L'orage gronde au loin

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Italique = langage elfique
Normal = langage commun

L'ordre et la normalité étaient rapidement revenus à Vertbois-Le-Grand

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L'ordre et la normalité étaient rapidement revenus à Vertbois-Le-Grand. La nouvelle du réveil d'Arafinwë fit rapidement le tour du royaume et la tristesse quitta le cœur des elfes sylvains. 
L'elleth termina sa période de convalescence plus rapidement que ne l'avait prédis Nestaturi. Le lendemain de son réveil, le maître des guérisons avait autorisé l'elleth à enchaîner quelques pas. Ce même jour, son père autorisa Lórindol et Tauriel à lui rendre visite en compagnie de Legolas. Arafinwë ne manqua pas de présenter ses excuses à ses deux amis et remercia plus particulièrement le fils de Finarfin. Il lui vaut sauvé la vie, sans lui, elle serait morte avant même d'avoir atteint le pont qui surplombait la rivière Enchantée.
Quatre jours plus tard, Nestaturi lui donnait l'autorisation de reprendre petit à petit le cours de sa vie. Les journées d'Arafinwë revinrent doucement à la normale : leçons d'histoire, de quenya, réunions... Un mois cependant s'écoula avant qu'elle ne puisse reprendre le chemin de l'entrainement, bien qu'au début, Legolas et Lórindol la ménageaient. 
Lors de sa première sortie au sein de royaume, Arafinwë fut surprise par le nombre d'elfes qui vinrent quérir de ses nouvelles. Sa mère, qui l'accompagnait ce matin-là, lui expliqua plus tard que, lorsque la gravité de son état s'était ébruitée, le peuple de Vertbois-Le-Grand s'était réunis dans les jardins du royaume et avait prié pour son salut. L'elleth en fut profondément émue, car elle ne pensait pas que son peuple puisse ainsi être touché par ce qui pourrait lui arriver. Depuis qu'elle pouvait se mêler aux siens, elle s'était toujours sentie à part, elle pensait même que rare étaient les habitants des cavernes qui l'appréciaient. C'était cependant tout l'inverse, car le peuple sylvain, certes méfiant, n'en était pas moins fidèle à ses souverains et à leurs héritiers. 
Plusieurs mois s'écoulèrent. Arafinwë vécut son premier hiver à Vertbois-Le-Grand. Elle avait grandement progressé et gagné en maturité, si bien que son père accepta qu'elle participe à de simples missions de patrouille à la frontière est, celle qui était la plus sûre du royaume.
Elle profita des sorties dans la forêt pour vérifier la véracité de son don de télépathie, essayant d'entrer en communication avec la forêt. Si les premiers essais furent un échec, elle ne baissa pas les bras et, rapidement, la végétation commença à entrer en contact avec l'elleth. D'abord de simples murmures difficilement intelligibles, puis quelques mots. Elle finit par entendre les moindres murmures qu'échangeaient les arbres et arbustes et par créer une connexion étrange avec Grand'peur. Cela, elle n'en référa pas à ses parents, préférant avoir la certitude que les doutes de son père soient vrais. Mais lorsqu'elle décida enfin de leur en parler au cours d'un dîner banale, Evranï fut ravie que sa fille ait pu développer son don. Quand au souverain sinda, il la félicita avant de l'interroger sur ce que pouvait lui dire les arbres.
Arafinwë lui conta alors les tourments et l'inquiétude qui habitaient la forêt millénaire. Plus au sud du royaume de Vertbois-Le-Grand, la forêt subissait les assauts du mal et celui-ci gagnait toujours plus de terrain. Une force sombre et menaçante grimpait à Dol Guldur. Ce soir-là, Thranduil regagna les quartiers qu'il partageait avec sa femme dans le plus grand des silences. De l'inquiétude qui naquit de cette conversation, le sinda n'en référa à personne, pas même à son épouse qui en était cependant consciente. Il décida de ne pas intervenir, Dol Guldur était hors de ses frontières et il n'enverrait pas son peuple dans l'inconnu. Il refusa même d'aborder à nouveau le sujet, l'évitant soigneusement.
Les semaines et les mois s'écoulèrent alors sans que le sujet ne soit à nouveau abordé. L'été fut chaud et lourd si bien qu'Arafinwë resta autant qu'elle le put dans les cavernes qui gardaient un semblant de fraîcheur. Elle eut donc moins de contact avec la forêt qui resta étrangement silencieuse. Cependant lorsque l'automne arriva, et avec lui les premières gelées et les couleurs chatoyantes, la princesse entendit à nouveau les tristes lamentations de Grand'Peur. Le danger grondait toujours plus fort au sud, la forêt se mourait, et ça la tuait intérieurement, car elle ne pouvait ignorer les plaintes sylvestres. Elle tenta à plusieurs reprises d'en référer à son père, mais là encore, elle ne put trouver aucun réconfort. Thranduil préféra nier l'évidence et ignorer le malheur de Grand'Peur.
Mais le souverain sinda ne pourrait ignorer plus longtemps les méfaits de l'ennemi, car bientôt il serait aux portes de Vertbois-Le-Grand.
Un premier fait bouleversa le quotidien du peuple sylvain. Une après-midi bnale, alors que l'automne touchait bientôt à sa fin, Thranduil demanda à Arafinwë d'assister au compte rendu de la garde fraîchement rentrée de la frontière sud. La situation y était inquiétante car les nids d'araignées s'y multipliaient. Les monstres approchaient dangereusement des cavernes et Arafinwë, qui n'ignorait pas l'origine de ces immondes arachnides, ne put se taire plus longtemps face à l'ignorance et au manque de réaction de son père. Maglor quitta la salle du trône lorsqu'il eut terminé son rapport, laissant le roi et la princesse de Vertbois-Le-Grand seuls. Thranduil, assis sur son trône, soupira de mécontentement. Alors Arafinwë, qui se tenait au pied des escaliers menant au souverain sinda, se tourna vers lui. 

Arafinwë - Tome I : Secrets et mensonges Où les histoires vivent. Découvrez maintenant