TAYLOR ADDISON - L'éveil du papillon [Tome 1]

CHAPITRE 25

Convaincre mes parents de me laisser dormir chez Rachel s'est avérée plus compliqué que prévu. Ils avaient des arguments à ma demande et contester ma décision. Je ne savais pas quoi faire pour les convaincre. Rachel s'est donc occupée de régler ce problème en les appelant. Elle jouait le rôle de la gentille camarade de classe souhaitant simplement passer une soirée avec sa nouvelle amie. C'était difficile, mais elle est parvenue à les convaincre.

Je prépare mes affaires en chantonnant une mélodie qui ne quitte plus mes pensées depuis quelques jours. Cette soirée n'est pas aussi innocente qu'elle ne le laisse croire cependant je vois bien que mes parents sont heureux pour moi. Ils croient sincèrement que Rachel est une nouvelle amie et que Juliette ne hante plus mes pensées. C'est bien évidemment faux, mais ça m'arrange bien qu'ils croient que je suis totalement guérie. Peut-être que je pourrais enfin abandonner ces rendez-vous médicaux ne servant strictement à rien.

J'enfonce un pantalon noir dans mon sac ainsi qu'un gilet suffisamment épais pour que je n'ai pas froid. Je glisse également le poignard que m'a donné Benny au fond de celui-ci en veillant à ce qu'il soit bien caché. Bien que la famille de Rachel soit au courant de l'existence des Gardiens, je ne souhaite pas qu'on me prenne pour une folle. J'ignore quel portait celle-ci a fait de moi auprès de ses parents alors autant fait bonne figure.

— Tu as besoin d'aide ?

Ma mère pénètre dans ma chambre en serrant contre elle le panier de linges propres. Je secoue la tête en souriant. Elle doit être heureuse de me voir reprendre le contrôle de ma vie. Elle ignore tout de cette seconde vie que je camoufle depuis quelques mois maintenant. La disparition de Juliette date d'Octobre, nous sommes désormais en Mars. Le temps s'écoule à une vitesse hallucinante et nul ne peut le retenir.

— Est-ce que j'apporte mon oreiller ?

— Je ne crois pas que tu en aies besoin.

Je suis rouillée au niveau du bon comportement à avoir chez une amie surtout lorsque celle-ci n'est pas vraiment votre amie. Evidemment, je ne peux pas répéter ces mots à ma mère car elle me prendrait pour une folle. Papa s'est montré plus réticent à me laisser partir avec toutes ces disparitions heureusement maman est intervenue en ma faveur. Mes pensées sont peut-être centrées sur notre escapade de cette nuit cependant je n'oublie pas que papa souhaite me révéler un secret de famille. J'espère être encore vivante afin qu'il me le révèle.

— Tu es certaine que cela ne te dérange pas que j'aille chez une amie que tu ne connais pas ?

— Cette amie doit être exceptionnelle pour que tu acceptes de sortir de ta coquille. J'ai confiance en tes choix, ma chérie. Je sais que tu ne fréquenterais pas des personnes recommandables.

Elle caresse mon visage en souriant tristement.

— Mon bébé grandit tellement vite.

— Je t'aime maman.

Je la serre contre moi afin de savourer cette étreinte le plus longtemps possible. Son parfum envahit mon nez et me rappelle la douceur de mon enfance. C'est tellement bon de profiter de sa maman rien que quelques minutes. J'ai cette peur horrible de ne pas rentrer vivante de cette escapade dangereuse.

— Dépêche-toi, c'est bientôt l'heure.

Mon père m'emmène directement à la maison de Rachel afin de rencontrer en personne les parents de celle-ci. Je termine de préparer mes affaires puis descend les escaliers afin d'enfiler mes bonnes vieilles baskets. Papa tourne la clé autour de son index en levant les yeux au ciel, je suis peut-être un peu trop lente. J'enroule une écharpe autour de mon cou puis enfile mon manteau noir.