TAYLOR ADDISON - L'éveil du papillon [Tome 1]

CHAPITRE 30

Les hurlements d'une femme et d'un homme m'extirpe d'un sommeil profond et forcé. Je reste immobile un moment, incapable de me redresser. La dernière chose dont je me souvienne c'est mon face à face avec mon père. Un homme que j'admire depuis ma tendre enfance et qui s'avère être un horrible monstre. Jamais je n'aurais cru que mon propre père était responsable de la disparition de tant de personnes. Ces monstres viennent de lui, c'est impardonnable. Je me sens trahie et humiliée.

Je parviens à me redresser légèrement afin de découvrir un environnement inconnu. Une vaste pièce blanche contenant un simple matelas ainsi qu'un coussin. Une chaise trône au milieu de la pièce. Des vitres remplacent les murs donnant une grande vue d'ensemble sur les autres cages. Je m'approche puis découvre Benny dans la cage voisine, allongé sur le matelas. Non ! Mes amis ne peuvent pas être ici ! Je frappe comme une folle sur les vitres dans l'espoir qu'elles explosent malheureusement ce matériau semble bien plus solide que du simple verre. Je pousse un hurlement à en perdre la voix. La porte s'ouvre brusquement sur une femme inconnue aux cheveux roux, elle porte une tenue relativement simple et serre contre elle un calepin noir.

— Heureuse de voir que vous êtes réveillée.

— Qui êtes-vous ?

— La secrétaire particulière de votre père, il m'envoie vous chercher.

Elle m'attache les mains avec l'aide d'une corde métallique me faisant souffrir à chaque mouvement. Je sors de la cage sous les regards curieux des autres individus enfermés. La plupart sont des adolescents cependant je vois une petite fille au grand regard curieux ainsi qu'un homme d'une cinquantaine d'années.

La secrétaire particulière passe une carte au-dessus d'une machine afin de déverrouiller la porte. Nous nous retrouvons face à un grand escalier menant à un espace bureautique collant parfaitement avec l'image d'une entreprise. Les potes des bureaux sont fermés et aucun bruit ne vient rompre ce silence. Elle toque à la porte du dernier bureau puis ouvre la porte.

— Votre fille est présente, Monsieur.

— Je vous remercie, Christina.

Elle me pousse à l'intérieur de la pièce puis referme la porte dans mon dos. Le bureau de mon père est un vague espace moderne contenant un grand bureau en verre ainsi qu'une bibliothèque aussi grande que ma chambre. Un espace salon est cependant aménagé apportant une touche de confort dans cet endroit froid. Mon paternel descend les marches séparant l'espace bureau et salon pour me rejoindre.

— Veux-tu manger quelque chose ou peut-être boire ?

— Jamais.

Il claque la langue dans sa bouche.

— Une nouvelle discussion s'impose, ma chérie.

— Qu'est-ce que tu veux m'annoncer cette fois ? Que tu es un véritable psychopathe ?

— Pourquoi ne pas négocier dans ce cas ?

Je fronce les sourcils.

— Je n'ai aucune envie de te maintenir enfermée dans une prison de verre alors que tu pourrais reprendre tranquillement ta vie. Il suffit simplement que tu acceptes quelques conditions pour notre arrangement.

— Pourquoi est-ce que tu fais autant de mal autour de toi ?

— L'histoire est bien plus complexe que tu ne le crois, ma chérie. Je ne suis pas le créateur de toute cette entreprise, c'est une affaire familiale. Elle date maintenant de cent-soixante longues années durant lesquelles notre équipe s'est améliorée. Nous avons perdu notre unique chance de briller et devenir des Gardiens puissants.