Arafinwë - Tome I : Secrets et mensonges

Prendre ses marques

Italique = langage elfique
Normal = langage commun

A la suite des festivités, le quotidien d'Arafinwë changea du tout au tout. La princesse pouvait à présent sortir des appartements royaux et parcourir le royaume de Vertbois-Le-Grand.
Les premiers jours, elle était systématiquement suivi d'un soldat de la garde royal : Galdor. Mais elle demanda rapidement, ou plutôt exigea, que cette mesure soit abandonnée. Thranduil refusa catégoriquement, et ce n'est que grâce à l'intervention d'Evranï qu'il accepta et Galdor reprit sa place dans les rangs de la garde.
En partant à la découverte du royaume sylvestre, Arafinwë fit la connaissance de quelques elfes de son âge. Mais beaucoup n'osaient pas s'approcher d'elle car ils la trouvaient étrange. L'elleth en souffrait bien qu'elle n'en montrait rien, car elle se disait qu'il fallait laisser le temps au temps. 
Lórindol fut en cela d'une grande aide. Quelques jours après les festivités, la cadette d'Evranï avait croisé le chemin de l'elfe alors que celui-ci se rendait dans la salle du trône pour y faire son rapport. Il l'avait interpelé et, malgré sa gêne, Arafinwë apprécia ce moment. Ce jour-là, il proposa à l'elleth de l'accompagner l'après-midi même pour une promenade au cours de laquelle il lui fit visiter des lieux de Vertbois-Le-Grand qu'elle n'avait pas encore vu. Les jours passant, une amitié se tissa rapidement et naturellement entre les deux elfes. 
Arafinwë fit également la connaissance de Tauriel, cette elfe dont lui avait parlé son frère à de nombreuses reprises. Elle n'avait jamais rencontré la chef de la garde depuis son arrivée à Vertbois-Le-Grand car cette dernière ne pénétrait jamais dans les appartements royaux, bien qu'elle ait été élevée par le souverain sinda. Ce dernier ne semblait pas apprécier la relation ambigüe qui liait Legolas et Tauriel. Le prince héritier ventait constamment les mérites de l'elleth auprès de son père. Arafinwë se rendit cependant rapidement compte qu'il n'y avait aucune ambigüité du côté de la chef de la garde, celle-ci ne voyait en Legolas qu'un ami, un excellent ami auprès duquel elle avait grandi. La princesse apprit donc à connaître l'elleth rousse. Elle appréciait les quelques moments qu'elle passait en sa compagnie, cela lui changeait des obligations ennuyantes qu'elle devait remplir. Son père tenait à ce qu'elle assiste aux conseils qui traitaient d'affaires simples concernant le royaume sylvestre. Si l'elleth accueillit cette nouvelle avec enthousiasme, elle s'en lassa rapidement. Ces conseils n'avaient rien de très intéressants, ils traitaient bien souvent de sujet de moindre importance. Arafinwë s'était dérobée à ses obligations une seule et unique fois ce qui provoqua presque une affaire d'état. Son père et sa mère lui passèrent un véritable soufflon si bien que la princesse ne recommença pas. 
Elle continuait les leçons mais Thranduil avait congédié Finwë de cette tâche, demandant à Námo de le remplacer. Il avait été l'instructeur de Legolas et Arafinwë se rendit rapidement compte qu'il n'avait pas du tout le même profil que son premier professeur. Il était beaucoup plus patient et à l'écoute, répétant et réexpliquant lorsqu'il sentait que la jeune elleth ne comprenait pas. 
Le souverain sinda tenait également à ce que sa fille sache se défendre. En cela, il demanda à Legolas de lui enseigner l'art du combat. Arafinwë et son frère se rendaient donc quotidiennement sur le terrain d'entrainement pour pratiquer le tir à l'arc, l'épée et le combat au corps à corps. Et son frère ne la ménagea pas, car il la connaissait à présent et savait que l'elleth ne donnerait le meilleur d'elle-même que si elle y était poussée. Il arrivait quelques fois que Lórindol remplace le prince héritier lorsque celui-ci patrouillait aux frontières de Vertbois-Le-Grand. L'elfe était tout aussi exigent envers Arafinwë que ne l'était son frère, mais était cependant plus adroit à l'épée que ce dernier qui lui, l'était plus à l'arc. Leurs apprentissages se complétaient. C'est pour cette unique raison que Thranduil n'intervint le jour où, alors qu'il profitait d'un moment de répit en compagnie d'Evranï pour se promener, il remarqua le fils de Finarfin et sa fille qui étaient en plein combat à l'épée.
Le souverain sinda n'appréciait pas la relation qui liait Arafinwë et le jeune ellon. Il n'était pas dupe, et si sa fille n'en était pas consciente, Thranduil savait que Lórindol voulait courtiser sa fille. Il avoua ses inquiétudes à son épouse, laquelle lui conseilla d'obtempérer et de laisser leur fille se débrouiller. Evranï savait que sa cadette considérait le fils de Finarfin comme un ami, alors s'il demandait à lui faire la cour, elle était certaine qu'elle refuserait. Alors le roi des elfes écouta les conseils de sa reine, après tout, elle connaissait Arafinwë par cœur. 
Cela faisait à présent deux mois qu'Arafinwë avait fait l'objet de présentations officielles. Deux mois au cours desquels les mêmes journées monotones et sans surprise s'enchaînaient. Conseils, protocoles, cours de quenya, cours de d'histoire, entraînements... Des tâches de grandes importances qui avaient cependant de plus en plus tendance à ennuyer Arafinwë. Le programme de ses journées était toujours le même. Bien sûr, elle avait plus de libertés à présent, mais elle avait également plus d'obligations et surtout d'interdits. Mais l'interdiction qui pesait de plus en plus sur le cœur de l'elleth était de s'aventurer hors des cavernes. Elle mourrait d'envie de passer les portes de Vertbois-Le-Grand pour s'aventurer ne serait-ce que quelques minutes dans la forêt de Grand'Peur. Elle ne se suffisait plus des jardins du royaume, elle avait besoin d'espace, ou du moins, de voir autre chose. Alors un jour, Arafinwë décida de se lancer lors du dîner que sa famille partageait ensemble dans le salon royal.
L'atmosphère était calme alors qu'ils dégustaient leur plat principal : du chevreuil aux légumes des bois. Legolas terminait de raconter sa longue journée de patrouille. Les nids d'araignées étaient de moins en moins nombreux, signe que les elfes sylvains réussissaient à éliminer leurs ennemis, si bien que leur nombre tendait à diminuer.