TAYLOR ADDISON - L'éveil du papillon [Tome 1]

CHAPITRE 23

Mes parents ont suffisamment confiance en moi pour me laisser de nouveau seule à la maison. Je suis exténuée par cette journée d'entraînement, mais heureuse d'avoir une photo d'une Addison. Je l'attrape délicatement puis l'admire une nouvelle fois en souriant. Nos familles sont bien plus liées que je ne le croyais, c'est formidable.

J'allume la lumière de la cuisine tout en extirpant un plat du four. Maman pense toujours à me laisser un petit quelque chose à manger afin que j'évite les cochonneries. Je m'installe sur le tabouret puis mange en silence. Tant de calme, c'est presque effrayant.

Je m'apprête à rejoindre le canapé pour regarder un bon film lorsque je songe aux livres de mon père. Normalement, je n'ai pas le droit d'entrer dans son bureau, mais c'est une situation exceptionnelle. La clé est cachée en-dessous du pot de fleur, je la tourne dans la serrure puis entre rapidement.

Une odeur de renfermée flotte à l'intérieur, mais tout est incroyablement propre et aligné. Les livres sont rangés dans la grande bibliothèque dans un ordre précis. Certains sont très vieux et possèdent une certaine valeur. Des cristaux de petite taille décorent la bibliothèque. Elles sont d'une blancheur éclatante avec des reflets multicolores à l'intérieur. Une babiole certainement achetée sur un marché ou un site Internet. Je pose mon doigt sur l'une d'elle et grimace en ressentant une petite douleur à l'index.

Une fine goutte de sang tombe sur la pierre, j'espère que cela ne se verra pas. J'enroule un petit morceau de mouchoir autour puis continue à farfouiller dans les affaires de mon père. Un simple registre m'aiderait à en savoir plus sur notre famille. J'aimerais apprendre à les connaître à travers des écrits ou des photos. Malheureusement ma quête ne mène nulle part. Papa ne possède absolument rien à propos de notre famille, c'est vraiment contrariant.

Je soupire puis sors du bureau le plus rapidement possible. Je replace la clé au bon endroit puis m'installe dans le canapé. Ma petite coupure au doigt est très légère, elle ne me fait pas souffrir. Le sang ne tombe plus, c'est déjà une bonne chose.

Je zappe les programmes pendant un petit moment avant de m'allonger et fermer les yeux. Je me réveille quelques secondes en sentant mon corps être emmené à l'étage. Ce n'est que mon père qui me porte comme lorsque j'étais enfant. Il me dépose dans mon lit puis dépose ma couette sur moi. J'aime quand il se montre attentionné. Nous nous sommes éloignés l'un de l'autre ces derniers temps, j'espère pouvoir combler ça.

Je me réveille brusquement, le souffle court. Un nouveau cauchemar, bien plus réaliste que d'habitude cependant. Je bois une gorgée d'eau puis reste immobile quelques secondes. Mes insomnies quittent lentement mon quotidien ce qui n'est pas pour me déplaire.

Je m'approche de la fenêtre puis pousse les rideaux. Aucune lueur étrange dans l'obscurité ou de silhouette. Il y a seulement les réverbères projetant une faible lumière dans les rues. Cette banalité est à la fois inquiétante et réconfortante.

Au lieu de m'enrouler dans une couverture et à observer pendant des heures la pénombre, je retourne dans mon lit. Je ferme les paupières en écoutant les battements de mon coeur résonnant dans mes oreilles. Je ne suis pas aussi angoissée que d'habitude, peut-être parce que je sais que des Gardiens patrouillent la nuit en chasse des ces abominables créatures. Je serre contre moi le coussin en forme de coeur puis m'endors une nouvelle fois paisiblement.

***

Le dimanche il n'y a pas grand chose à faire. Généralement c'est calme dans la maison et nous nous occupons chacun de notre côté. Dans mon propre cas, j'ai décidé de regarder des séries. J'évite au maximum le fantastique car je baigne suffisamment là-dedans.