Explications et remords

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Italique = langage elfique
Normal = langage commun

D'un simple regard, Thranduil fit comprendre à son fils qu'il devait le laisser seul avec sa sœur

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D'un simple regard, Thranduil fit comprendre à son fils qu'il devait le laisser seul avec sa sœur. Le prince embrassa tendrement le front de sa cadette avant de se lever et de quitter la chambre, laissant Arafinwë seule face à leur père.
Le souverain sylvestre resta de longues secondes immobile dans l'entrée de la chambre, observant sa cadette. Il avait subi une énième journée éreintante. Depuis qu'il avait ramené Arafinwë en leur royaume et qu'elle était plongée dans un profond comas, Thranduil tentait par tous les moyens d'occuper son esprit. Il enchainait donc réunions et conseils, se reposant au stricte minimum. Il était irascible, bien plus qu'il ne l'était habituellement, lui-même e' était conscient, envoyant paître conseillers et gardes sans raisons valables. Mais personne ne lui en tenait rigueur, car tous étaient au fait que l'état de santé de l'elleth n'évoluait pas.
Les jours passaient et se ressemblaient alors. Le souverain sinda se sentait de plus en plus impuissant face à la détresse de son épouse, conscient de la tristesse qui étreignait le cœur de son aîné qui, comme lui, tentait de se changer les idées, enchaînant les patrouilles près des frontières du royaume. Thranduil lui-même était prisonnier de ces sentiments et il savait que seul le réveil d'Arafinwë l'en délivrerait. Car il craignait au plus profond de lui que à cadette ne se réveille jamais ou qu'elle trépasse.
Alors lorsque Nestaturi lui avait demandé audience en urgence, son cœur s'était emballé, et il avait immédiatement pensé que le pire s'était produit. Mais le maître des guérisons, au contraire et pour son plus grand soulagement, lui annonça que sa cadette venait de se réveiller. Le souverain sinda avait immédiatement congédié ses conseillers pour écouter avec attention Nestaturi qui lui expliqua avoir examiné Arafinwë. Ce dernier répéta les consignes qu'il avait donné à la reine de Vertbois-Le-Grand avant de lui donner un médicament conditionné dans une petite fiole, médicament que l'elleth devrait prendre lorsque la douleur se réveillerait. Le médecin s'était ensuite rapidement éclipsé et Thranduil avait quitté la salle du trône pour se rendre dans les appartements royaux.
Et il se tenait à présent devant sa fille, indécis quand aux premiers mots qu'il devrait lui adresser. Allongée dans son lit, Arafinwë n'en menait pas plus large que son père. Elle était gênée. Le sentiment de honte qui s'était dissipé grâce à son frère lui était revenu de plein fouet. Elle détourna alors le regard avant de se redresser péniblement dans son lit. Mouvement qui réveilla une sourde douleur. Arafinwë ne put alors empêcher une grimace de tirer son visage, étouffant péniblement un gémissement.
C'est à cet instant que Thranduil sortit de sa torpeur. Doucement, il approcha du lit de l'elleth et attrapa la fiole que Nestaturi lui avait donné quelques instants plus tôt. Il l'ouvrit sans dire un mot et en versa deux goutes dans le verre qui était posé sur la table de chevet disposée près du lit, puis y ajouta de l'eau. Arafinwë l'observait, incrédule, mais elle n'osa rien dire, craignant la confrontation qui s'annonçait.

- Bois, cela aidera à calmer la douleur, lui indiqua le sinda, avec calme et douceur.

La plus jeune attrapa le verre qu'il lui tendait et en but le contenu, détournant le regard alors que son père continuait de l'observer avec attention. Elle était toujours un peu pâle mais ses joues reprenaient petit à petit des couleurs.
Un nouveau silence s'installa durant de longues secondes, significatif du malaise qui régnait entre les deux elfes. Thranduil soupira avant de se lancer.

Arafinwë - Tome I : Secrets et mensonges Où les histoires vivent. Découvrez maintenant