Chapitre 20: Liens

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- Ne dit pas n'importe quoi. On est devant mon frère et son amie. Bon...Il va falloir que je vous laisse. Profitez bien du menu et à toutes.

Elle récupère sa commande avant de s'en aller avec le joueur de tennis.

- Je crois qu'il y a de l'alcool dans le verre de ta cousine. Fait remarquer Rue. Elle a quand même dit bien corsé.

- Tu crois ? Mais elle n'a que 15 ans.

- Je sais. C'est pour ça que je te le dis. Tu devrais faire plus attention à elle. Les garçons sont très vicieux de nos jours. On ne sait jamais qui peut avoir de mauvaises intentions.

- Je n'ai jamais eu de soeur. Je ne sais pas vraiment comment m'y prendre. Je ne voudrais pas non plus qu'elle s'imagine que je veuille faire intrusion dans sa vie.

- C'est peu être le cas. J'veux dire, faire intrusion dans la vie de quelqu'un, ça peut être bénéfique. Ça dépend du contexte et de comment chacun voit les choses.

- Et comment tu vois les choses? Toi?

Les milkshakes arrivent dans les bras de Tony.

- Merci. Dit Rue avant de poursuivre la discussion.
Et bien ,je crois que nous avons tous besoin d'une personne pour chambouler un peu notre quotidien. Pour nous faire voir les choses autrement. Ou peu être pour nous faire voir ce qu'on ne voyait pas.

- C'est juste. Et toi? T'as déjà rencontré quelqu'un comme ça?

- Oui. Tu veux savoir qui?

Anis hoche positivement la tête.

- D'accord. Je vais te raconter une belle histoire. J'avais sept ans. J'allais à ma toute première leçon de danse. Ma mère et moi courions pour attraper un taxi. Une autre dame et son fils courraient après le même taximan. J'avais bu trop de sodas la veille. Et pendant que nous courrions pour attraper le taxi, le fils de la dame a crié: Maman! Elle aurait dû mettre une couche!
Je venais de me pisser dessus.

Anis manque de s'étouffer suite aux péripéties de Rue.
La concernée rit aux éclats.

- En plus sur mon beau tutu rose. Continue t-elle. C'était tellement embarrassant. Mais ce gosse...Le fils de la dame, ça c'était vraiment une rencontre chamboulante.

Anis ne peut plus se retenir. Le rire de Rue lui est contagieux.

- T'es pas croyable. C'est ça ta rencontre bouleversante? Celle qui a bousculé ton quotidien ?

- Et bah oui ! C'est vrai. Je m'en souviendrai toute ma vie. Et pourtant j'étais très jeune.

- Moi je parlais de quelque chose de plus récent.

- Non mais c'est vrai. Le gars s'appelle tobby. Il suit ses études en France maintenant. Ce fut mon premier partenaire de danse. On a dansé à plein d'évènements ensemble.

- Je vois.

Tobby est la deuxième personne à avoir parlé de Dieu à Rue. La première était sa mère. Elle s'en souvient encore comme si c'était hier. Il avait douze ans et elle dix. C'était à la veille d'un de leur spectacle de danse.
Ils venaient de finir l'ultime répétition. Il lui révéla qu'il avait fait la connaissance de son « papa ».
Dotain ne comprenait pas. Il lui avait toujours dit qu'il n'avait pas de père. Et maintenant, il disait en avoir un.
Mais il parlait de Dieu le père. Le père de tous les orphelins. Le père de toutes les nations.

- Il avait quelque chose dans le regard. Quelque chose d'apaisant. Je le trouvais tellement plus rassuré. Et ça faisait un an que j'avais perdu ma mère. Je voulais moi aussi être consolé par Dieu.

Tu n'es pas condamné. Tome 1: Obscurité Où les histoires vivent. Découvrez maintenant