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RAFE VENAIT DE se garer en face de chez Olivia — de chez son père, plus exactement. Elle était assise à la place passager de sa propre voiture, enfoncée dans le fond du siège, les bras croisés, un regard noir envers son conducteur. Elle attendait désespérément qu'il lui parle. Le trajet avait été pesamment silencieux, il était hors de question de rentrer chez elle avant qu'il ne lui ait adressé la parole.
— Tu m'invites ? dit-il pour rompre le silence, un léger sourire sur ses lèvres entaillées.
Elle humidifia ses lèvres avant de les serrer, une main sur l'arrête du nez, les yeux fermés. Il fallait qu'elle reste calme. Elle prit une grande inspiration avant de souffler du nez et de rouvrir les yeux. Il n'allait pas échapper à cette discussion. Pas encore.
— Tu peux m'expliquer pourquoi tu te battais une fois de plus ? Et toujours contre Maybank ?
— Ça te regarde pas, répondit-il d'un ton sec.
Le Kook enleva la clé du contact et sortit de la voiture sans même un regard pour son interlocutrice, claquant la portière derrière lui. Olivia jura avant de l'imiter.
— Alors là, Rafe, tu vas pas t'en sortir comme ça !
Tandis qu'il se dirigeait vers la sortie du terrain, la jeune femme le rattrapa et se planta devant lui, le retenant par le bras pour qu'il ne se défile pas.
— Oh que si, ça m'regarde, commença-t-elle en élevant la voix. J'me suis pris un coup pour essayer d'sauver ton cul, continua-t-elle en montrant sa côte. Alors, oui, ça m'regarde ! J'estime que j'ai le droit de savoir !
Il faut dire que sa méthode pour se tempérer ne marchait pas à tous les coups. Rafe, lui, se tenait devant devant elle, sans expression, les yeux vides, le visage en sang.
— Rentre chez toi, Liv.
Il lui remit les clés de sa voiture et repris sa route.
— Parle moi, bordel, Rafe !
Il continuait de marcher, l'ignorant complètement. C'en était trop.
— Tu réalises que ta soeur est morte ou la drogue t'as tellement bousillé le cerveau que ça t'empêche d'avoir ne serai-ce qu'un minimum de sentiments ? cria-t-elle presque.
Il s'arrêta net et se retourna vers elle. Peut-être avait-elle été trop loin. Qu'importe, il fallait que ça sorte.
— La drogue ou ma soeur ? demanda-t-il calmement.
Olivia resta silencieuse, confuse.
— C'est à cause de ma soeur ou de la drogue que tu m'évites depuis deux semaines ? reprît-il en voyant qu'elle ne réagissait pas.
