TAYLOR ADDISON - L'éveil du papillon [Tome 1]

CHAPITRE 31

Mes yeux ne quittent pas le cadavre de ma mère. Comment mon propre père peut-il me faire subir une chose pareille ? Je tremble tout en me collant à la vitre dans mon dos. Le simple fait de savoir que je suis en compagnie d'un cadavre m'angoisse. Que s'est-il passé exactement ? Ma mère respirait et l'instant d'après elle s'est immobilisée comme une espèce de poupée.

J'entends un nouveau hurlement déchirant. Mon regard se porte sur les cages voisines, à ma grande horreur je découvre un homme et une femme en train de faire subir des horreurs à Benny. Je tambourine la vitre le plus rapidement possible, les mains tremblantes. Il faut que je trouve une façon de sauver mes amis et moi-même. La magie est à bannir car je ne sens plus celle-ci circuler entre mes doigts. Ils bloquent chaque parcelle de nos pouvoirs. Un bracelet composé uniquement d'un morceau de cristal absorbe toute mon énergie. Un homme l'a violemment placé autour de mon poignet après la visite de mon cher père. Impossible de le retirer, il est fermement attaché.

Non seulement je suis sans armes, mais ma magie est inutilisable dans cet endroit. Toute ma vie n'est qu'une vaste comédie. Mon père n'est qu'un psychopathe travaillant dans une « société » familiale s'étendant sur plusieurs générations. Qui est assez tordu pour faire une chose pareille ?

La porte de la cage s'ouvre de nouveau sur un homme aux cheveux blonds accompagné de deux autres hommes bien plus costaud que lui. Ils emportent immédiatement le corps de ma mère en ignorant mes questions. Le blond porte une blouse blanche sur laquelle est accrochée un badge avec son nom. Son sourire chaleureux ne m'inspire pas confiance, ce n'est qu'une question d'apparence.

— Bonjour Taylor !

Je ne réponds pas.

— Je suis envoyé par ton père afin que nous puissions répondre à toutes tes questions et t'aider à prendre la meilleure décision. Je m'appelle Bradley, je travaille en tant que scientifique dans les locaux de la famille Addison depuis quelques années.

Il extirpe de sa poche une plaque de chocolat qu'il dépose sur le sol en levant les mains. Je n'ai aucune confiance en ces hommes et femmes faisant des allées-retours et m'observant comme un animal.

— Ce n'est que du chocolat, inutile d'être paranoïaque !

— Comment ne pas l'être alors que mon propre père me garde en cage ?

— Uniquement pour garantir ta protection.

Je lui adresse mon plus beau rire moqueur.

— L'unique menace dans cette pièce c'est vous et votre employeur.

— Tu as beaucoup de caractère.

Bradley inscrit à toute vitesse une remarque sur son calepin en souriant. Je me demande comment un homme comme lui avec une gentillesse sans faille peut-il travailler dans un endroit aussi horrible ? Peut-être que cette bienveillance n'est qu'une comédie supplémentaire uniquement pour me charmer.

— Cette situation est difficile, je le comprends mais en acceptant de coopérer avec nous, tu seras de nouveau libre.

— La mort est une option plus envisageable selon moi.

Je ne pourrais jamais abandonner mes amis qui m'ont tant aidé ces derniers mois. C'est uniquement grâce à eux que je suis devenue plus puissante et accepter mon nouveau statut de Gardienne. Ils comptent sur moi pour arranger les choses et il est hors de question que je les abandonne.