Un mariage, une alliance.
Un duel, un drame.
Des rires, puis des larmes.
Seize ans n'effacent pas la douleur imposée par les flammes. Le peuple d'Aonyhrr pleure encore la perte d'un prince héritier, d'une princesse et d'une reine. L'hypocrisie règn...
[ 🚨 ATTENTION SCÈNES POUVANT HEURTER LA SENSIBILITÉ DANS CETTE PARTIE 🚨]
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Sitôt, après leur première nuit, Judicaël sortit de la chambre en récitant le serment de l'hyménée. De sa parole livrée aux hommes et au dieu du levant, il confirma la consommation du mariage et brandit dignement la corde maritale pour le prouver. Il l'avait nouée par endroits, exposant ainsi le nombre de ses exploits.
Cependant que les hommes glorifiaient le prince, trois femmes en aube céruléenne se glissèrent dans la chambre pour apprêter la princesse. L'une d'elles fit brûler de l'encens pour embaumer la pièce. Les deux autres s'assirent de part et d'autre du lit conjugal.
D'instinct, Annwenn replia ses jambes sur elle-même. Face à ce mouvement de recul, l'une des prêtresses se fit rassurante.
Bien évidemment, la princesse connaissait les différentes étapes des solennités nuptiales. Les vivre en tant qu'objet principal était une chose plus ardue. Après quelques secondes d'hésitation, elle déplia finalement ses jambes et étendit les bras le long de son buste.
Les deux femmes l'aidèrent à se débarrasser de son vêtement, puis décachetèrent les pots en terre qu'elles avaient apportés. Le corps d'Annwenn fut oint d'un mélange de miel et de sève, symbole de vertu et de fidélité. Embrassant tous les pores de sa peau juvénile, cette barrière d'huile était une manière d'endiguer spirituellement la semence virile dans le sein maternel.
La reine apporta ensuite à sa fille la robe coutumière et lui distilla quelques encouragements. D'autres dames de la noblesse les rejoignirent pour le reste de la journée. Le ciel enfila bientôt son manteau crépusculaire. Rassérénée et fière, la princesse se rendit seule dans le temple pour y consacrer son enveloppe charnelle.
Le souffle coupé par la symbolique de son geste, Annwenn pénétra dans l'unique pièce circulaire et s'arrêta sous l'oculus situé au milieu de la coupole. Lorsque la lune atteignit son apogée dans la voûte céleste, une aura se forma autour de la jeune mariée. Elle se laissa d'abord caresser par les rayons de l'astre nocturne. Puis, elle prit une grande inspiration et déclama des psaumes d'allégresse afin de bénir son union.
Les festivités se prolongèrent pendant quelques semaines. Tandis que les représentants des peuples célébraient dans l'abondance l'alliance nouvelle, les prêtresses proclamaient des incantations et offraient des animaux en sacrifice. Le vin coulait à flots, les chants s'élevaient vers les nuées. La lune montante parachevait le rite sacramentel. La nuit semblable au jour annoncerait bientôt l'aurore du jeune couple. Judicaël et sa jeune épouse n'allaient pas tarder à regagner leur royaume.
Avant cela, Corentin d'Aonyhrr organisa une grande chasse en l'honneur de son beau-frère. Trois jours durant, ils arpentèrent les forêts environnantes.
