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Brian, dans les caves de Gloria

Une sirène abominable ne cesse de sonner depuis maintenant plusieurs minutes, créant une panique la plus totale ici-bas.

Comme tous les autres prisonniers, nous nous excitons tous contre les barreaux de nos cellules en criant au putsch.

Intérieurement je rigole, car je suis certain que Willy ne sait pas ce que signifie ce mot.

Ne sachant pas quoi faire, nous nous regardons tous les trois l'air penauds, pendant que les gardiennes courent dans tous les sens.

Ce serait peut-être le moment de profiter de cette affolement afin de s'évader. Du moins d'essayer sans attirer l'attention, les femmes étant tellement occupées par ce problème encore méconnu.

– Préparez-vous, c'est l'occasion parfaite, les préviens-je, afin qu'ils se tiennent prêt.

– Toi tu as encore une idée derrière la tête, c'est ça ? me demande Willy, étrangement hésitant.

– Bien sûr, sinon il ne te conseillerait pas de te bouger, rétorque Chris furibond, toujours en froid avec le psychopathe.

– Met la en veilleuse, tu veux.

Je retiens in-extremis l'insensible de ne pas lui sauter dessus.

– Bon sang les mecs, ravalez votre fierté ! Ce n'est vraiment pas le moment pour ça ! On a une occasion en or de pouvoir se tirer d'ici sans qu'elle ne soient là à scruter nos moindre faits et gestes. Alors bouclez-là !

Tous les deux me toisent, surpris par ma réaction inhabituelle. Je ne suis pas du genre à m'emporter, je suis très pacifiste même dans les situations les plus extrêmes. Or là, depuis le temps qu'on est enfermé et que l'on cherche un moyen de s'échapper de ce trou à rat, ma patience m'a complètement lâché.

– Très bien, on s'y met ! acquiesce Chris, se retournant vers Willy qui ne se prononce pas. Toi tu fais ce que tu veux, mais je te préviens, Willy, je ne t'attendrais pas.

– Je suis complètement d'accord avec toi, rétorque le psychopathe, un rictus aux lèvres, fais ce que tu as a faire l'insensible, seulement moi je ne bougerais pas d'ici, du moins pas avec toi collé à mes basques.

– Qu'est-ce que t'es con, ma parole !

– Allons-y ! le poussé-je, pour qu'il se bouge les fesses.

Après plusieurs essais, nous arrivons enfin à écarter les vieux barreaux qui nous tiennent en cage depuis plusieurs jours. C'était la meilleure solution. Le feu nous aurait asphyxié avant même que nous ayons le temps de nous échapper de cette cellule.

– Putain ! râle Willy. On aurait pu se barrer depuis un baille d'ici si on avait fait ça plus tôt.

Chris sur mes talons, on détale comme si on avait la mort au trousse. Willy ne nous suit pas et c'est tant mieux comme ça, ce type est plus un boulet qu'une aide. Je commence à comprendre le mépris qu'à Chris envers lui.

Moi et l'insensible arrivons à un endroit très critique dans notre avancé. Face à nous deux, se trouve trois chemins allant chacun dans un sens opposé. Lequel choisir ? Trancher s'avère difficile.

– Tu ne connais pas le diction mec ? « Tous les chemins mènent à Rome » ! se marre Chris, alors que je n'ai pas vraiment envie de rire sur le moment. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais on devrait faire comme dans les labyrinthes, marcher sur notre droite.

– On a une chance sur trois de réussir à sortir d'ici. Pourquoi on n'a pas de chance, Chris ?

– Brian, on dois avancer. On n'a pas le choix, le temps presse !

Je suis la théorie de mon acolyte, même si je la trouve plus farfelue que réaliste. Hélas, nous n'avons pas la journée pour discuter plus amplement sur le sujet.

Le chemin de droite est sinueux et boueux. Ayant été enfermé dans les sous-sols de Gloria, je suis quasiment persuadé que les égouts vont de pair.

Cette périlleuse escapade s'avère plus difficile que prévu, non pas au niveau des gardiennes ni des sentinelles, mais surtout au niveau de l'odeur asphyxiante qui stagne dans ce long tunnel.

À mes côtés, Chris ne cesse de tousser, parfois même sur le point de vomir.

– Si on accélère un peu plus le pas, ça nous fera gagner plus de temps, mais aussi on retrouvera plus vite une oxygène plus pure, lancé-je, essayant de le motiver le plus possible.

– Ne t'en fais pas, je comprends. J'ai autant envie de sortir d'ici que toi. Crois-moi !

Au bout de longues minutes, sans avoir la notion du temps, je ne me sens plus dérangé par cette alarme stridente. Je n'y porte plus vraiment attention, mais le stresse monte tout de même.

– Chris...

Je m'arrête sitôt que j'ai compris le véritable problème. Quant à ce dernier, il me regarde sans trop savoir ce qui se passe.

– Mec, l'alarme. Elle ne sonne plus !

Chris capte enfin ce qui nous attend. Les prochaines minutes, les prochaines heures et peut-être bien les prochains jours vont être très, très dur pour nous deux.

– Bordel ! On se grouille ! panique-t-il d'un coup, se mettant à détaler plus vite qu'un lièvre.

Je le suis tant bien que mal, étant très très nul en ce qui concerne les efforts physiques. Comme s'il fallait rajouter ça en plus !

– Brian, je vois de la lumière ! Ramène tes fesses !

Serait-ce la lumière de l'espoir ? Celle qu'on nous à privé depuis plusieurs jours infinis ? Cette lumière naturelle que je rêve de toucher du bout des doigts, en même temps que ma liberté ?

***
Je tiens à préciser que lorsque j'écris, je mets des quadratins.
Malheureusement quand j'enregistre mon chapitre, Wattpad me les change en simple tiret ( >.<" )

Désolée encore si cela vous gène. Je me bâts quotidiennement contre ça x[

La Bête HumaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant