TAYLOR ADDISON - L'éveil du papillon [Tome 1]

CHAPITRE 28

Mes parents n'en croyaient pas leurs oreilles en apprenant le retour de Juliette. Celle-ci est en parfaite santé et semble bien plus calme que la nuit dernière. Elle est restée une bonne heure dans la salle d'interrogatoire avant que ses parents ne débarquent. J'ai raconté la même version des faits en appuyant la déclaration de la famille Underwood. Rachel est la seule épargnée de ces interrogations longues et ennuyeuses. Trop malade, l'adolescente n'était absolument pas au courant de ce qui est arrivé cette nuit. Elle se souvient juste avoir entendu la porte de la maison claquer.

J'ai finalement eu l'autorisation de rentrer à la maison ce qui honnêtement m'a soulagé. Juliette est emmenée à l'hôpital afin de subir quelques examens médicaux et voir un spécialiste. Je m'installe sur la banquette arrière puis baille. J'ai cruellement besoin de sommeil, mais j'ignore si j'en serais capable. Mon père est le plus silencieux, je ne suis pas certaine qu'il ait cru l'histoire raconté à la police.

Nous arrivons rapidement à la maison ce qui est un véritable soulagement. Je retire mon manteau ainsi que mes chaussures puis m'allonge dans le canapé. Il faut que je sois suffisamment en forme pour rejoindre les autres à la fin de la journée. Papa me prépare un chocolat chaud avec de la crème puis s'installe sur le siège face à moi.

— Comment tu te sens ?

— Je n'en reviens pas qu'elle soit de retour, avoué-je.

— Si tu éprouves le besoin de parler à ta mère ou moi, n'hésite surtout pas.

Je hoche la tête.

— Merci papa...

— Repose-toi un peu.

J'avais la crainte que mes parents ne soient en colère contre moi, mais je me trompais lourdement. Je bois une gorgée de mon chocolat chaud avec une petite pointe de vanille que j'apprécie. Je ne tarde pas à sombrer dans un profond sommeil en serrant contre moi l'un des coussins.

***

Il est un peu plus de dix-huit heures lorsque j'ouvre les yeux. Dans un premier temps, je suis complètement déboussolée ne comprenant pas l'endroit où je me trouve. Je reconnais cependant mes étoiles accrochées au plafond et ma couverture douce. Papa s'est probablement occupé de m'installer dans le lit avant de partir au travail.

J'attrape mon portable reposant sur la table de chevet. J'ai quelques messages de Chris et Benny qui me demande comment je vais. Je m'empresse de leur répondre en expliquant que je me suis écroulée. C'est incroyable que Benny soit capable de rester debout toute une journée sans avoir dormi de la nuit.

Je quitte finalement ma chambre en répondant aux questions de mes amis. Je descends les escalier en riant aux blagues de Chris puis me rend dans la cuisine. Ma mère soulève le couvercle d'un plat mijotant sur le feu. C'est probablement un nouvel échec culinaire, je ne peux pas lui en vouloir.

— Comment tu te sens, ma chérie ?

— Bien mieux.

Mon ventre gargouille, mais je peux difficilement manger un morceau à quelques heures du repas. Mes parents refuseront certainement que je quitte la maison après une nuit aussi mouvementée. Je pose mon portable sur le comptoir de la cuisine en souriant.

— Papa n'est pas encore rentré ?

— Non il rentrera un peu tard ce soir, il passe voir tes grands-parents.

— Il y a un problème avec papy ?

— Non aucun, mais ta grand-mère a besoin d'aide pour débarrasser des vieux cartons de la cave.