Chapitre 33 : Qui est le fautif ?

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Une nuit a passé depuis la visite des divinités du calme et des festivités. Une nuit où nous avons pu prendre le plaisir de rencontrer les parents de Mina ; qui n'étaient pas très heureux de voir leurs citoyens dormir au beau milieu de la ville ; et nous avons également pu prendre une longue douche, manger copieusement et dormir. Le bonheur... Enfin, ce serait vraiment le bonheur si je pouvais revoir mes parents. Je me demande ce qu'ils font, j'espère qu'ils ne s'inquiètent pas trop pour moi puisqu'après tout, ma situation n'est pas si dangereuse. Je veux dire, à part me faire dévorer par une créature, tuer par un sort, kidnapper par des personnes peu fréquentables et bien d'autres... Je ne suis pas trop à plaindre, non ? Juste, j'aimerais juste que ma disparition ne les tuent pas, j'en demande peut-être trop mais si tu es ma Déesse Chalila, donne-moi la chance de les revoir tous en chair et en os... Allez, avec un peu de courage et une grande bouffé d'espoir, je les rejoindrais dans peu de temps, d'ailleurs, depuis combien de temps je suis parti ?

On a appris grâce à la visite des divinités qu'on devait aller sur Blackins, mais on ne sait pas exactement où. Apparemment ce serait Chalila qui nous dirait le lieu exacte, leur « Pilier » auraient décidé ceci et ce, sans que les autres divinités n'aient le droit de riposter. Ce qui n'est pas très pratique puisque je ne sais pas où elle se trouve, en plus, si je la vois j'aurais d'autres questions à lui poser que celle-là, comme « Comment je dois m'y prendre pour rentrer chez moi ? ». Bien entendu, je rentrerai après l'histoire de Lénigme, je ne vais quand même pas les abandonner. D'autre part, un étrange phénomène s'est produit : Mina a accepté de venir suite à cette nuit. Je pense qu'Amé n'y est pas pour rien car Mina semblait terrifiée lorsqu'elle l'a vu arriver ce matin. Qu'a-t-elle bien pu lui faire ? Encore un de ses plans douteux ou expériences... gênantes.

A cette pensée je me souviens du baiser d'Amé, je chasse cette image pour éviter de virer au rouge physiquement.

Les sept joyaux sont finalement réunis, et ce, sans trop de soucis.

A présent, nous devons traverser un bout d'une montagne, aussi grande que le mont blanc à vue d'œil. Enfin, après je suis nul en analyse de distance, c'est peut-être plus petit, ou plus grand ? Une fois traversée, nous n'aurions plus qu'à rejoindre un port où Mina usera de son « pouvoir » pour obtenir un bateau. J'espère qu'elle a vraiment du pouvoir, je n'ai pas trop envie de partir à la nage.

Après avoir salué les parents de Mina, nous partons à la conquête de cette montagne qui est à trois heures de marche. Ça va être un véritable plaisir pour nos pieds, et nos muscles. Mais avec tout la marche qu'on s'est déjà tapé...

Pendant la première demi-heure, Mina colle Théo qui râle un peu tandis que Liz tente de la décoller de lui, sans succès. C'est plutôt drôle à voir.

-Raphaël ? lance soudainement Amé, levant la tête d'un petit carnet sur lequel elle marquait des choses.

Raphaël redresse sa tête, prêt à l'écouter.

-Que feras-tu une fois toute cette histoire terminée ? demande-t-elle.

-Bonne question ; répond ce dernier pensivement. Pour l'instant je dirais... Que je tenterais de me lancer dans une carrière de pâtissier.

-J'irais pas manger chez toi ; raille Kelly, près de moi.

-J'ai dit « pâtissier » et non « boucher » ; rétorque Raphaël en la regardant.

-Je ne mange pas que de la viande ! s'insurge-t-elle, poing serrés.

-Mais les légumes ne semblent pas être tes aliments favoris ; s'incruste Liz.

Il semblerait qu'elle ait réussit à se « débarrasser » de Mina. Mina s'attaque donc à sa nouvelle proie : moi. Je n'aurai jamais imaginé qu'elle serait si câlineuse.

J'essaie de la retirer de mon dos de toutes mes forces, mais il semblerait que ses mains aient plus de force que les miennes. Il va sérieusement falloir que je me remette au sport de combat, maman avait raison, je n'aurais pas dû arrêter.

***

Quelques temps plus tard nous arrivons enfin au début du sentier pour gravir cette montagne.

Il y a comme un vide entre la surface immense qui trône devant nous, immaculé de blanc, et le sentier peuplé de quelques arbres et plantes, tout ceci apparaissant un peu plus loin de notre vision.

La hauteur est tellement vertigineuse que la simple pensée de devoir l'affronter me fait frémir, et pas de plaisir.

-Le temps pour arriver au sommet sera de 6 heures ; informe Mina en s'étirant ; préparez-vous donc à vous ennuyer.

C'est nettement moins que je le pensais.

-Donc, on arrivera tard le soir ? la questionne Raphaël.

-Bah, tant qu'on arrive, c'est le principal !

-Oui, enfin, ça ajoute un jour de plus à notre « quête » ;rechigne Kelly.

-Un jour de plus ? On est quel jour ? demandé-je.

-Le 16 lirva ; me répond Raphaël.

Le 16 ? Si je me rappelle bien, le jour où j'ai rencontré Amélie sur le pont c'était le 3 avril, en partant du principe que j'ai l'impression qu'il n'y a que les noms des mois qui changent ici... Treize jours. Cela va bientôt faire deux semaines que j'ai abandonné mes parents, mon frère et ma sœur ? Le temps passe vite ici, mais là-bas ? Passe-t-il aussi vite que pour moi ou bien au contraire, est-il encore plus lent ?

Un bruit interrompt aussitôt mes pensées, je regarde alors vers ce bruit. Baissant la tête, j'aperçois avec mes camarades un poignard, planté dans le sol. Juste devant nos pieds.

-Les Joyaux... n'est-ce-pas ? demande une voix monotone.

-C'est pour nous achever ? râle Kelly en levant les yeux vers la voix. Va bientôt falloir prendre des rendez-vous.

C'est alors qu'un démon arrive devant nous, non, une succube. Quoique.... Elle n'a pas l'air très porté sur le sexe. Bon, après je n'en ai jamais rencontré, j'ai que les images de... hum, références.

-Un armonst modifié... ; tique Amé.

Une grande demoiselle aux longs cheveux gris faisant sortir deux grandes cornes blanches, aux ailes de chauves-souris également blanches et au corps caché par de grandes bandes blanches.

-Un quoi ?

-C'est un armonst crée de toute pièce, en gros, on a pris un animal, un cadavre sans dommage et on a créé une conscience avec la magie. Une manœuvre interdite, normalement.

Manqué plus que ça ! J'imagine qu'elle n'est pas là de passage vu ça manière de nous fixer.

Elle ouvre la bouche lentement, et soupire :

-Il était une fois... un homme, un alchimiste vivant un bonheur indescriptible avec sa femme et son fils. Un jour, sa femme mourut et son fils disparut. Il fit tout son possible pour qu'elle revienne, son fils lui important guère. Cependant, il visa trop haut... La blanche lumière qu'il créa, fut devenue une masse de magie sombre qui, au moindre mouvement, provoquait le chaos. Suite à cela, bien des problèmes lui vinrent... Ces problèmes le changèrent en loup... Mais dites-moi, qui est le fautif ? Le mal qui le consuma ? Ou bien, le bien qui le trompa ?

FilaniOù les histoires vivent. Découvrez maintenant