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◦༄◦
A CHAQUE FOIS qu'Olivia Reyes dépassait le panneau sur le pont séparant Figure Eight de la Zone, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir des relents.
" Outer Banks, Paradise on Earth. "
Foutaises.
Tout ce qu'elle voyait de cette île depuis six mois maintenant la dégoûtait au plus haut point. Cette guerre entre le nord et le sud de l'île, les riches et les pauvres, les Kooks et les Pogues... C'était complètement débile, ça n'avait aucun sens et ça n'avait pas lieu d'être. C'est ce qu'elle se disait.
Elle était passée de New York, cette ville immense et touristique, la ville rêvée, à Kildare, le comté d'une petite île sans importance, sans vie. Enfin, c'est ce qu'elle pensait. Elle était passée de cette ville magnifique à ce petit taudis sans saveur en tellement peu de temps, comme s'il n'avait fallu que d'un seul claquement de doigt pour que sa vie change du tout au tout et devienne son pire cauchemar.
— Olivia, t'es rentrée ?
L'adolescente venait de passer la porte d'une majestueuse maison blanche. Elle était semblable à celles que l'on pouvait trouver dans les séries télévisées ou encore dans les magazines de décoration. Pas un seul coussin de travers, pas un seul poil de tapis qui dépassait ni même un seul grain de poussière qui volait, rien. Une vraie maison témoin.
Aucune âme.
Olivia monta directement à l'étage sans même prendre le temps d'enlever ses chaussures, et, ça, elle savait que c'était la règle numéro une de la maison.
Elle entra dans sa chambre en claquant la porte, seulement, elle fût retenue par son père qui la suivait de près.
— Tes chaussures, s'il te plaît. Maria vient de partir.
Olivia ne prit même pas la peine de lui répondre, ni même de le regarder. Elle l'ignorait simplement tout en déposant son sac sur le lit, puis, elle commença à faire des allers-retours dans sa chambre afin de récupérer des affaires par-ci, par-là. Léonard tentait désespérément d'avoir son attention, mais cela était peine perdue. Il pouvait répéter son prénom en boucle ou se rouler par terre s'il le souhaitait, Olivia ne lui décrocherait pas un seul regard. Après tout, elle prenait un malin plaisir à le voir se démener ainsi en lui donnant l'attention qu'elle réclamait depuis des années.
— O, s'il te plaît.
Elle avait beau savoir comment s'y prendre pour l'enquiquiner, il arrivait lui aussi à parvenir à ses fins, et ça, en touchant là où ça fait mal. 𝘛𝘦𝘭 𝘱𝘦̀𝘳𝘦, 𝘵𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘧𝘪𝘭𝘭𝘦, 𝘯𝘰𝘯 ?
L'adolescente relâcha alors ses muscles pour prendre une grande inspiration, puis elle se pinça l'arrête du nez quelques secondes. Ce surnom, personne ne le lui donnait en dehors de sa mère. Le fait de l'entendre pour la première fois depuis sept mois et, qui plus est, de la bouche d'une personne qui n'est pas sa maman... C'en était trop.
