Tu n'es pas condamné. Tome 1: Obscurité

Chapitre 4: Réduction de peine

Cela fait deux ans et cinq mois qu'anis est en prison. Plus que sept mois à tenir. Anis a prit de la taille mais il a perdu du poids. Sa moustache est plus épaisse et ses cheveux ont poussé. Dans quelques temps, il aura vingt et un an.
Le président des détenus s'est trouvé des nouveaux cobayes. Anis peut enfin respirer. Il a plus de temps pour relire les vagues et écrire ses propres pensées. Il écrit quelques textes sur les vieux journaux qu'il collectionne.

- Rihoum ! Tu as de la visite. Fait Jonas en ouvrant la 602.
Anis le suit sans rien dire. Plus loin il s'arrête.
- Alors ? Vous avez un autre livre pour moi ? Demande t-il.
- Non. Cette fois tu as vraiment de la visite. Dit il.
Ils arrivent dans une salle. Il s'agit certainement de l'une plus propres de la prison. Elle est peinte en jaune claire.
Anis aperçoit son avocat. L'avocat Meyer.
- Maître Meyer
- Bonjour Anis. Comment tu vas?
- Je nage dans le bonheur. Répond t-il ironiquement.
- Je viens vous informer que j'ai fais appel à la cours pour une réduction de peine. Il est possible que vous repassiez devant la cours dans un mois. Si tout se passe bien, une remise en liberté sera possible. Vous êtes un jeune homme irréprochable au sein de la prison.
- Maître, ne me donnez pas de faux espoirs pour rien. Faites votre truc c'est tout.
Il regarde anis.
- Vous savez, mon épouse a fait une fausse couche le mois dernier. C'était atroce. J'ai même failli perdre ma femme. J'ai réalisé à quel point perdre un être que l'on aime plus que soit même est terrible. Je suis prêt à tout pour elle. Et tu as fais tout ce que tu as pu pour sauver ta mère. Je veux vraiment que tu sois libéré. Et croit moi tu seras libéré plus tôt que prévu.
- Faites ce que vous avez à faire. Réplique anis en mettant fin à la conversation.
Il ne veut pas se faire de faux espoirs. Il préfère se concentrer sur sa liberté d'esprit. Anis retourne dans la 602. Il trouve Giovanni qui lit ses textes. Il tient également son livre entre les mains.
- Qu'est-ce que tu fais avec mes affaires ?
- C'est toi qui écrit ses trucs ?
- Rend les moi. Donne moi ça.
- Tu te calmes sinon je les déchire.
- Hey rend lui ses papiers ! Ordonne Jonas.
- Jonas...
- J'ai dis rend lui ses brouillons! Lui au moins il fait quelque chose de constructif de son temps. Il ne passe pas son temps à essayer de se procurer de la drogue même en taule.
Geovanni se sent déstabilisé et honteux. Il tend à anis <<ses brouillons >> et son livre.

Un long mois plus tard.

- Madame la juge, le reconnu coupable du meurtre de Ronald Bekale est aujourd'hui présent suite à la demande de réexamination de son dossier. Étant donné la conduite sage et irréprochable de mon client, j'aimerais qu'il puisse bénéficier d'une réduction de peine. J'ai pu me procurer ce rapport par le biais du directeur général de la prison.

Il présente le document à la juge et poursuit son discours:
- Plusieurs personnes attestent que Mr Rihoum est certainement l'un des détenus les plus travailleurs de la prison. Le rapport stipule également qu'il effectue correctement les tâches qui lui sont confiées. Il ne se bat pas. Il ne se mêle pas au trafic interne. Mon client mérite d'être relâché le plus tôt possible.

La juge principale écoute avec attention. Elle prend un moment pour en discuter avec ses compères. Elle parait pourtant convaincue.
La voilà prête à donner son verdict.
- Bon. A la vue des arguments et des éléments présentés...Je déclare la réduction de peine de Mr Anis Rihoum accordée.
Anis sent comme une bouffée d'air frais. Il respire à nouveau.
Il se lève ému; les larmes aux yeux. Il remercie Maître Meyer avant de quitter la salle accompagné des gardiens.
Anis s'endort pressé d'être au lendemain. Pressé de sentir l'air du dehors taper sur son visage. Mais il a aussi peur. Peur d'une liberté sans Trina. Peur d'une réalité qui le rattrape. Peur d'une vie sans avenir.
Il se lève tôt comme tout les autres jours.
Un matin pluvieux comme un autre.
- Alors comme ça tu te barres aujourd'hui ? Demande l'un de ses camarades de cellule. J'ai entendu dire que tu avais obtenu une réduction de peine.

Anis hoche positivement la tête en rangeant son peu d'affaire. Il ramasse aussi son tas de vieux journaux.

- Je savais que tu ne mettrais pas du temps dans ce trou à rat. Assure moris. Tu es trop bien pour ce monde. Ajoute t- il sincère.

Anis le détaille touché. Il tient son sac facteur et leur lance un au revoir avant de sortir de la cellule.
Il jette un dernier regard à la 602.
Les autres détenus l'applaudissent tout le long du couloir.

- Revient nous voir l'européen! S'exclame l'un d'eux.

Jonas et deux autres des gardiens l'accompagnent vers la sortie. Ils quittent d'un secteur à un autre. Se rapprochant de plus en plus de la liberté. Les voilà à quelques pas du grand portail. Maître Meyer l'attend juste là. Anis sent son coeur s'impatienter. C'est maintenant qu'il réalise. C'est maintenant qu'il comprend qu'il s'en va. Il quitte ce dépotoir pour de vrai. Il porte la jacket blanche offerte par son ami de cellule d'un soir.
Ça y est! Les énormes portes de la prison s'ouvrent. Le vent de la liberté frappe.
Anis revit au travers chaque goutte de pluie qui tombent sur son visage. Il laisse enfin apparaître un sourire sur son visage. Après autant de temps. Sa bouche avait finit par s'y habituer.
L'option sourire effacer.
Et désormais...une mise à jour vient d'être faite. Quoi de mieux pour prendre un nouveau départ qu'un nouveau sourire? Tout frais dans cette petite pluie matinale.
- On espère ne plus te revoir. Sort Jonas d'un ton amical.
- Il ne reviendra pas. Assure Maître Meyer.
- Merci. Fait anis en s'adressant à Jonas. Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. Je parle bien sûr de ce livre que vous m'avez donné. Il m'a permit de tenir le coup.
- File et ne perd plus ton temps ici. T'es un bon gamin. Répond t-il en lui tapant l'épaule.

Les portes de la prison se referment derrière Anis.
Le voilà dehors et prêt à entamer quelque chose de nouveau. Mais où aller quant on a plus personne ? Où aller?
Anis observe autour de lui.
Il entend soudainement une voiture klaxonner.
C'est une Murano noire. Elle est garée à 20 mètres d'eux.
La Murano klaxonne une seconde fois. Anis voit une main qui s'agite et lui fait signe.
Il détaille l'avocat.
- C'est qui? Pose t-il.
- Allez voir par vous même. Suggère Maître Meyer.
Ils approchent de la voiture tandis qu'un jeune homme y sort.
Anis le reconnaît.
- Édouard ? Fait il surprit.
- Ravis de te revoir gars. T'es franchement courageux. Réplique Édouard en lui faisant une accolade.
Mme Agostino sort de l'autre côté de la caisse.
- Mon fils tenait à tout prix à t'aider à ta sortie de prison. Monte et on t'expliquera tout. Dit elle.

L'avocat fait le tour et serre la main de la dame.

- Mon travail s'arrête ici. Lance t-il.
- Ne vous inquiétez pas. On se charge du reste. Affirme t-elle.