période, précise t'elle en reprenant sa marche.

-Attendez! crié-je en voulant la rattraper. Je vous en supplie, je dois voir Sarah, je sais que vous la connaissez!

-êtes-vous voyante? quémande t'elle en touchant mes cheveux qu'elle se met à sentir. Cette odeur sur vous et celle d'un loup! d'un chien tueur et puant, un être maléfique! Un assassin qui n'a ni cœur ni conscience. La vengeance coule dans ses veines!

-Non, murmure-je, cette odeur est celle de l'homme que j'aime, 

-Baliverne, brâme t'elle en secouant s amain! L'amour est malsain, il est la déchéance des êtres humains! me crache t'elle en plissant les yeux.

-Non, vous avez tord, l'amour est ce qu'il y a de plus beau dans la vie, c'est ce qui m'a sauvée.

-Avoir des enfants, est ce qu'il y a de plus beau! l'amour n'est qu'une réaction chimique de notre cerveau! Une fois cette réaction partit, que reste t'il? de la tristesse, des pleures et de la mélancolie!

-Des enfants, souffle-je en posant mes orbes sur le sol, je ne peux en avoir, je ne peux pas offrir cela à Matt. Murmure-je en avalant un sanglot. Maya avait tord, dis-je en lui tournant le dos.

-Qu'a tu dis? reprends t'elle en plissant les yeux. Maya, tu la connais?

-Oui, c'est elle qui m'a conduite jusqu'ici. 

Le visage tiré de colère, elle approche de moi sans jamais décroiser nos regards, en posant une main sur mon ventre, son touché électrise douloureusement mon corps, des images se propagent dans ma tête. Je comprends, souffle t'elle à elle-même en penchant légèrement son visage. Je vois la souffrance, la torture à travers mes orbes, mes larmes coulent par la douleur que je ressens avant qu'elle ne disparaisse. J'ouvre mes paupières pour les poser sur elle.

-Sarah! déclaré-je faiblement.

-Je ne peux rien faire pour toi! Ton ventre est vide, rien! des enfants tu n'en auras jamais!

-Je ne vous croit pas! crié-je les poings serrés. Elle m'a dit que vous l'aviez déjà fait!

-Qu'elle vipère! scande t'elle, elle ne peut pas se taire! elle t'a mentit! grogne t'elle.

-C'est vous qui mentez! sangloté-je

-Non! tu ne vois pas les risques que cela peut engendrer! Ta vie est précieuse, des enfants, tu peux en adopter! morte, tu ne servirais à rien!

-Non, je le désir du plus profond de mon âme, je... parlé-je en baissant les épaules, vous avez raison, vous êtes une vielle femme, je ne veux pas prendre le risque de vous affaiblir plus que vous ne l'êtes!

-Comment oses-tu! Petite insolente, clame t'elle. Soit, je vais satisfaire ta demande! Dans une semaine, à minuit précise, vêtue de blanc, les cheveux nattés, revient ici, aux moindres bruits, ne te retourne pas, les esprits des bois testeront ta volonté de subir cette transformation, attends toi à souffrir d'une souffrance que jamais tu n'as connue ou enduré, une souffrance qui déchirera tes entrailles. La mort peut venir te chercher, mais maintenant il est trop tard pour reculer! diffuse t'elle sous le vent qui se lève, un éclair foudroie le ciel bleu, bien, reprends t'elle, Ne sois pas suivis, ne dis à personne où tu seras, la nuit des loups est la seule nuit qui me permets de pratiquer des rituels anciens! Crit elle avant de disparaitre! 

MAT,Où les histoires vivent. Découvrez maintenant