Chapitre 9: La pression de la presse

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Ils arrivent enfin à la papeterie. C'est un petit endroit peint en blanc bleu. Le gérant est très aimable. C'est un amoureux de lecture qui a ouvert son petit commerce. Il est lui même auteur.

Rue l'a déjà lu plus de deux fois.
- Vous allez bien Berno? Demande Rue au gérant.

- Oui ma petite dotain. Réplique t-il en ajustant son béret gris.

Il ressemble à un viel homme de l'aristocratie.

- Ah berno! Je vous ai déjà dis de m'appeler Rue. Comme tout le monde.
- Mais Rue ce n'est pas ton vrai prénom. Et moi je préfère dotain.
- Bon! Bon! Bon! Nous en reparlerons plus tard. Je te présente mon nouvel ami Anis. On va l'appeler le loup sage.
Berno ricane.
- Enchanté. Fait anis.
- Donne nous trois gros cahiers Oxford. J'aime trop cette marque de cahiers. Précise t-elle.
Anis en profite pour feuilleter quelques bouquins.
- Vous aimez lire? Lui demande Berno.
- Oui. Beaucoup.
- Vous avez un auteur favori ?
- Virginia Woolf.
- Une femme très intéressante hélas, partie trop tôt. C'était une femme énormément tourmentée.
- Je pense qu'on peut apporter la lumière aux autres tout en ayant soi même énormément de blessures dans l'âme. Sort il sincère.

Berno et Rue sont surpris.

- C'est très profond ce que vous venez de dire. Reconnaît le gérant.
- Oui. Très. Confirme Rue intriguée.

Elle lui offre les cahiers et ils sortent de la papeterie.
- Revenez quand vous voulez ! S'exclame Berno à anis.

Ils retournent à l'école.

- J'aurais bien voulu t'aider à débuter ta remise à niveau mais...on a pas les mêmes cours. Enfin, on en a juste quelques uns en commun. Et il faut que j'y aille. Je rends visite aux orphelins le lundi.
- Et le mardi?
- Je vais à la salle de sport.
- Le mercredi ?
-Je vais nourrir les chiens des voisins. Et au cas où tu demandes...le reste de la semaine je suis libre. Sauf le samedi où je vois mes amis de l'église et le dimanche j'assiste au culte.
- Tu es chrétienne. Affirme t-il comme si cela expliquait les réponses précédentes.
- Oui je suis chrétienne. Et c'est pas prêt de changer. Pourquoi ? Ça te gêne ?
- Non. C'est juste...Comment tu peux croire en un Dieu qui nous laisse autant seul? Qui nous laisse autant souffrir?
Rue le regarde dans les yeux en répondant:
- Dieu n'est pas la cause de nos souffrances. Et oui...Il permet certaines choses pour nous éprouver.
Il nous veut entièrement. Il désire que nous l'aimions plus que tout chose.

Anis l'écoute.

- Il faut vraiment que je partes. Mais nous pourrons en discuter plus longuement un autre jour. À plus. Dit -elle avant de s'en aller.

Anis rentre à la maison. Il défait son sac et se met aussitôt au boulot. Il y passe toute la soirée. Rama lui apporte du gâteau fait maison. Il raffole des gâteaux. Trina lui en faisait plus jeune. C'est d'ailleurs l'un des meilleurs souvenirs qu'il a de sa mère. Édouard toque à la porte de sa chambre un peu pompette. Il déboule sur le lit de son frangin.

- Mr il n'a pas voulu aller dans sa chambre. Dit rama à anis.
- C'est rien. Laisse tomber. Je vais m'occuper de lui.

Anis lui enlève ses chaussures et le couvre.

- T'es un chouette type. Crache Édouard ivre.
Il gesticule ça et là sur le lit.
- T'es vraiment un gars bien. Je crois que mon père il t'apprécie beaucoup. Même s'il fait le dur. Peu être que t'es le fils qu'il attendait. Et les filles n'arrêtent pas de te faire des éloges. Elles disent que t'es trop bien pour traîner avec Rue.

- Attend...Pourquoi elles disent ça ?

Il ne répond pas. Il s'est envolé pour le pays des rêves.
Un nouveau jour se lève. Édouard a passé toute la nuit là. Anis le réveil et ils se préparent pour aller en cours. Dans la voiture, Seychelle allume sa radio. Du classique comme à son habitude. On l'a souvent complimenté de femme instruite, cultivée et raffinée. Elle reçoit très souvent des invitations pour des mariages. Seychelle est une personne très sollicitée. Aussi sollicité que son époux. Ils ont derrière eux des années de mariage et de vie de couples. Bertrand ferait n'importe quoi pour sa femme. En dépit de son caractère austère, il a énormément de cœur et de bon sens. Il se donne corps et âme à son travail. Il a grandit nourrit par de Saines ambitions. C'est un homme qui vise le sommet sur tout les plans de sa vie. Il considère qu'il n'aurait pas trouvé mieux que Seychelle pour l'aider à concrétiser tout ça. C'est une femme qui a su faire prospérer son commerce à force d'acharnement. Fille de commerçante, cette dernière a très vite appris comment se faire une place dans le milieu. Mais comme on le sait tous, la connaissance ne suffit pas. Il faut en plus. Beaucoup de détermination et de persévérance.

- Hey. T'as dis un truc à propos de Dotain hier. Pourquoi t'as dis ça ? Demande subitement anis à Édouard.
- Quoi? Tu parles de quoi?
Il ne s'en souvient plus. Il fait mine pour qu'anis ne parle pas de son état d'ivresse d'hier.
Il puise ensuite dans ses souvenirs.
- Aaaaaah... Tu parles de Rue? Disons que les gens la trouvent un peu bizarre.
- Bizarre comment ?
Édouard le regarde.
- Ne me dit pas qu'elle te plaît?

Seychelle écoute attentivement leur discussion. Elle les lorgne par le petit miroir de voiture.

- Ça n'a rien avoir. Je me pose juste des questions.
- Rue elle est jolie mais... elle est un peu dans sa vibe. Tu vois? Elle a pas le truc. C'est un peu la fille de l'église.
- Et alors? Elle fait ce qu'elle veut.
- Oui elle fait ce qu'elle veut. Je suis tout à fait d'accord avec toi. Mais Rue....Non sérieux zappe. Zappe.
- De toute manière, c'est pas ce que tu crois. Elle ne m'intéresse pas.

Près de l'école, Seychelle remarque deux véhicules qui la suivent. Elle jette un coup d'œil par le rétroviseur.

- On dirait la presse. Lance t-elle.

Elle reconnaît la couleur et les logos. Édouard et anis se tournent pour vérifier.

- C'est à cause de moi qu'ils nous suivent ? Se demande le loup sage.
- On dirait bien. Confirme Édouard.
Plus que quelques minutes avant d'arriver.
Seychelle éteint le moteur. Ils se retrouvent très vite entourer de journalistes.
- Mme Agostino, est il vrai que le gamin est votre neveu ? Commence un premier.
- Si oui pourquoi ne pas avoir assisté à son jugement il ya deux ans? Continue un deuxième.
- Ne pensez vous qu'il est culotté de votre part d'inscrire un ancien meurtrier dans cette prestigieuse école ? Rajoute une troisième.
- Mr Rihoum! Mr Rihoum vous n'avez aucune déclaration à faire.
- Mr Agostino junior? Vous pensez pouvoir reprendre le flambeau de votre père une fois qu'il aura prit sa retraite ?

Ils ne les laissent pas avancer.

- Je n'ai rien à déclarer. Veuillez laisser mes enfants aller en cours. Crache Seychelle protectrice.

Les gamins entre dans l'établissent tandis que Daniel y sort. Il a été alerté du raffut à la devanture d'école. La presse s'acharne sur lui. Il l'incrimine d'avoir accepté l'inscription d'anis.
La bande d'Édouard s'empresse de les retrouver.
- On a vu la vidéo sur le net. Ça n'arrête pas de parler. Commence Ericka.
- Vous croyez que ça va durer combien de temps cette histoire? Pose Ran.
- Je devrais peu être quitter l'école. C'est moi qui cause toute cette agitation. Dit anis.
- Dit pas de bêtises. C'est pas ta faute. Rétorque Ed.
- Vous croyez que Mr Daniel va céder à la pression de la presse ? Interroge Ray.
- D'après vous comment ils l'ont su d'abord ? Demande encore Nina.
- Bon écoutez n'en parlons plus. Anis te prend pas la tête pour ça. Ma mère va gérer. On ne peut pas te condamner pour ton passé. Assure Édouard.

Tu n'es pas condamné. Tome 1: Obscurité Où les histoires vivent. Découvrez maintenant