Chapitre 19 : Qu'est-ce que...?

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En me réveillant avec un horrible mal de tête, je me dirige vers la porte de la chambre où j'ai dormi, puis sors. La porte mène à nouveau au salon remplis de livres, bien qu'il semble avoir eu droit à un rangement rapide libérant un peu plus d'espace, et où il y a plus d'animations.

La date a changé tiens ? Dorénavant nous sommes le 11. Ça fait au moins une semaine que j'ai quitté la Terre, mes parents doivent avoir pété un plomb, surtout maman.

Je chasse rapidement cette pensée au risque de bien déprimer par la suite.

Tout le monde est assis autour de la table, et un homme dégarni plutôt rondouillard range des livres dans un carton posé sur la table. Je les regarde, ils me regardent, on se regarde. Pendant un instant qui semble durer une éternité, personne ne parle, pourtant avant que j'arrive, je les ai entendus parler. Ils ont quelque chose à cacher ? Ou bien je commence seulement à devenir méfiant.

Théo et certainement Liz, ont prêté des vêtements à Kelly et Raphaël. Liz a aussi changé de vêtements. A présent, Kelly porte un gilet noir et blanc un peu grand avec logo dans le dos de chauve-souris, un débardeur rouge et un short noir et gris et ses cheveux sont détachés; Raphaël porte lui aussi un gilet large mais bleu et gris, un tee-shirt blanc et un short vert ; quant à Liz, une robe blanche avec en son centre une rose rose, et une petite veste en jean bleu ciel.

Pour briser le silence, je commence à parler :

-Euh...Bonjour ?

-Toi, t'es toujours dans les vapes ! me lance Kelly légèrement en train de rire.

-Non, je suis bien réveillé. Euh... Théo ? Je peux t'emprunter ta douche ? Je pue la transpiration.

D'autant plus que j'aimerais bien me débarrasser de cette douleur crânienne, qui deviens de plus en plus insupportable.

-Ouais, après tu viens à table manger un truc, hein ? me répondit-il en riant.

-Ouais et merci.

-Papa, tu peux lui montrer où se trouve la salle de bain ? demande-t-il à l'homme tenant un carton, debout près d'un coin de la table.

Il pose le carton près d'une étagère, sur une pile bancale de livres.

-Bien sur fiston ! Suis-moi gamin ! me sourit-il en partant vers la porte à côté de lui.

-D'accord.

Je le suis sans poser de questions. Ma tête me lance, j'ai mal. C'est tellement désagréable. Surtout qu'en ce moment, j'ai l'impression de ne faire que me plaindre, et d'être trop facilement agacé.... Comme si je vivais à chaque instant une matinée... Pourtant avant de m'être endormi, je n'avais pas autant mal. Et plus j'y pense, plus ça lance, ahh ! Qu'est-ce que c'est énervant ! Toute à l'heure je vais fracasser mon crâne contre un mur !

Le père de Théo interrompt mes pensées (laissez-moi me plaindre en paix, bon sang !) :

-Je suis si content que mon fils a de vrais amis ! s'exclame-t-il en souriant.

-Comment ?

Il n'avait pas d'amis ? Le pauvre, enfin, on peut quand même survivre en étant sans amis. J'en suis la preuve, bien que par chance, je n'ai plus d'amis que depuis peu de temps, dans mon monde. Quoiqu'en réfléchissant, à part Dorian, je n'ai jamais eu de vrais amis.

-Le fait que les filles du village rodent autour de lui, rend jaloux les autres garçons. Le fait que toi et ce fameux Raphaël l'aient accepté malgré ça fait plaisir.

J'ai cru comprendre qu'il était assez dragueur tout de même...

- Et bien...il est sympa.

Hormis ça... J'espère qu'il n'a pas des penchants psychopathe comme Liz.

-J'espère juste que vous n'êtes pas avec lui juste pour son titre de joyau.

-Pardon ?

Je m'arrête dans le couloir sidéré, il se retourne l'instant d'après.

Comment ose-t-il ? Jamais de la vie je ne ferais ça ! C'est peut-être son père, et il a le droit de s'inquiéter de l'avenir de son fils, mais ne lui a-t-on pas appris à ne pas juger les gens que l'on ne connait pas ? C'est révoltant ! D'autant plus que c'est ridicule. Nous sommes des Joyaux. Pourquoi des Joyaux fréquenteraient un Joyau juste pour son titre ?

Je le regarde droit dans les yeux et je lui dis :

-Je sais que vous êtes son père, et que c'est normal que vous vous inquiétiez pour lui, mais sachez que jamais je n'aurais l'idée de me lier d'amitié à une personne juste pour ce qu'elle a à m'apporter ! Ou pour son titre ! Je n'en ai rien à faire ! Alors, n'allez pas vous imaginez des choses pareils. Sur ce, je vais me doucher, merci.

Je reprends mon chemin et ouvre la première porte. Heureusement, c'est la salle de bain, sinon ça m'aurais mis la honte. Bon d'accord, je me suis peut-être emporté, juste un peu, mais fallait que je me défende. Je ne suis pas du type « profiteur ».

Après 10 minutes où j'ai profité un max de ce moment de détente inoubliable tout en me disant qu'il faut que j'arrête de me plaindre parce que, même dans notre monde, ça ne sert à rien, je me sèche, m'habille avec des vêtements que m'avait déposé dans la chambre Théo. D'autant plus que ce doit juste être un effet secondaire du désinfectant, cette sensation de picotements. Puis, en séchant mes cheveux, ma main passe pour les secouer un peu, je touche quelque chose de moelleux et qui craquelle légèrement. Et une légère odeur de poubelle ayant brûlée au soleil passe sous mes narines. Je passe alors rapidement un coup sur la buée du miroir pour me regarder et...

-Qu'est-ce que...

L'endroit où j'avais reçu le pique par Liz est devenu violet et noir, moelleux, visqueux et paraît à vu d'œil, ronger l'os de mon crâne.

-Ah...Ah...AAAAAAAAAAAHHHHHH !!!!

FilaniOù les histoires vivent. Découvrez maintenant