Chapitre 31 : Princesse parfaite !

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Je me lève brusquement, terrifié par ce que je viens de voir. Alice est morte, les anciens joyaux se sont pris en pleine face Filani et, Iris a avoué qu'elle avait souhaité qu'ils souffrent. Pourquoi ? C'est tellement troublant. Pourquoi voulait-elle qu'ils souffrent ? Ils lui ont fait du tort ? Et même en causant du tort, ont-ils vraiment mérité une fin... pareille ? Dans tous les cas, la situation ne reflétait pas beaucoup l'amitié et la confiance. Ni même la vie.

-Déjà réveillé ? surgit la voix de Liz.

-Liz ? m'étonné-je en la voyant accroupi devant moi.

Elle n'a pas l'air souffrante, c'est déjà pas mal.

-On n'attendait plus que toi ! sourit-elle en se redressant. Même si Amé ne l'a pas dit franchement, elle s'inquiétait pour toi, quant à Kelly, elle ne s'est pas priée pour le démontrer.

-Vraiment ?

-Oui ! Bon, ils nous attendent à côté, tu bouges ?

Je remarque alors que je me trouve dans un large tronc d'un arbre envahi de bestioles en tout genre.

N'hurle pas, ne crie pas, calme-toi. De toute façon, pourquoi hurlerais-je alors que je n'ai pas trop réagi à propos d'Alice ? Je suis un monstre. Un horrible monstre.

Je sors du tronc d'arbre en poussant un long soupir, et en retirant tous les insectes sur moi, je suis donc Liz pour rejoindre notre petite troupe. Quelques pas plus tard, on les retrouve en train de grignoter des gâteaux et de bavasser de tout et de rien. On reprend alors notre chemin, Amé profite d'un moment assez silencieux pour m'apprendre qu'elle a demandé à Cassandre de transporter l'âme d'Alice dans la porte de son frère, je la remercie, espérant que ce sera accepté par sa divinité et même, par les autres.

Après cela, je décide de leur raconter le souvenir, ce qui les laisse semble-t-il, perplexe.

-C'est tout à fait possible car, dans les souvenirs que m'a montrée mon ancêtre joyau, Iris semblait être à l'écart de leur groupe ; confirme Liz en observant le ciel. Ils l'ont peut-être trahi ? Ou un truc du genre. Ou même, peut-être qu'elle a fait autre chose de mal...

-Il y avait autre chose d'étrange dans ce souvenir ? me demande Raphaël, penché sur moi.

-Non, mais s'il y a autre chose, je vous en ferai part.

-Je jure de ne jamais vous mentir ! clament Théo et Kelly.

-On promettra cela une fois que nous serions tous réunis ; lâche Amé en croisant les bras derrière elle.

Si j'étais eux, je ne jurais pas. Je veux dire qu'on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve et puis, c'est si simple de trahir ses proches.

Quelques heures plus tard, le soleil s'est endormi, accompagné des lumières que j'ai créé et des flammes de Kelly, nous trouvons finalement Kaolus, l'un des deux royaumes de Coulemise. Après quelques minutes d'observation, je constate que le royaume n'est pas si grand que ça. On voit parfaitement où il s'arrête de là où nous sommes. Peut-être qu'il est plus grand qu'il n'y paraît une fois dedans.

-Allons chercher la Citrine ! lance Théo en entrant par l'arc d'entrer avec un air ravi.

Nous lui emboitons le pas. En nous dirigeant vers le château à l'architecture semblable à celle du panthéon mais à la forme similaire au palais dans Aladdin. Ajoutez à cela beaucoup de couleurs chatoyantes et vous obtenez le château de Kaolus.

Dans les rues se trouvent beaucoup de personnes, des femmes ; de tous les goûts ; se pavanent dans des tenues extravagantes et ce, en plein milieu de la rue et du semblant de route qu'il y a. De même pour les hommes. Je retire ce que j'ai dit, ce n'est pas pour tous les goûts. Dans l'ombre de tout ça, des personnes bien plus pauvres ; du moins elles semblent l'être ; les observent avec une certaine jalousie se laissant facilement voir dans leur yeux. Je n'ai pas l'impression qu'ils en veulent aux personnes aisées mais, je dirais qu'ils veulent simplement ne pas être rejetés. Ce qui est totalement compréhensible, je me demande bien ce que font le roi et la reine pour laisser tout ceci ainsi.

Enfin, un royaume ne doit pas être si simple à gérer j'imagine.

Quelques instants plus tard, nous nous trouvons devant le château de la Citrine. Un château encore plus imposant et majestueux qu'il n'y paraissait au loin. Tout ce qu'il nous reste à faire, c'est de savoir comment on va faire pour rencontrer la Citrine ? J'espère qu'on ne va pas prendre trois heures voir plus.

-Je peux savoir ce que vous faites devant mon château ? surgit une voix hautaine derrière nous.

On se retourne et apercevons une petite fille blonde aux cheveux courts en carré avec deux mèches longues tombant sur son cou. Elle a des yeux orange, et porte une épaisse robe jaune et rose à dentelles et nœuds papillons. Elle a également un ras-de-cou blanc avec une pierre en forme d'éclair jaune. Petit détail qui a son importance, elle porte un diadème. C'est pour ça que plusieurs gardes l'entourent, c'est la princesse... Peut-être la Citrine ?

-Salut ! lance Kelly avec un grand sourire. On est venu pour voir la Citrine et, accessoirement lui proposer quelque chose. On peut la voir ?

La princesse éclate aussitôt de rire, ce qui a le mérite de changer l'expression de Kelly en moins de deux secondes. Elle doit également penser qu'elle se moque de nous, qu'elle se moque royalement de nous.

-Je vous demande pardon ? finit par dire la princesse, une main sur son cœur tandis que ses yeux nous dévisagent. La Citrine, c'est-à-dire moi, ne veut pas écouter votre proposition. De plus, je suis pratiquement sûre que c'est pour me proposer d'aller sauver le monde, ce que je n'ai absolument pas envie de faire. Voyez-vous, je suis parfaitement bien ici, et à six, vous êtes largement suffisant pour le sauver. Cependant, je vais me montrer aimable envers vous, pour avoir fait le déplacement, je vous autorise à dormir une nuit chez moi. Vous pouvez toujours refuser si cela vous déplaît !

Nous restons silencieux quelques secondes, penaud. Puis je décide de dire un vague « merci ».

Au moins, on est prévenu.

-Vous pouvez sortir de mon château quand vous voulez, mais pour y revenir, vous serez fouillé.

-Je vais me promener ; soupire Théo en partant vers le centre-ville.

Il passe à côté des gardes qui l'observent attentivement, et de la Citrine, sans leur adresser plus d'un regard.

Liz le suit en trottinant et se serrant contre lui.

-Ils n'ont pas intérêt à rentrer t-

La Citrine se retourne brusquement et scrute les alentours d'un air méfiant avant de revenir vers nous, finissant au passage sa phrase d'un « tard ».

Quelqu'un l'espionne ? Serait-ce un révolutionnaire, ou un membre de Lénigme, mais si la seconde option s'avère vraie, dans ce cas il vaut mieux qu'elle reste vigilante. Que nous soyons tous vigilant. Mais si ça se trouve, je me fais des films.

FilaniOù les histoires vivent. Découvrez maintenant