Chapitre 1: Le meurtre.

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Cette maison était sans vie. On y entendait jamais le bruit de la télévision. On y entendait jamais des éclats de rire. Comme ceux dans les foyers sont remplis d'amour. C'était un week-end comme les autres. Anis feuilletait un vieux journal local. Il se contentait d'admirer les images. Il n'avait pas tellement de distraction. Et il ne s'en plaignait même pas.
Cette fois là encore Ronald était d'une humeur massacrante. Il ouvrit le frigo à la recherche d'une bière. Il n'y avait plus grand chose à manger. Le gamin n'avait bu qu'un yaourt à la vanille depuis son arrivée de l'école.

Encore une fois. Encore une fois Anis entendait sa mère hurler. Elle hurlait de douleur. Ronald ne s'arrêtait pas. Il continuait de la battre sans pitié.

- Maman!!! Cria le gamin apeuré.
Il pleurait si fort.
- Tait toi!!!Ordonna le bourreau Ronald en ouvrant la porte de la chambre.
Anis voyait sa mère étaler au sol comme un déchet.
Le môme continuait de pleurer.
- Ne...touche pas mon fils. Protesta trina la bouche enflée et pleine de sang.
Elle avait mal partout.
- Tu oses me donner des ordres ? Cria t-il en lui donnant un autre coup au ventre.
Trina était une mère dévouée. Elle venait d'un petit village de la septième province. Elle avait quitté sa famille trop tôt. Sa grossesse lui valu le rejet de ses proches. Elle essayait de s'en sortir. Trina n'aimait pas la solitude. Elle avait un besoin constant de se sentir en sécurité. C'était l'une des raisons pour lesquelles ...elle restait. Et puis, Ronald lui offrait au moins un toit où dormir. Elle ne pouvait pas le quitter. Elle ne pouvait pas laisser anis grandir dans la rue. Elle l'aimait trop pour ça. Quitte à se faire tabasser. Anis était son trésor. Il était toute sa vie.
<<- Un jour...Tu seras un homme incroyable. Pas comme ton père>>.Ni comme Ronald. Lui cracha t-elle un soir de pluie.
Anis n'était qu'un enfant de sept ans. Pourtant,il était déjà exposé à tant de violences.
Et avec les années, la situation ne s'améliorait pas.
À l'école, on l'appelait ''l'anticonformiste''Il ne participait à aucune activité extra scolaire. Il ne parlait jamais. Il ne souriait jamais.
Anis était constamment traité d'asocial, de muet, d'arrogant, d'insipide et autres.
Cela ne semblait plus le gêné avec le temps.
<<- On dirait qu'il n'est pas fait pour ce monde >>. Sortit une camarade de classe.
Il était trop préoccupé par ce qui se passait chez lui que par le fait d'avoir une vie social. De temps à autre, il se faisait baby-sitter en échange d'un peu d'argent de poche.

Puis un jour...Anis avait dix huit ans.

Il va au lycée public du centre ville. Lycée la fraternité. Il est en dernière année de secondaire. Il n'est pas très brillant. Mais, il n'est pas idiot non plus. Il pourrait faire plus d'efforts, s'il le voulait.
13h20: Sortie des élèves. Anis ne rentre jamais aussitôt après l'école. Il traîne ça et là. Marchant près du lycée. Excepté lorsque qu'il doit faire du babysitting. Le soleil s'en va peu à peu. Laissant apparaître quelques étoiles.
18h16.
Anis est de retour à la maison. Les cris de Trina l'accueillent une fois de plus. Un bruit énorme retentit. Cette fois,il risque de l'achever.

- Pitié !!! arrêêête...J'ai mal. Supplie trina la nuque sanglante.
Anis se précipite. Il cogne sans arrêter à la porte de la chambre. Il tape de toute ses forces. Il fait du bruit comme jamais. Il ne le supporte plus. S'en ai trop. Sa mère risque de lâcher prise si ça continue. Et il a trop besoin d'elle. Elle est toute sa force. Il cogne encore et encore. Jusqu'à ce que Ronald ouvre.
Anis lui donne un premier coup. Le bourreau ne tarde pas à le lui rendre. Une bagarre s'enchaîne
Trina ne peut pas marcher. Elle rampe essayant d'atteindre le salon afin d'appeler du renfort.
Ronald la rattrape tandis qu'anis retrouve sa mère sur le sol.

- Tu penses aller où ? Hein??Tu m'appartiens!!! Hurle le bourreau dans sa fureur.

L'adolescent se relève et court dans la cuisine.
Il est submergé de colère. Il le déteste. Cette fois il faut en finir. C'est soit lui soit trina qui mourra. Il ramasse le pilon près d'une étagère (instrument de cuisine) et avance vers Ronald.

Ce dernier trop concentré à frapper sa conjointe ne le voit pas anis arriver. Et BAM!!! Un premier coup sur la tête. Ronald tombe. Et BAM!!! Un deuxième coup dans le dos. Et BAM!!! Un troisième et énorme coup sur la tête. Ronalde suffoque. Il agonise le corps tremblant.

- Tu...fais trina paniquée.
La jeune maman est complètement défigurée.
Anis est lui même tremblant. Le cœur palpitant.
Il est sous le choc.

- Anis tu...l'as tué. Il est entrain de mourir.
- Sinon c'est toi qui allait mourir. Dit il les yeux pleins de larmes.

Ronald tente de prononcer une phrase mais n'y parvient pas. Et soudain...rend son dernier souffle.

- Qu'est ce qu'on fait ? Mon Dieu qu'est-ce qu'on a fait ? J'ai...j'ai ...j'ai fais de mon fils un meurtrier. Bégaie trina pleines de remords.

Elle regarde son fils. Elle le voit de plus en plus flou. Trina finit par s'écrouler.

- Maman? Maman! Mamaaaaan!!!!! À l'aide ! Venez m'aider. Ma mère est entrain de mourir!

Anis entend des pas s'approcher.
La voisine Lucie découvre un Anis les yeux rouge et les mains tremblantes.

Elle se précipite sur le corps de Trina étalé au sol. Ainsi que celui de Ronald.

Elle appelle aussitôt les urgences. Ces derniers arrivent après vingt minutes.

Anis regarde le corps de sa mère pétrifié. Il espère de tout cœur qu'elle s'en sortira.
Une fois à l'hôpital, il attend désespérément d'avoir des nouvelles.

Un homme assez robuste arrive.

- Anis Rihoum ? Dit il d'un ton ferme.

- Oui?
- Vous devez nous suivre au poste de police.
Il était tellement inquiet pour trina qu'il avait oublié tout le reste.

Il obéit sans faire d'histoire.
Le commissariat n'est pas un endroit très chaleureux. Une ambiance déroutante y règne .
Deux cinquantenaires ivres; s'amusant à chanter l'indépendance. Une femme en petite tenue qui réclame d'aller au toilettes . Et un gosse de riche qui attend d'être libéré sous caution.

Sans oublier le commissaire et ses subordonnés :toujours prêt à dénigrer les détenus.
Anis passe en salle d'interrogatoire. Il n'est pas inquiet. Il n'avait jamais eu l'intention de nier quoi que ce soit.

- Alors...Rihoum, pouvez vous nous raconter ce qui s'est passé? Commence l'officier Akanga.

Il le détaille deux secondes avant de répondre.
- Cet homme a attaqué ma mère et je l'ai défendu.

- Vous semblez être serein. Je veux des détails.
- Ça fait des années que ma mère subit ça. Pourquoi ? Parce que la police ne fait pas son travail qui est de protéger la population.
- Vous nous rendez responsable de votre erreur ?
Anis se souvient. De cette fois, où il essayé de prévenir la police. Il devait avoir dix ans. Il courait dans le quartier à la recherche d'une aide. Mais personne n'osait intervenir. Il se tourna ensuite vers un gendarme qui buvait un verre ;dans le bistrot du coin.
Mais ce dernier ne lui prêta aucune attention.
- Mr s'il vous plaît ! Il l'a frappe tous les jours.
- Hey gamin! Laisse moi tranquille. Dit il en sirotant sa bière.

Tu n'es pas condamné. Tome 1: Obscurité Où les histoires vivent. Découvrez maintenant