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Deux ans.
J'ai enfin gravé ce mot dans le mur avec mon ongle.
Ça fait deux ans que je suis là.

Pourquoi ?
Je n'ai pas prévu de vous le dire tout de suite..
Tout ce que vous devez savoir, c'est que vous êtes en parfaite liaison avec une meurtrière.

Oui j'ai tué, mais ce n'est pas pour ça que je suis là.

Je suis une tueuse à gage, j'ai maintenant 17 ans.
Je travaillais pour un anonyme, qui en passant payait très bien.

Je suis actuellement enchaînée dans le sous-sol du sous-sol d'un pénitencier situé sur une île perdue au milieu de l'océan.
Les coordonnées sont top secrètes, même moi je ne les connais pas.

Tout ce que je connais ici, c'est le garde qui me lance ma bouffe tous les jours et le prisonnier d'en face qui connait parfaitement mon grade, comment je suis appelée et ce que j'ai fait.

Parce que oui, en plus d'être une tueuse, les gens savent qui je suis à l'entente de mon nom, ils savent a quoi s'attendre, ils savent que dès lors que leurs yeux se sont posés sur moi en toute connaissance de cause, ils ne vivront pas une seconde de plus.

On me surnomme Bloody Girl.

Je suis internationallement connue, méprisée, et recherchée.
Enfin était..
Puisque cela fait deux ans qu'on m'a jeté dans ce trou.

Ma tête est passée aux écrans des milliers de fois, et chaque fois ce n'était pas pour annoncer une bonne nouvelle.
Enfin sauf le jour de mon arrestation.

Ce n'est pas exactement ma tête qui passait à l'écran, c'était plutôt mon attirail tape à l'oeil.
Je faisais deux chignons au dessus de ma tête et laissait pendre mes longs cheveux noirs qui semblaient signifier la mort à eux seuls.
J'étais habillée de noir.
Et le plus marquant était mon masque.
Je portais toujours un masque.

Il était doré, le contour des yeux, de la bouche et le creu des joues étaient noirs.

C'était comme ça que l'on me reconnaissais.
Et ce n'était jamais bon signe.

Pourquoi Bloody Girl?
Ce n'est pas moi qui ai choisi ce surnom, je le détestais avant.
Parce qu'avant je tuais sans plaisir, sans jouissance d'esprit.
Mais depuis..
Il s'est passé quelque chose.
Et ça été un déclic monumental.

Ce n'est pas encore l'heure de vous dire comment, mais vous le saurez en temps voulu.

À partir de ce moment et d'un jour à l'autre, tuer était pour moi un passe-temps.
Et j'ai commencé à aimer mon nom.
Bloody Girl.. Ça signifie la fille maudite ou un truc du genre.

Voir du sang à perte de vue est une habitude et j'aime ça.
Oui j'aime l'odeur, la couleur, la texture..
J'aime crever ses endroits précis pour qu'il jaillisse en jet.
J'aime le sang plus que tout au monde.

Mais par dessus tout j'aime que les gens souffrent, parce que j'aime à savoir qu'il n'y a pas que moi qui souffre.
Oui je souffre.

Malgré qu'à présent j'aime ce que je fait.
Une part de moi même souffrait, comme si elle n'était pas prête ou alors pas fière.

Mais encore..
Je ne comprenais pas.

Puis en fait, quand ils m'ont mis au trou, j'ai ressenti des palpitations, je tremblais.
Je me suis rendue compte que tuer était pour moi une drogue.
Alors je tremblais.
Il fallait que je tue.
Mais j'ai tenu le coup.
À quel prix?

A la dernière visite médicale, ils m'ont injecté un sérum paralysant pour que le docteur ressorte indemne.
Apparemment, il a dit que je ne tiendrai pas une année de plus ici.
Il a aussi dit que j'avais des troubles particuliers au niveau cérébral.
Je faisais une chute.
Je commençais à devenir cinglée en d'autres termes.

Il n'en a pas dit plus et a baissé les yeux.
En fait c'est même pas un an, c'est un mois, j'en suis sûre.

Mais bon, mourir ce n'est pas plus mal.
Peut-être qu'on est libéré du poids de notre passé.
Celui où nous avons tous souffert!

J'aimerais vous en dire plus mais j'entends des pas dans le couloir.
Une visite ?

Quelle drôle de surprise !

J'espère que c'est une bonne nouvelle.

BLOODY GIRL - old version Où les histoires vivent. Découvrez maintenant