Arafinwë se tenait face à sa mère, abasourdie, peinant à assimiler ses explications. Il lui fallut de longues secondes pour enfin réagir.
Non.
Rien de tout cela ne pouvait être réel. Sa vie ne pouvait pas être basée sur un tel mensonge !
Comment s...
Italique = langage elfique Normal = langage commun
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Le roi de Vertbois-Le-Grand avait écouté durant de longues heures les rapports des gardes qui patrouillaient aux frontières du royaume. La situation au sud était inquiétante et de nombreuses araignées réussissaient à forcer les barrages que constituaient en vain les troupes de son royaume. Une situation qui l'inquiétait d'autant plus que ces monstres étaient de plus en plus nombreux et gagnaient doucement mais sûrement du terrain sur ses terres. Finwë, capitaine de la garde à la frontière Nord avait donc quitté la salle du trône quelques minutes plus tôt. Thranduil venait de se réinstaller sur son trône, attendant patiemment le retour de son fils qui devait à son tour lui faire un compte rendu des dégâts causés par les araignées dans la forêt. Il soupira lorsqu'il entendit des pas provenant des escaliers menant à salle dans laquelle il se trouvait. Seul son fils pénétrait ici sans en demander l'autorisation à son père. Mais il ne reconnut pas les pas du prince sylvain. Ils étaient plus légers, et surtout, il n'y avait pas une mais deux personnes. Le souverain sinda reporta son attention sur l'entrée de la pièce, s'apprêtant à jeter une remarque acerbe aux personnes qui osaient ainsi perturber sa tranquillité. Mais aucun son ne sortit de ses lèvres. Il faillit défaillir lorsque ses yeux se posèrent sur l'elleth blonde qui venait de se présenter devant lui. Il écarquilla ses yeux azurs, pétrifié et incapable d'avoir d'autre réaction que rester immobile devant celle qu'il pleurait depuis des siècles. Evranï également n'en menait pas large. Elle avait imaginé cette scène des milliers de fois depuis qu'elle avait appris que Thranduil était toujours en Arda. Elle avait tant de choses à lui dire. Mais dès qu'elle avait posé ses yeux sur son visage angélique et hypnotisant, elle avait perdu l'usage de la parole, incapable de bouger. Arafinwë de son côté restait silencieuse et spectatrice, incapable de détacher ses yeux de celui qui était son père. Ses longs cheveux argentés tombaient gracieusement sur son torse. Il était assis avec nonchalance et prestance au creu d'un majestueux trône sculpté dans le tronc d'un chêne, parfait hommage aux bois d'un cerf. Il était vêtu d'un pantalon noir et de bottes en cuir, d'une tunique argentée ajustée et d'une cape de la même couleur. Il portait une couronne ornée de feuilles vertes et de baies rouges et son visage, à la fois fin et viril, était parfaitement proportionné. Sa peau était pâle et ses yeux d'un bleu profond et orageux. Les mêmes yeux qu'elle. Mais son regard abasourdi laissa place à une étrange colère. Ses doigts bagués s'aggripèrent au bois du trône sur lequel il était assis, tension qui n'échappa à aucune des deux elfes.
- Qui êtes-vous, cracha-t-il avec haine.
Evranï fronça les sourcils, décontenancée par la réaction du sinda.
- Thranduil, tu sais qui je suis, répondit l'elleth, la voix tremblante.
A son tour, Thranduil fronça les sourcils. Il se leva de son siège et descendit rapidement les marches pour approcher de l'elfe.
- Im Evranï (je suis Evranï), c'est moi, implora-t-elle. - Lau (non), hurla le roi, faisant sursauter la plus jeune. Evranï est morte, et je refuse que vous lui manquiez ainsi de respect. Qui êtes-vous, répéta-t-il, hors de lui.
