Chapitre 37 :

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Le 26 octobre je rentrais chez moi une nouvelle fois et pour la première fois depuis le début que je venais en Suisse, je devais dire que j'avais vraiment hâte de rentrer chez moi. Pas parce qu'avec Antoine notre relation se détériorait, bien au contraire, elle était de plus en plus forte. D'ailleurs elle l'était assez pour que j'ai pour la première fois depuis ma première relation, la certitude que je voulais vivre l'entièreté de ma vie avec lui. Le problème était en fait de vivre avec lui et sa mère. Sa mère était un être extrêmement gentil mais intrusif et qui n'écoutait jamais rien de ce qu'on lui disait. Elle tenait aussi à intervenir dans ce qui ne la regardait déjà pas de base, pour donner son avis quant au sujet, bien que ça aille à l'encontre de ce qu'elle faisait elle-même. Exemple : parler pendant 15 minutes de sa mère pour dire que c'était une femme incroyable qui ne jetait presque jamais rien pour jeter le lendemain une salade qui selon elle était "rabougri" alors qu'elle l'avait acheté trois jours plus tôt et qu'elle l'avait conservé au frigo. Autre exemple : me mettre le stress afin de trouver un travail alors qu'elle ne travaillait elle-même pas.

Bien que la plupart des 25 autres exemples que j'arriverais à trouver si je le voulais ne concernaient majoritairement que d'autres personnes et non pas moi, il fallait quand même dire que 11 jours comme ça, ça commençait à être lourd et j'avais vraiment pensé à rentrer chez moi le dimanche au lieu du lundi. Ce à quoi j'avais renoncé parce que je savais premièrement que ça ferait extrêmement de mal à Antoine (et que ma relation avec sa mère serait après ça, sans aucun doute très différente) et deuxièmement, parce qu'un changement de vol au dernier moment me coûterait au moins 150 € de plus tout ça pour rentrer un jour plus tôt chez moi ce qui aurait été insensé.

J'étais donc finalement rentrée le lundi 26 comme prévu et je devais quand même admettre que je n'avais pas passé un mauvais séjour dans sa globalité. En fait, j'avais eu de très bons moments quand on avait passé presque une journée entière chez la sœur d'Antoine. On devait en fait normalement seulement y aller pour manger une raclette pour midi puis Barbara avait eu l'idée de faire des pizzas pour qu'on reste chez eux le soir aussi. On avait donc accepté et j'étais sorti avec Barbara et ses enfants pour acheter de quoi fabriquer les pizzas.

On était ensuite rentré à la maison pour les fabriquer et Lucas (soit le fils aîné de 9 ans de Barbara) m'avait demandé quand on était tous les deux s'il pouvait m'appeler tata. Ayant un peu été prise de court et n'ayant ni frère ni sœur de mon côté, j'avais toujours pensé qu'il me serait impossible d'avoir des nièces et neveux. J'avais donc répondu que ça serait bizarre mais qu'il pouvait le faire s'il le souhaitait.

J'en avais ensuite reparlé avec ses parents et Antoine quand on était tous les quatre dehors et Barbara avait eu l'air à peu près aussi surprise que moi quand j'avais annoncé la « nouvelle ». Antoine avait de son côté tenu à m'informer que ça impliquait des responsabilités, après quoi j'avais répondu que j'étais au courant. On en avait après ça reparlé ensemble tranquillement une fois au lit ce soir là et je lui avais bien fait comprendre à nouveau que je comptais rester dans sa vie pour toujours et que donc, la responsabilité d'être tata me posait pas de problème. Les responsabilités en général ne m'avaient d'ailleurs jamais fait peur puisque j'avais déjà moi-même hâte de me marier et surtout d'avoir des enfants.

Dans les trois derniers jours avant ce samedi où on était allé chez Barbara et Valentin (son mari) et alors que c'était déjà un thème que nous avions abordé ensemble par écrit, j'avais voulu revenir sur ma future réduction mammaire avec Antoine. Je voulais effectivement toujours réduire mon 85F/G/H (oui parce que les marques de soutif ne se mettent pas d'accord sur l'universalité des soutiens-gorge de grandes tailles donc ça varie entre F et H pour zéro raison puisqu'ils font exactement la même taille) à un C. J'aurais presque voulu un B mais étant la taille de bonnet de l'ex d'Antoine, j'étais resté sur un C (bien que ça soit presque la même chose et que de toute façon il m'aimerait pareil). Antoine m'avait donc (comme je viens de vous le préciser) bien confirmé qu'il soutiendrait mon choix quel qu'il soit et qu'il m'aimerait no matter what ("peu importe comment j'étais" pour ceux qui parlent pas anglais, je trouvais l'expression plus appropriée en anglais).

J'en avais donc le jour suivant, parlé pour une raison dont je ne me souviens pas avec sa sœur et elle m'avait dit qu'elle me conseillait son chirurgien qui avait fait du très bon travail pour ses seins à elle après sa grossesse et je lui avais dit que je verrais donc avec lui. À part ça j'avais aussi convenu avec Barbara que je ferais ses ongles en gel la prochaine fois que je la verrais et j'avais à la fois très hâte et j'étais en même temps hyper stressée de faire n'importe quoi ou surtout d'y passer très longtemps ou de lui faire mal en limant ou en enlevant ses cuticules. 

Comme d'habitude, une fois chez moi, la deuxième semaine sans voir Antoine avait été difficile. J'y avais vécu les pires émotions depuis que lui et moi s'étions mit ensemble. On avait déjà parlé du fait qu'il puisse venir après Noël pour qu'on passe une semaine ensemble alors qu'on était devant l'aéroport avant que je rentre chez moi le 26 octobre et j'avais compris qu'avec sa peur panique de l'avion, c'était pas rentable pour lui de venir si peu de temps. Ça m'avait tout de même rendue triste mais je comprenais. Cette fois-ci, après deux semaines je lui proposais l'éventualité qu'il vienne un mois puisqu'il suivait maintenant des cours à distance à cause des nouvelles restrictions liées au Covid, mais il m'avait dit qu'il n'était pas prêt et qu'il ne pensait pas l'être avant un certain temps.

Alias "Oh Babe"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant