TAYLOR ADDISON - L'éveil du papillon [Tome 1]

CHAPITRE 32

Je reste les heures suivantes sur le matelas à guetter le retour de la vieille femme. Les hurlements autour de moi prennent de l'ampleur me tordant le ventre à chaque nouveau cri. Je m'estime chanceuse de ne pas encore avoir eu la visite des ces scientifiques, mais ce n'est qu'une question de temps. Mon père n'hésitera pas à me faire du mal à cause de mon refus de coopérer dans son horrible plan.

Combien de jours se sont écoulées depuis mon arrivée ? Qu'est-ce que mon père a raconté au lycée pour justifier mon absence ? Je suis une victime de plus de cette horrible traque contre les Gardiens. Combien sommes-nous exactement ?

Je tourne en rond pendant des heures en me mordant nerveusement la lèvre. J'entends la porte s'ouvrir sur la vieille femme. Elle tient une pile de vêtements m'appartenant puis me demande silencieusement de la suivre. Quel est son plan exactement ? Elle a tenté plusieurs fois de s'échapper en vain, pourquoi croit-elle que les choses seront différentes cette fois ? Je ne suis qu'une débutante, elle aurait eu plus de chance avec Rachel.

Nous passons une fois de plus devant les autres cages. La plupart des Gardiens sont absents et fixent le vide. Je m'arrête devant celle de Rachel. Mon amie est immobile, les mains attachés dans le dos. Elle ne remarque même pas ma présence, je suis comme invisible. La femme tire délicatement par mon bras me guidant jusqu'à une nouvelle porte.

Finalement, nous arrivons dans un espace douches. Celles-ci sont parfaitement alignées et ont une certaine ressemblance avec celles qu'il y avait dans mon ancien lycée. Elle verrouille de nouveau la porte puis se tourne vers moi.

— Nous n'avons pas beaucoup de temps.

— Comment être certaine de votre franchise ? Je ne suis pas certaine de pouvoir vous faire confiance.

Elle détache un pendentif en forme de coeur puis l'ouvre d'une main tremblante, révélant le portait de deux jeunes filles. L'une est certainement sa fille décédée et l'autre sa petite fille enfermée dans l'une de ces horribles cages.

— Laïa est l'unique chose qui me maintienne en vie. Je ne veux pas qu'elle passe toute son existence entre ces murs et être contrainte de servir les intérêts de cette abominable famille. Elle mérite une belle vie.

Des larmes roulent le long de ses joues tandis qu'elle regarde le portrait de son unique famille. J'attrape délicatement ses mains puis lui lance un petit sourire afin de le rassurer. Peu importe qui est cette femme, elle n'est pas une mauvaise personne.

— Que puis-je faire pour libérer les Gardiens prisonniers ?

— La magie est l'unique moyen de briser ces cages.

— Mais je suis incapable d'utiliser mes pouvoirs avec ce bracelet !

Elle l'arrache violemment puis le remplace par un autre presque identique à la grande différence que les pierres sont fausses. La vieille femme range le véritable bracelet dans la poche de son gilet.

— C'est une parfaite copie que j'ai fabriqué au volant des pierres qui n'ont pas été corrompues. Je comptais l'utiliser pour ma propre évasion, mais il vous sera plus utile. J'ai été incapable de protéger les miens durant toutes ces années.

— Je ne suis qu'une débutante en magie, mon amie Rachel serait mieux placée que moi. Pourquoi m'avez-vous choisi ?

— Vous êtes une Addison, la seule personne capable de détruire toute cette organisation, j'ai confiance en vous. Ils connaissent l'étendu de vos pouvoirs, ma petite, ils redoutent votre puissante colère.