Je ne m'étais jamais sentie autant à ma place avec quelqu'un avant que depuis notre rencontre en ce 22 juillet. Ce soir-là, j'étais persuadée qu'il devait être comme ça juste pour coucher avec moi, et c'est alors que tout ça m'avait prit de plein fouet ; il ne s'attendait pas non plus à ce que la soirée (et toutes les suivantes) fasse évoluer un "nous" qui serait plus que juste du sexe. Il fallait dire que ça m'avait pris du temps avant de capter qu'il voulait la même chose que moi, ou autrement dit, qu'on se mette ensemble et il m'avait après ça, encore fallu aller chez lui pour assimiler que ce "nous" ne se finirait pas une fois qu'il serait rentré en Suisse mais ça avait fini par rentrer et une fois que c'était rentré, j'avais très vite compris que ce mec là, j'allais plus jamais le lâcher.
Tout n'avait évidemment pas été facile, surtout la phase d'incompréhension où il ne m'avait pas expliqué que s'il ne me répondait pas quand il était en soirée, c'est pas parce qu'il m'oubliait ou parce qu'il se lassait, mais simplement parce qu'il voulait profiter du moment et qu'il ne trouvait pas respectueux d'être sur son téléphone. À ce moment-là, j'avais vraiment cru que c'était la fin et avais paniqué en menaçant de tout arrêter mais heureusement pour moi et mon petit cœur fragile, tout s'était très vite arrangé après que j'ai eu son explication.
Après ça tout s'était toujours parfaitement passé et comme je l'ai écrit précédemment, je prenais de plus en plus conscience que notre relation était incroyable. Même si on ne pouvait pas se voir souvent, on passait nos journées à rire parce qu'on était sur la même longueur d'onde mais ce que j'aimais le plus dans notre relation, c'était la facilité qu'on avait de passer d'un sujet très drôle à très tendu sans avoir forcément besoin de s'engueuler, ainsi que le fait qu'on puisse se traiter de tous les noms sans avoir à préciser qu'on rigole pour que l'autre ne se vexe pas.
Le vol retour de Genève le 27 septembre avait vraiment été interminable et alors que je commençais à paniquer en pensant à ce que devenait ma vie, j'avais remarqué qu'il restait encore une heure de vol ce qui avait encore plus saccagé mon humeur. Mercredi, j'avais rendez-vous pour la première fois de ma vie chez un gynéco. Deux semaines plus tard, le lundi 12 octobre, j'avais une deuxième fois mon permis à passer alors que j'avais pas conduis de boîte manuelle depuis la dernière fois que j'avais essayé de le passer, soit trois mois plus tôt et je devais après ça signer l'acte de vente de mon appartement. À part ça, je n'avais déjà plus du tout envie de travailler pour Airbnb et souhaitais seulement devenir chauffeuse Uber.
Le 12 octobre, après que mes rêves aient finalement étés anéantis après avoir raté mon permis pour la deuxième fois, je commençais à paniquer un peu. J'avais arrêté de travailler pour Airbnb et le coronavirus revenait pour une deuxième vague, c'était donc pas forcément le moment le plus propice pour démissionner et compter sur mes potentiels locataires pour survivre. J'avais cette fois-ci raté mon permis parce que je n'avais pas laissé passé une voiture à ma droite ainsi que deux piétons simultanément. Le premier à un passage piéton où je n'avais aucune visibilité puisque c'était après avoir tourné à gauche (le piéton n'avait été mit en danger à aucun moment) et le deuxième s'était retrouvé juste derrière une voiture qui avait grillé un stop à ma droite pour me couper la route. Celui-ci n'avait pas non plus été mit en danger et j'avais clairement réussi l'épreuve de ne pas me prendre la voiture qui avait grillé le stop, c'était donc de l'abus et je ressortais avec les nerfs à vif pour la deuxième fois.
La partie signature de l'acte de vente s'était bien passée malgré que l'obtention du chèque de banque ait mit beaucoup plus de temps que prévu et qu'on ait donc été les derniers chez le notaire mais j'étais finalement propriétaire. Le rendez-vous chez le gynéco s'était beaucoup moins bien passé. En effet, c'était une femme qui avait l'air d'en avoir marre d'être là et qui souhaitait seulement que je me casse de son bureau. J'y étais allé parce que je comptais prendre la pilule saisonale pour ne plus avoir mes règles pendant 3 mois parce qu'il y avait rien dans la vie que je détestais plus que cette merde (si ce n'était les douleurs atroces qui allaient avec mdr) et la meuf m'avait prescrit un truc comme ça au pif en me demandant juste si j'avais des allergies à certaines substances. Sans que j'ai le temps de dire quoi que ce soit, elle me pointait déjà son ordonnance des doigts pour me montrer qu'elle m'avait prescrit deux boîtes et qu'il fallait que je prenne la première pilule au jour 1 de mes prochaines règles.
J'étais sorti de là avec la super grande impression qu'on s'était foutu de ma gueule et je rentrais chez moi avec les nerfs. J'écris ce texte pas moins de 2 mois plus tard et en y repensant j'ai toujours autant la haine envers cette connasse. Le pire était que j'aurais pu lui faire remarquer que c'est pas ce que je voulais mais évidemment je m'en étais rappelé qu'une fois que j'avais rejoint ma mère dans la voiture parce que j'avais été sous le choc de la non-amabilité fulgurante de la gynéco.
Le 15 octobre, j'allais finalement à Genève pour voir mon chéri et avec la deuxième vague de coronavirus venaient aussi les 10 jours d'isolation par lesquels on était obligé de passer une fois en Suisse quand on venait du Portugal.
Le problème était que je ne pouvais pas rester en isolation parce que la maman d'Antoine ne voulait pas rester chez elle parce qu'elle aimait beaucoup trop sortir pour aller prendre un café avec ses amis ou faire d'autres activités que je ne comprenais pas trop, comme par exemple marcher trois heures pour monter une montagne. Heureusement une fois arrivée en Suisse, personne ne m'avait rien demandé et on ne m'avait même pas mis au courant que je devais être placée en isolation. On ne m'avait pas non plus fourni le numéro auquel j'étais censé envoyer un message pour confirmer que j'étais bien isolée. Tout ce qu'on avait fait à Genève était de vérifier ma valise au rayon X et de me laisser passer comme si de rien était.
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Alias "Oh Babe"
SachbücherVie d'une ado française expatriée au Portugal, cette histoire raconte les difficultés de la présence de la solitude, mais aussi des choix douteux de l'héroïne de l'histoire en terme de vie amoureuse et permet d'obtenir quelques conseils judicieux po...