Chapitre 35 :

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J'avais évidemment envoyé Thomas voir ailleurs si j'y étais mais je devais admettre que j'aimais pas rembarrer des gens qui avaient compté pour moi à un moment ou à un autre. Il m'avait fait de la peine mais je n'avais pas cédé. J'avais eu pour réponse "c'est peut-être mieux parce que ça aurait pas été facile de m'empêcher de t'embrasser" et j'avais directement arrêté de m'en vouloir de lui avoir dit que je ne voulais pas le voir. Je lui avais dit que j'avais un copain quelques minutes plus tôt quand il m'avait demandé comment se passait ma vie avec Paul et le mec osait me dire ça. Je l'avais donc remis à sa place et il s'était excusé mais je ne le croyais plus. Je comptais juste être tranquille.

Le 25 août, je prenais à nouveau l'avion pour aller voir Antoine. Le vol avait cette fois-ci, parut plus long que la première fois. Il fallait aussi dire que ça faisait deux semaines et deux jours qu'on s'était pas vu et ça paraissait une éternité. Mon avion était encore une fois arrivé en avance et Antoine avait été en retard à cause des bus puisqu'il n'avait pas prévu assez large pour être en avance mais juste pour être à l'heure. J'avais trouvé qu'il abusait un peu de pas être venu plus tôt alors que je m'étais levé à 4h du mat pour venir, mais bon, au moins, il s'était réveillé et de sa part, c'était déjà pas mal. Une fois arrivée, j'avais finalement été faire pipi et avais quand-même marché vite au cas où il arriverait en avance puis je lui avais dis où j'étais par rapport à la dernière fois et je l'avais rejoint après l'avoir vu au loin.

Les retrouvailles avaient sérieusement été necéssaires parce que ces deux semaines avaient étés vraiment longues. La semaine que j'avais passée avec lui s'était comme d'habitude très bien passée. Mes journées de travail avaient étés interminables. Chaque minute paraissait des heures, surtout depuis que les seuls cas à traiter étaient ceux des japonais car toutes les équipes d'europe s'étaient retrouvées à prendre des cas de chaque équipe disponible. Les portugais ayant déjà commencé depuis 3 semaines à prendre des cas anglais, avaient fini par se retrouver assignés aux dossiers espagnols quand il n'y avait plus eu de cas anglais et puis assez rapidement, ils avaient pris les cas français avec les anglais et les espagnols qui du coup, n'avaient plus de travail non plus.

Dans le même temps, les allemands avaient eux aussi fini de répondre à tous leurs utilisateurs et nous avions désormais le choix entre prendre des dossiers russe, japonais ou anglais des états-unis. Ayant vu que les japonais avaient presque 1300 cas d'ouverts là où les amériacains n'en avaient que 200, j'avais trouvé ça beaucoup plus juste de prendre des cas japonais qui devaient attendre depuis déjà un moment. Mes collègues avaient bien rigolé quand j'avais dis dans le groupe que j'avais préféré prendre des dossiers japonais pour cette raison là.

Je devais aussi dire que c'était hyper satisfaisant de voir leur langue écrite sur mon écran de travail. Le seul problème c'est que je n'avais AUCUNE idée de ce que j'étais en train d'écrire. J'espèrais juste que google traduction fasse bien son boulot et que tout se passerait bien mais de toute façon, tous les cas japonais que j'avais eu avaient été des transferts donc je n'avais eu droit à aucune réponse de la part d'un seul des utilisateurs et un vrai japonais s'occuperait sûrement de lui/elle quand le département concerné tomberait sur le cas.

Le 27 août, je devais rentrer chez moi parce que j'avais déjà passé plus d'une semaine chez Antoine et même si j'aurais dû avoir hâte de rentrer chez moi pour pouvoir signer les papiers de mon prêt pour l'appart et le contrat de vente/achat, j'avais pas du tout envie de partir parce que ça voulait dire qu'Antoine et moi, on serait à nouveau séparés.

Pour cette raison et surtout principalement parce que je devais prendre des appels toute la journée alors que j'aimais pas ça, (même si il y a aussi en plus, le fait que j'ai pas eu de réponse au mail que j'ai envoyé à mes RH pour dire que je devrais m'absenter à partir de 19 heures au lieu de finir à 23h ce jour là pour pouvoir prendre l'avion) j'avais décidé ne pas travailler du tout. 

Je savais que ce n'était ni responsable, ni raisonnable, mais c'était la vie que j'avais choisi et ces derniers temps, j'avais aucune idée de comment elle allait évoluer parce que je pouvais être convaincue pendant une minute que j'allais rester cinq ans chez Airbnb, et celle d'après, j'avais envie de tout arrêter pour aller vivre en Suisse.

Le problème était que je savais qu'en faisant toujours tout vite, je foutais en l'air de la même façon extrêmement rapidement mes relations mais premièrement, autant s'en rendre compte dès le début plutôt que de perdre mon temps avec quelqu'un avec qui je n'ai rien à faire et deuxièmement, je savais qu'Antoine était le bon parce que j'avais le fameux sentiment qui m'indiquait que c'était l'homme de ma vie. Je ne doutais donc pas du fait que même si j'allais vivre rapidement en Suisse, tout se passerait bien.

J'avais toujours douté ressentir ce sentiment un jour et c'était finalement arrivé. J'étais encore jeune et j'avais conscience que personne ne me prendrait au sérieux si je disais ça à peine trois jours après nos deux mois de couple mais lui comme moi le savions, on était fait l'un pour l'autre. Je m'en étais déjà rendue compte bien avant mais plus je passais de temps avec lui, plus j'avais l'impression que si à un moment il devait venir à sortir de ma vie, je me laisserais mourir à petit feu.

Alias "Oh Babe"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant