Présentations officielles - Partie I

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Italique = langage elfique
Normal = langage commun

Le jour J arriva bien trop tôt au gout d'Arafinwë

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Le jour J arriva bien trop tôt au gout d'Arafinwë. La veille, elle avait passé une grande partie de sa journée aux côtés de son père qui, après être venu lui présenter des excuses, avait accepté de remplacer Finwë le temps d'une journée. Et le souverain sylvestre, bien qu'extrêmement sévère, n'en était pas moins pédagogue. Un trait de personnalité qui surprit premièrement sa fille, mais elle ne s'en plaignit pas, au contraire. 
L'après-midi touchait à sa fin lorsqu'elle se retira pour regagner ses appartements. La jeune elleth profita à peine du bon bain chaud qui venait d'être coulé pour elle. En effet, elle s'était dépêchée de terminer sa toilette pour consacrer le reste de sa soirée à perfectionner son sindarin et à se remémorer le protocole qu'elle devrait respecter à la lettre le lendemain. Rongée par les nerfs, elle ne prit pas non plus le temps de dîner en compagnie de ses parents et de son frère. Elle n'aurait rien pu avaler, de toute façon. Alors elle se plongea dans un de ses nombreux livres de leçons et finit par s'endormir dans son lit entre les couvertures en coton alors que la nuit était déjà bien avancée,  exténuée par la longue journée qui venait de s'écouler.
Arafinwë s'éveilla donc après une courte nuit qui ne fut donc pas reposante. Son sommeil avait été agité. En effet, elle avait, à plusieurs reprises, été réveillée par le même cauchemar atroce. Cauchemar dans lequel elle chutait devant la cour royale et le peuple venu en nombre pour voir la princesse de Vertbois-Le-Grand. Elle se retrouvait sous les regards du peuple sylvain, sous leurs rires et leurs moqueries et pire encore, leurs critiques. Et ce rêve revenait systématiquement la réveiller, la hanter. Car Arafinwë craignait une chose, au-delà de tout : le jugement et les critiques auxquels elle devrait faire face.  Cette crainte était amplifiée par le fait que la fille d'Evranï n'avait jamais réellement rencontré et conversé avec les habitants du royaume sylvestre, car, hormis les gardes royaux, qui n'étaient pas des plus bavards, et les domestiques qui tentaient de se faire aussi discrets que cela leur fusse possible, elle avait pour obligation de ne pas sortir des appartements royaux. Du moins, jusqu'à ce jour. 
Non. Elle ne savait pas ce qui l'attendait dehors et la pression qu'avait mis son père, bien qu'il le regrettait à présent, n'avait rien arrangé à son tempérament naturellement anxieux. L'elleth n'avait pas confiance en elle. Et ce trait de caractère était bien plus prononcé depuis qu'elle avait appris la vérité sur son existence. Mais Arafinwë était tenace, obstinée. Elle ne baisserait donc pas les bras. Elle ferait tout son possible pour se faire accepter du peuple sylvain, peu importe ce qu'il lui en coûterait. Il était donc primordial qu'elle fasse une première bonne impression le soir venu.
Muée par une nouvelle énergie, la blonde s'extirpa des draps blancs et se hâta dans la salle d'eau où elle fit un brin de toilette. Habillée et coiffée, elle sortit de sa chambre pour partir à la recherche de sa mère. Son père se levait aux aurores chaque jour, il y avait donc de fortes chances pour que sa mère soit déjà présente dans le salon royal. La veille, mère et fille s'étaient rapidement entretenues au sujet du programme de la journée. La matinée serait plutôt calme, ainsi Evranï donnerait ses derniers conseils à sa cadette. 
Les deux elfes s'installèrent donc autour d'une tasse de thé et Arafinwë profita de ce moment de calme pour poser ses dernières questions, dévoilant également ses craintes et ses peurs. Et la reine de Vertbois-Le-Grand l'écouta attentivement, tâchant du mieux qu'elle le put de rassurer et apaiser l'anxiété de la plus jeune. 
Elles déjeunèrent ensuite ensemble et, peu de temps après, les deux elleths durent chacune retourner dans leurs appartements respectifs. Les préparatifs commencèrent dès lors. Un bain avait été coulé dans la salle d'eau et, à peine Arafinwë en ressortit habillée d'une robe de chambre blanche, qu'une troupe d'elleths pénétra dans sa chambre. Une d'elles déposa une housse sur son lit et la princesse devina sans mal qu'il s'agissait là de sa tenue pour les festivités. 
Arafinwë se sentit premièrement opprésée par tant de monde. Mais elle se détendit rapidement. Car les elleths étaient douces et calmes, apaisant la princesse dont chacune devina l'anxiété. Elle se laissa donc faire et bientôt elle se retrouva assise devant sa coiffeuse. Coiffure, eau de toilette, bijoux... Rien ne fut laissé au hasard. Et l'elleth fut surprise du temps qui s'était écoulé lorsque les domestiques quittèrent ses appartements. La princesse se retrouva alors seule. 
Elle observa un instant sa chambre avant que son regard ne tombe sur le miroir de sa coiffeuse. Miroir qui lui renvoya alors une image qu'elle eut bien du mal à assimiler. Car elle ne s'y reconnaissait pas. Vêtue d'une somptueuse robe argentée, elle peinait à croire qu'un tel changement ait pu être opéré sur elle en si peu de temps. Cependant, lorsqu'elle posa ses mains sur le tissu soyeux, il lui fallut se rendre à l'évidence : c'était bien elle, Arafinwë. Cette jeune femme qui, quelques semaines plus tôt, longeait les rives de l'Adour pour se rendre dans son école de commerce. Elle ne se serait jamais doutée une seconde de ce que deviendrait sa vie, du chamboulement qu'elle s'apprêtait à vivre. 
Plongée dans ses pensées, la jeune elleth n'entendit pas la porte de sa chambre s'ouvrir. Ce n'est que lorsque sa mère l'appela qu'elle réagit enfin, se tournant vers l'entrée. Evranï était là, observant avec enthousiasme et fierté sa fille, tenant entre ses mains une petite boîte en bois. La reine de Vertbois-Le-Grand portait une longue robe écrue et évasée. Une cape de la même couleur recouvrait ses épaules. Elle portait également une couronne similaire à celle de son époux, ornait de baies rouges.

Arafinwë - Tome I : Secrets et mensonges Où les histoires vivent. Découvrez maintenant