Chapitre 10 : L'illogisme

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Quelques temps après avoir continué à parler avec Baptiste qui à ce moment là, devait avoir environ 20 ans alors que j'en avais 15, il avait fini par demander à ce qu'on se voit. J'avais donc accepté juste pour voir comment il était dans la vie réelle. Je pensais déjà savoir que par message, il n'était pas aussi bête que Jules mais je demandais quand même à voir.

Il m'avait donné rendez-vous au plus près de chez moi (qui était en fait 400m au bout de ma rue) puisqu'il avait une voiture et venait donc sans problème. Il m'avait fait monter dans sa voiture 2 minutes plus tard pour trouver un endroit tranquille.

Alors, ne vous leurrez pas, j'avais bien-sûr réfléchi à deux fois avant de monter dans sa voiture, mais je l'avais fait venir jusque là et il était le frère d'un mec de ma classe. Malgré le fait que ce mec était un gros débile, je ne le voyais pas comme ayant un violeur en tant que frère, ce qui, quand j'y repense est assez débile comme réflexion puisque ça ne prouve rien mais à 15 ans, ça me paraissait suffisant. Aujourd'hui, si je devais donner un conseil, je vous dirais de ne pas faire le même choix que moi ce jour là. Revenons donc à notre sujet.

10 minutes plus tard, on se retrouvait en plein milieu de champs au beau milieu de quasi nulle part et en y repensant maintenant, je comprend un peu mieux le choix de l'endroit tranquille. On avait discuté une bonne heure avant qu'il ne soit aux alentours de 17h30-18h et qu'il finisse par me dire un truc comme "tu réagirais comment si là je t'embrassais ?" et j'avais répondu  "Non mais tu vas pas faire ça" avec un bon rire bien nerveux.

Il m'avait ensuite fait sortir de la voiture et m'avait embrassé puis sans que je ne m'en rende trop compte, on s'était retrouvé sur la banquette arrière de sa voiture et je savais qu'il fallait que je le stoppe. Il avait pas les mêmes intentions que moi. Je m'étais donc décalé un peu et lui avais dit que j'étais pas là pour ça. Cette partie là est un total trou noir pour moi, je ne serai  pas capable de vous sortir une seule phrase de ce qu'on s'est dit. Je me souviens juste qu'après ça, il m'avait gentiment ramené chez moi et que je ne lui avais plus jamais parlé.

Mon année de troisième s'était donc terminée sur un goût de célibat assez présent n'ayant plus trop envie d'être touchée avant un certain temps et je pense que c'est ce qui avait déclenché plus tard le blocage d'embrasser quelqu'un jusqu'à Naëla un an et demi plus tard.

Retour au présent.

En décembre 2018, Fabio et moi fêtions nos 6 mois et alors que nous étions à nouveau en période de Noël, ce qui avait toujours été notre période préférée de l'année mais que nous ne pouvions pas être ensembles, je me sentais bien puisque nous passerions tous les prochains Noëls ensemble après qu'il ait dit à sa famille (avec laquelle il ne s'était jamais entendu) qu'il ne passerait plus jamais Noël avec eux après celui-là.

Chaque année était comme la précédente, ses parents n'écoutaient jamais ce qu'il leurs  demandaient alors qu'il ne s'agissait ni de choses compliquées, ni excessivement chères et quand ils leur venaient à l'idée d'avoir l'initiative durant l'année, de lui acheter de nouveaux t-shirts, ils lui achetaient des t-shirts bien flashs de style approximatif avec Mickey Mouse dessus, sachant que par habitude, Fabio étant daltonien, il n'achetait que des t-shirt noirs ou blancs en passant quelques fois par des folies en achetant du gris et 99% du temps des t-shirts unis (et ça lui plaisait).

Il avait donc dit à sa mère qu'il s'en servirait comme pijama et je lui avais dit de lui dire de les ramener si vraiment il ne les aimait pas mais il avait fini par me répondre quelque chose comme "non, ma mère a déjà prit mal le fait que je m'en serve comme pijama". J'avais trouvé ça ridicule et n'avais rien rajouté, ne voulant pas m'énerver pour rien.

Il se plaignait souvent des choses que ses parents lui faisaient mais n'allait jamais leur dire ce qu'il pensait vraiment, même d'un point de vue objectif ce qui avait le don de m'énerver puisque c'était contre-productif. Il se plaignait de quelque chose qu'en réalité ses parents ne savaient pas qu'ils faisaient mal, et puis finalement à ne rien dire ses parents pensaient pouvoir le refaire et c'était donc un cercle vicieux de conneries qu'on pourrait éviter.

Ce Noël ci, il avait eu des chaussettes et un pantalon de jogging après avoir bien précisé qu'il avait besoin de baskets à ses parents. Ma mère lui avait acheté une boîte super stylée de thés ainsi qu'une écharpe grise en cachemire tandis que je lui avait acheté la ps4 avec laquelle il me cassait la tête depuis deux mois et demis.

Fin décembre, après qu'il ait parlé à son médecin, il m'informait qu'il fallait qu'on arrête d'avoir autant d'engueulades ou il ferait un arrêt cardiaque avant d'avoir 30 ans. Notre relation avait brusquement changé après ça, nous n'avions plus besoin de nous foutre sur la gueule au moindre obstacle et notre relation s'en trouvait beaucoup plus calme et saine.

Quelques embrouilles surgissaient de temps en temps comme dans n'importe quel couple mais nous n'avions plus de crises irrationnelles.

Alias "Oh Babe"Où les histoires vivent. Découvrez maintenant