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Deux jours.
Cela faisait deux jours que je restais là à me morfondre et j'allais clairement me pisser dessus.

Ils sont cons?
Ils sont beaucoup trop cons.

J'entends des voix à l'extérieur et je me concentre pour tenter d'entendre.
C'était des voix masculines.

La seule chose que je comprend c'est "allez-y".

Un petit bruit retentit et la porte s'ouvre soudainement.
Je me relève instantanément et j'ai le temps de voir un homme entrer et refermer la porte derrière lui.

C'est quand je sens quelque chose de froid et métallique se poser sur ma tempe que je comprends alors.

"Salut ma jolie. Dit-il de sa voix éraillée.

-Euh? Qui êtes vous? Je ne vois rien.

-C'est normal. T'en fait pas".

Si je pouvais voir j'aurais simplement réussi à le désarmer et pointer l'arme sur lui.
Mais ce serait mettre ma liberté en jeu, et je savais plus que bien ce qu'il venait foutre ici.

" Fichez moi la paix. J'ai encore un jour à tuer là-dedans.

-Je sais. Et moi je n'ai rien à faire pendant une heure. Souffle t'il à mon oreille.

-Ne me touchez pas".

Je me débat mais j'entends le cliquetis de son arme retentir.
Je me crispe d'un seul coup.
Ce sentiment de peur, d'appréhension et de douleur revient alors. Et je me souviens à quel point les armes à feu m'angoissent maintenant.
Je sais ce que ça fait de sentir ce petit bout de métal traverser votre crâne, ce n'est pas vraiment agréable.

Je ne comprends pas comment il fait pour savoir où je suis dans cette pièce complètement sombre.
Je ne comprends pas pourquoi ces traîtres de vigiles l'ont laissé entrer.

Ma respiration s'accélère.
Je n'avait pas envie qu'il me touche.
J'aurais pu il y a quelques années, mais là non.

"Lâchez moi! Criais-je en espérant qu'on m'entende.

-Ça sert à rien de crier. J'ai payé les vigiles pour qu'ils la ferment. On est tranquille toi et moi".

Je ne sais pas pourquoi mais je l'imagine en train de me faire un clin d'œil à cet instant.

"On va bien s'amuser".

Le lendemain, 8h...

J'avais l'impression que le moindre mouvement allait me tuer.
Que le moindre geste me ferait faire un arrêt cardiaque.

C'est comme si ma tête était restée coincée entre le vrai et le faux.
C'est comme si je n'étais plus consciente, comme si mon corps ne répondait plus à mes appels de détresse.

Je me sentais trembler de tout mon long, tout ce que j'espère c'est que je ne retournerait plus jamais là-dedans.

La porte grince et la lumière entre.
Je me replie aussitôt sur moi même en tremblant.

"Ilona? Ça va?"

La voix claire et aiguë de Ludivine retentit dans la pièce comme un reproche.
Comme si ce qui était arrivé était de ma faute.

Pourquoi ai-je ce genre d'impression ?

"Hého? Je sais que 3 jours c'est long.. Mais bon.. Tu veux aller au toilettes?"

Je me contente d'hôcher la tête car c'était la principale de mes envies après celle qui me conseillait de me donner la mort.

Elle m'enfile doucement les menottes et mes deux vigiles me ramassent.
Je mourrais d'envie de les tuer.

BLOODY GIRL - old version Où les histoires vivent. Découvrez maintenant