CHAPITRE 12

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La sonnerie de mon portable m'extirpe d'un sommeil profond. Je soupir puis repousse la couette afin de me donner du courage. Je suis rentrée il y a peine quelques heures, mon corps souffre de la fatigue et des courbatures apparaissent lentement le long de mon corps. J'ai programmé ce réveil afin de pouvoir cacher l'échelle avant le réveil de mes parents, mais je ne pensais pas que cela serait aussi difficile.

Mes cheveux sont toujours attachés ce qui risque de donner une coiffure horriblement laide. J'ouvre silencieusement la porte de ma chambre puis soupire de soulagement en voyant la porte de mes parents fermée. Je descends les marches de l'escalier qui grince à chacun de mes pas. Je pousse la porte menant à l'extérieur puis me glisse dans notre jardin trempée de la rosée du matin.

L'échelle est encore adossée contre le mur de la maison, je l'attrape délicatement sans faire de bruit puis m'empresse de la ranger dans la petite cabane. Mon père l'avait construit lorsque j'étais enfant, mais désormais elle sert à ranger les outils. Je dépose l'échelle le plus soigneusement possible puis retourne à l'intérieur. Normalement mes parents ne remarqueront absolument rien.

J'ouvre la porte du frigo afin de prendre mon petit déjeuner. Il est presque six heures du matin, mes parents ne vont pas tarder à se lever. Je prétendrais m'être endormie tôt ce qui justifiera mon réveil tôt. Je pousse un soupir puis extirpe la bouteille de jus de fruit. Il faut absolument que j'aille acheter un café latte avant les cours pour me réveiller sinon je risque de ne pas tenir. Benny ne m'avait pas prévenu que le rythme de vie des Gardiens serait aussi épuisant.

Tandis que je recouvre ma tartine grillé d'une fiche couche de beurre, ma mère vient à ma rencontre. Elle dépose un baiser sur mon front puis prend un verre dans le placard pour se servir un jus d'orange.

— Déjà levée ma puce ?

— Impossible de retrouver le sommeil.

Heureusement elle ne semble pas se douter de quoi que ce soit.

— Est-ce que tu veux que je te dépose ?

— Oui je veux bien.

Généralement mes parents ne peuvent me conduire en cours car ils travaillent, mais parfois ma mère parvient à se libérer. Je mange mon unique tartine puis me rends dans la chambre pour me préparer. Mon père est sous la douche, il me faudra attendre encore un peu pour prendre la mienne. En attendant, je prépare des vêtements propres ainsi que mon sac de cours. Habituellement, je le prépare toujours en avance, mais il faut admettre que mes pensées étaient tournées vers ma première escapade nocturne.

Je dépose mes vêtements sur mon lit en attendant que mon père laisse la salle de bains libre. Une petite lumière violette brille légèrement entre mes bijoux éparpillés sur ma coiffeuse blanche. Je m'approche puis découvre une petite bague en forme de fleur. La pierre formant les pétales sont violettes, identiques au bouclier que je projette. C'est probablement le cadeau que m'envoie les Ancestraux. Mon unique protection contre les Abominations. Je la glisse à mon doigt puis entend une porte claquée dans le couloir.

J'attrape mes affaires puis me précipite dans la salle de bains. Je m'enferme et m'approche du miroir. Mon reflet renvoie l'image d'une adolescente fatiguée, mais avec des étincelles dans le regard. Ma chance de retrouver Juliette comme avant est mince cependant je ne perds pas espoir. Il doit avoir une chance de la ramener auprès de nous.

Je retire mon pyjama puis me glisse dans la cabine de douche. L'eau chaude me réveille et efface les traces de luttes de la veille. Ma vie n'est plus même qu'avant, mais j'ai une chance de remettre de l'ordre. Une fois propre, je m'habille rapidement puis prend le temps de me coiffer.

TAYLOR ADDISON - L'éveil du papillon [Tome 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant