Italique = langage elfique
Normal = langage communLes minutes s'écoulèrent. En réalité, une poignée de minutes, mais elles parurent interminables pour Arafinwë. Elle essaya d'entendre les réactions des elfes sylvains mais malgré tout ses efforts, rien n'y fit. Le doute et la crainte s'insinuèrent plus encore dans son corps.
Dans la Grande-Salle, Evranï s'était présentée aux yeux de tous après que leur roi ait apporté les explications nécessaires au retour de leur reine. De grandes tables avaient été dressées sur les côtés de la vaste salle et, sur celles-ci étaient disposés de grands plats contenant des mets plus succulents les uns que les autres, des fruits et légumes dont la fraicheur ne faisait aucun doute, des jarres contenant de hydromel et ou encore du vin. La salle était noire de monde car les elfes sylvains étaient venus en nombre. Evranï, constatant cela, n'avait pu retenir un mouvement de recul alors que la garde royale venait de refermer la porte dans leurs dos. Mais Legolas l'incita à le suivre, lui adressant un sourire rassurant.
Mère et fils se tinrent silencieusement dans l'ombre des grands rideaux ocres qui habillaient l'espace où se tenait toujours le roi des elfes lorsqu'il s'adressait à son peuple, écoutant avec attention le discours de Thranduil. Lorsque ce dernier toucha à sa fin, le sinda invita ses sujets à accueillir et bénir le retour de leur reine. Il se tourna alors vers son épouse et lui tendit sa main, laquelle s'en saisit avant de pénétrer dans la lumière, sans lâcher le regard de son époux. Lorsqu'elle fut à ses côtés, elle inspira imperceptiblement avant de laisser glisser son regard vers la salle.
Quelques exclamations de bonheur se firent entendre, devenant rapidement inintelligibles car rejointes par de nombreux et puissants applaudissements. Evranï ne put retenir son sourire et eut bien du mal à retenir ses larmes. Elle sentit alors un poids quitter ses épaules, un poids qu'elle avait pendant de trop longues années porté seule. Celui de la peur, de la solitude et du désespoir. Mais, à présent, elle était chez elle, et son peuple, qui comptait parmi les plus méfiant, accueillait son retour à bras ouverts, balayant d'un revers de main les craintes et les doutes que l'elleth se refusait à montrer, même à son époux.
L'émotion et la clameur populaire se calmèrent et, bientôt, le calme revint dans la Grande-Salle. Thranduil jeta un regard entendu en direction de son fils avant de reprendre la parole alors que le prince héritier se hâtait déjà en direction de la porte.- Voilà près de deux milles ans que nos chemins se sont croisés, Evranï, rin nin (ma reine), commença le sinda. Vous ne saurez imaginer le désespoir et la douleur qu'a provoqué votre perte lors de cette sombre journée. Mais nos prières furent entendus, et vous voilà de retour à nos côtés, ajouta-t-il avant d'embrasser la main d'Evranï qu'il tenait toujours entre ses doigts, puis il se tourna vers ses sujets. Vous le savez tous à présent, car je n'ai souhaité vous cacher cette heureuse nouvelle : notre reine n'est pas revenue seule, car le plus grand des cadeaux que peuvent nous offrir les valar nous fut accorder une seconde fois. Ainsi, c'est avec un bonheur inmensurable que j'ai appris l'existence de ma plus jeune enfant, Arafinwë, dont la douceur et la sagesse sont celles de notre reine ; elle a la grâce d'Elbereth, le cœur brave et sincère et l'âme noble. Elle est ma fille, et de ce fait, votre princesse et elle a à cœur de répondre aux exigences de ce statut. Je souhaite donc que vous lui accordiez un accueil digne et sincère, avertit le souverain de Vertbois-Le-Grand avant de se tourner vers ses enfants.
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Arafinwë - Tome I : Secrets et mensonges
FanfictionArafinwë se tenait face à sa mère, abasourdie, peinant à assimiler ses explications. Il lui fallut de longues secondes pour enfin réagir. Non. Rien de tout cela ne pouvait être réel. Sa vie ne pouvait pas être basée sur un tel mensonge ! Comment s...