Nos Âmes Aux Crépuscules - Tome I

22 - La belle aux deux visages

Au dîner, étant donné que Drago avait respecté sa part du marché, Hermione alla s'asseoir à la table des Serpentard, qui se montrèrent bien plus froids que les Gryffondors ne l'avaient été avec Drago. Pansy Parkinson fusillait Hermione du regard et faisait des messes basses à ses voisines en ricanant.

Hermione savait que Rogue ne mangeait pas les soirs de semaines dans la Grande Salle, car il concoctait sa potion du voyageur.

Elle sortit de table un peu plus tôt que les autres, en prétextant la fatigue à Drago avant de se diriger vers les cachots. Hermione souhaitait confronter Rogue sur ce cambriolage, à l'écart des regards indiscrets. Elle le soupçonnait d'être à l'origine de la disparition du journal, étant donné qu'il avait déjà volé une des pages du journal.

Dans le couloir, elle tomba nez à nez avec Pansy Parkinson et deux Serpentard, avec qui elle parlait tantôt à table. Les trois jeunes filles l'encerclèrent, Pansy semblait lui avoir tendu une embuscade.

- Tiens, tiens, Granger, aboya Pansy d'un ton sardonique.

- Laisse-moi passer Pansy, ordonna Hermione, agacée, mais Pansy lui barra le chemin.

- Tu crois que je n'ai pas vu ton manège ? Tu vas en salle de potions faire des réserves de philtre d'amour pour Drago, pour qu'il puisse s'accommoder de ta présence de sale sang impur, sans doute. Comment oses-tu, toi sale sang-de-bourbe, avoir l'audace de flâner auprès de quelqu'un comme Drago. Les deux filles ricanèrent.

Hermione qui venait de tourner les talons se retourna lentement vers elle, un sourire perfide se dessina sur ses lèvres et un regard sombre maquillait ses traits, tandis qu'elle se retournait vers elle. La personne qu'elle était quelques secondes plus tôt venait de disparaître, à ce moment là les railleries de Pansy avaient comme éveillé quelqu'un d'autre en elle.

- Tu dois être si triste que Drago ne t'accorde pas la moindre attention, n'est-ce pas ? Lança-t-elle d'un ton railleur. Pansy grimaça de colère.

- Tu l'auras voulu, grogna Pansy. Elle leva sa baguette vers Hermione. Endolor...

Elle n'eut pas le temps de prononcer la fin de sa formule que Hermione contrecarra son sortilège en lui lançant un maléfice d'étranglement. Ses deux amies s'enfuient dans les couloirs tandis que Pansy suffoquait , dévisageant Hermione d'un regard implorant emplit de terreur.

Hermione pencha sa tête et la défia du regard, comme pour lui montrer qu'elle prenait plaisir à lui infliger un tel supplice.

- N'ose plus jamais me défier, dit Hermione.

Elle fit tourner sa baguette et l'étreinte invisible à laquelle était soumise Pansy, relâcha son emprise. Pansy se releva et regarda Hermione avec mépris et terreur.

- Tu es complètement folle, Granger! Attends que je raconte ça à McGonagall, tu feras moins la maligne ! Lança-t-elle.

- Eh quoi ? Demanda Hermione d'un ton fielleux. Qui crois-tu que McGonagall va croire d'après toi ? La malpropre que tu es ou la douce et intelligente Gryffondor que je suis ?

- Tu ferais mieux de te montrer reconnaissante envers moi, continua-t-elle en s'avançant vers elle, j'ai fait preuve d'une grande clémence en ôtant tes cordes. Maintenant, si tu oses à nouveau me menacer, de quelque manière que ce soit, je m'assurerai de ne pas être aussi indulgente la prochaine fois, et je m'assurerai que ces cordes t'étranglent jusqu'à ton dernier souffle, lui murmura-t-elle à l'oreille,

Pansy avait le teint pâle, elle avala sa salive et s'enfuit dans les couloirs. Hermione leva le menton, et se mit à rire, d'un rire atroce et frénétique avant de repartir dans les couloirs, d'un pas hardi.

Elle arriva devant la salle de potion et ouvrit la porte à la volée, qu'elle verrouilla derrière elle, puis elle ouvrit la porte du bureau de Rogue, avec la même témérité avant de la refermer violemment derrière elle.

- Granger ? S'étonna Rogue en tressaillant face à son chaudron.

Hermione jeta son sac dans un coin de la pièce, tandis que Rogue rangea son chaudron dans son écuellier, avant de s'asseoir dans son fauteuil capitonné en cuir noir, derrière son bureau.

- Vous êtes à l'origine de ce vol n'est-ce pas ? Lui demanda-t-elle en montrant la première page de la Gazette du sorcier qu'elle tenait fermement dans sa main droite.

- Mais enfin, de quoi parlez-vous ? Non! Même moi je ne pourrai le voler aujourd'hui. Lorsque j'ai dérobé la page il m'a fallu revenir en 1930 , à l'époque où les protections magiques de sécurité étaient les plus instables au musée.

Hermione ne l'écoutait pas vraiment, elle le sondait d'un regard sombre tout en se rapprochant de lui.

- Qu'est-ce qui vous prend Granger ?!

- Pourquoi continuer à perdre votre temps à vouloir faire revenir les morts ? Continua-t-elle sans répondre à sa question. Votre cher Lily ne reviendra pas.

Elle continuait d'avancer lentement vers lui, d'une démarche plus lascive. Le regard de Rogue se ternit

- Je vous interdis de me parler sur ce ton de Lily Evans, dit-il d'une voix cassante.

- Potter vous voulez dire ? Je vous rappelle qu'il y a bien longtemps qu'elle a fait son choix et il serait temps que vous en fassiez de même. A présent elle était face à lui.

Rogue resta impassible bien qu'il incline la tête par moments en soutenant le regard d'Hermione, d'un regard véhément, trahissant ses desseins.

- Allez-vous continuer à m'utiliser comme le substitut d'un amour que vous avez fantasmé toute votre vie ou choisir enfin d'abandonner vos illusions et quérir de nouveaux songes qui peuvent, eux, se réaliser...

Hermione enlaça son cou et s'assit sur lui en enroulant ses jambes autour de son fauteuil. Elle l'embrassa avec une fougue que Rogue ne lui connaissait pas et il lui rendit son baisé avant de céder et de s'abandonner à elle.