Un mariage, une alliance.
Un duel, un drame.
Des rires, puis des larmes.
Seize ans n'effacent pas la douleur imposée par les flammes. Le peuple d'Aonyhrr pleure encore la perte d'un prince héritier, d'une princesse et d'une reine. L'hypocrisie règn...
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Assis sur la muraille entre deux créneaux, Aodren fixait toujours l'horizon. Il sifflotait un air guilleret lorsque soudain, son visage s'illumina à la vue d'une tâche qui se dessinait au loin. Elle grandissait à mesure qu'elle s'approchait du château, et il finit par deviner les traits des portes drapeaux qui se trouvaient à l'avant-garde.
– Ils sont là, ils arrivent ! s'exclama-t-il.
Sans plus attendre, le jeune garçon courut le long du chemin de ronde jusqu'à la tour qui surplombait le pont-levis. Il escalada les quelques marches qui le séparaient du dernier étage. Se ruant dans le clocher, il bouscula le sonneur qui n'eut même pas le temps de protester. Les gardes se déridèrent en observant le désarrois du pauvre homme, dépouillé de sa mission par un enfant empressé.
Aodren attrapa la lourde corde et la tira d'un coup sec pour faire sonner la grosse cloche en fonte, qui siégeait au sommet de la tour. Les carillons se jetèrent bientôt dans les jupes de la grande dame et le son mélodieux qui s'échappait du beffroi signala l'arrivée imminente de la garde royale.
En un rien de temps, la cour du château fut remplie d'âmes curieuses et impatientes.
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Chemin faisant, les seigneurs et chevaliers furent heureux d'entendre les cloches retentir. Les montures manifestèrent également leur enthousiasme par des hennissements joyeux. En tête, les deux porteurs de bannières affichaient fièrement les armoiries des royaumes qui allaient bientôt sceller leur sort à celui d'une alliance matrimoniale. Le dragon d'argent d'Aonyhrr guidait le griffon d'or de Kylhenghor.
D'éminents représentants des deux familles suivaient les drapeaux de leurs maisons.
En premier, le roi Yval chevauchait un bel étalon à la robe sombre. Menton relevé, il avait revêtu parures soyeuses et riches habits. Derrière lui, les deux princes héritiers faisaient honneur à leurs blasons. Corentin d'Aonyhrr et Judicaël de Kylhenghor, âgés respectivement de vingt et vingt-quatre ans, rayonnaient de leur grande amitié. Le lien qu'ils avaient développé pendant la période des pourparlers se trouvait renforcé pour leurs passions similaires pour la chasse et les duels.
Venait ensuite Envel, le second prince du royaume d'Aonyhrr. Âgé de dix-sept ans, il était connu pour sa bonhomie et son attitude protectrice envers sa famille, en particulier vis à vis de ses jeunes sœurs. Ayant principalement hérité du tempérament modéré de sa mère, la reine Maélynn, il ne partageait pas les mêmes goûts que son frère aîné, ce qui mettait une légère distance entre eux.
Alors que la troupe se rapprochait de plus en plus de l'enceinte du château, un jeune cavalier remonta le cortège sur son cheval lancé au galop.
