Chapitre 24: Amour et déception

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Les journées à l'hôpital étaient très souvent mouvementées pour Rue. Les malades lui demandaient toujours des choses qu'elle ne pouvait pas leur offrir. Alors, elle se contentait de leur apporter à manger, de leur peigner les cheveux, de les maquiller... Rue a même appris à raser les cheveux des hommes pour pouvoir coiffer Gaston. Un cinquantenaire atteint de la cirrhose du foi.
Il voulait《 mourir beau》.

Rue s'est toujours senti attachée aux hôpitaux. Elle y accorde une importante particulière.
L'hôpital est le premier lieu qu'elle a découvert en venant après tout. Et c'est aussi celui où sa mère a rendu l'âme. Bien qu'elle ne puisse pas s'en souvenir. Cela reste tout de même une image qu'elle chérie.

- C'est quoi... ton nom? Demande le jeune homme.

- Dotain je m'appelle Dotain mais tout le monde m'appelle Rue.

- Rue c'est plus facile à retenir. Et je trouve que c'est authentique. Ça me plaît...Tu dois me promettre de parler à ma famille et leur dire que je les aimes. Si je meurs, promet moi de le faire. Je sens que... je suis entrain de... partir.

Rue ne peut s'empêcher de laisser la tristesse l'envahir. Les larmes s'invitent sur son visage.

- Je suis désolée. Yvan. Je suis tellement désolée.

Le blessé se met lui aussi à pleurer.

- Ce n'est pas ta faute. C'est la mienne. Éricka je te demande pardon. Je n'ai pas été à la hauteur. Je n'ai pas été le meilleur des grands frères. Ni pour toi pour Evie.

- Non écoute, je ne suis pas Éricka.

- Je vous aimes. Je vous aimes tant. Éricka ne laisse pas Evie toute seule comme je l'ai fais avec toi. Tu sauras être meilleure que moi.

Rue comprit qu'il hallucinait. Il croyait voir sa sœur. Il croyait lui parler. Si cela pouvait l'aider à s'en aller la conscience plus tranquille, elle voulait bien accepter d'être sa sœur le temps de ses derniers instants.

- Je t'aime aussi...Yvan. Et je te pardonne.

L'infirmière Angela ouvrit brusquement la porte.

- Sa famille arrive. Ses sœurs et une de ses tantes.
Il faut partir Rue. Sinon tu risques d'avoir des ennuis. Et moi aussi.

Rue s'en alla s'en plus tarder.

- C'était vraiment son frère. Monologue cette dernière sortant de ses souvenirs.

Anis la retrouve inquiet.

- Tu vas bien ? Lui demande t-il.

- Ça va. C'est juste que j'ai vraiment cru qu'elle allait me jeter par dessus le bord.

- Et c'est vrai pour son frère ? T'es sorti avec lui?

- Noon. Biens sur que non. Je ne l'ai vu qu'une seule fois. Je te raconterai ça une autre fois. Je me sens un peu mal là.

Ils retournent tout les deux au réfectoire. Quelques camarades se précipitent vers Rue.
Ils veulent connaître sa version de l'histoire.

La soirée s'annonce plutôt calme. Les garçons sont scotchés sur leur console de jeu. Rama s'apprête à se coucher. Bertrand est en pleine discussion téléphonique dans son bureau. Seychelle regarde un film romantique avec Malaga. Heva dort chez une amie ce soir.
Malaga entend son portable sonner.
Elle laisse plusieurs secondes passer.

- Qui t'appelle à cette heure ? Pose Seychelle.

- Ce doit être une amie qui a besoin de mon aide pour un dev. Répond t-elle en s'éloignant rapidement. Elle va en direction de sa chambre.
Anis l'entend fermer la porte.
Il dépose sa manette de jeu.

Tu n'es pas condamné. Tome 1: Obscurité Où les histoires vivent. Découvrez maintenant