L'annonce d'Antoine m'avait buté, j'avais été complètement vide pendant deux jours jusqu'à ce qu'Antoine panique alors que je regardais mon plafond depuis un moment et que j'avais désactivé mon wi-fi. Lui ayant avoué être suicidaire quelques temps plus tôt n'avait pas forcément été ma meilleure initiative. Après l'avoir rassuré, rien n'avait vraiment changé mais on avait après ça reparlé de son potentiel voyage quelques jours plus tard. Il m'avait à ce moment-là, avoué qu'il savait déjà depuis la fois où j'étais rentré de chez lui et qu'il avait vu ma tête triste devant l'aéroport, que ça devrait arriver et qu'il s'était déjà préparé ce qui m'avait redonné espoir.
Le jour d'avant mon voyage pour aller le voir à nouveau à Genève le 13 novembre, je lui avais laissé savoir que j'aimerais qu'il vienne entre le 5 janvier quand je rentrais à Porto de chez lui après le nouvel an et le 30 janvier quand je devais revenir le voir. Il m'avait dit qu'on en reparlerait quand on serait ensemble et je lui avais alors dit que je lui en avais seulement parlé pour qu'il s'y prépare mentalement pour que ce soit plus facile pour lui.
Le vendredi 13 novembre j'allais finalement en Suisse avec la ferme impression de ne pas y avoir mis les pieds depuis environ cinq ans (ce qui n'était évidemment pas le cas puisqu'il s'était en fait passé exactement deux semaines et quatre jours). Malheureusement pour moi, depuis que je connaissais Antoine, le temps avait tendance à passer extrêmement lentement sauf évidemment quand on était ensemble. Là, le temps se mettait bien sûr à passer en un clin d'œil ce qui ne m'arrangeait pas du tout.
Pour cette fois, j'allais en plus rester chez Antoine à peine trois jours et demi puisque ma mère n'avait pas trouvé approprié d'y aller 10 jours comme prévu alors que les travaux de mon appart étaient enfin finis en ce vendredi 13 novembre. En effet, on avait passé la journée à l'appart avec mon père puisqu'il devait installer le plan de travail avec notre « chef de chantier » puis y faire les découpes pour pouvoir installer la plaque à induction et l'évier. J'avais de mon côté prévu de prendre cinq boîtes à chaussures contenant mes essentiels de salle de bain puisque c'était en fait les seules pièces déjà prêtes (mais surtout les seules contenant des meubles) et mes boîtes étaient prêtes depuis septembre à attendre sur une des commodes de ma chambre bien sagement.
Une fois arrivée à l'appartement, je m'étais rendue compte que j'avais en fait seulement pris deux des boites que j'avais prévues dans la salle de bain parce que mon père m'avait mis la pression pour qu'on parte de la maison pour arriver plus ou moins en même temps que le mec des travaux. J'avais donc finalement pris des chiffons déjà sur place et avait commencé à essuyer le carrelage des murs de la salle de bain qui contenait une espèce de pellicule collante une fois sur les mains. En fait, ça glissait bien en touchant la surface mais une fois qu'on se touchait les mains, ça donnait une sensation désagréable d'agrippement. Bref, je devais donc enlever cette matière dégueu de mon carrelage et ça m'avait pris un temps fou puisque c'était évidemment un enfer à essuyer avec un chiffon.
On était arrivé à l'appart à 9h20 et j'avais fini de récurer ma salle de bain vers 11 heures. J'avais après ça, dû faire la même chose dans les toilettes et on m'avait interrompu pour aller manger à 11h50. Effectivement après 10 minutes dans le restaurant du bout de la rue, j'avais compris pourquoi on était venu si tôt puisque c'était déjà plein et que des gens attendaient maintenant dehors. Après avoir mangé, on était donc retourné sur le "chantier" pour qu'ils continuent leur bordel dans la cuisine et que je continue de laver mon carrelage dans les toilettes.
J'avais évidemment fini plutôt vite puisque la pièce n'était pas aussi grande que la salle de bain et j'avais été commencer dans la buanderie. Le problème était que dans la buanderie et la cuisine, contrairement à la salle de bain et aux toilettes, on avait pas encore passé d'éponge et essayé d'essuyer avec ma mère durant le week-end quand on était venu parce qu'on avait vu que rien ne séchait même en frottant au chiffon sec, on s'était donc arrêté en ayant fait la salle de bain et les toilettes. La couche de matière y était donc encore plus grande que dans les autres pièces et je m'épuisais à utiliser un chiffon par carreau (d'accord ils sont grands mais j'avais pas de chiffon à l'infini non plus).
J'avais donc essayé de passer une éponge avec de l'eau pour voir la différence et même si ça avait été un peu mieux, ça m'avait quand même grave saoulé et il ne me restait plus qu'un chiffon. Pour une raison ou pour une autre, j'avais décidé que c'était mieux de garder ce dernier chiffon au cas où, plutôt que de l'utiliser pour laver deux carreaux de la buanderie. Grand bien m'avait pris puisque pas plus tard que 10 minutes après, j'avais réalisé que je pouvais essuyer les interrupteurs et prises de chaque pièce puisqu'ils étaient couverts de particules de bois des portes et plinthes qui avaient été poncées. J'avais ensuite aspiré le sol de la cuisine où traînaient là aussi, des petits morceaux de bois après qu'Agostinho (le mec des travaux) ait fait les découpes du plan de travail et j'avais fini de tout ce que je pouvais faire
J'avais donc été m'asseoir sur les toilettes (puisqu'on avait encore aucune chaise ou aucun autre meuble sur lequel j'aurais pu m'asseoir) en attendant que mon père ait fini de faire ses trucs. On était après ça rentrés pour que je puisse me préparer avant de devoir aller à l'aéroport à 16h30 mais il ne me restait qu'une heure ce qui n'était clairement pas assez pour la quantité de trucs que j'avais prévu de faire vu que je pensais rentrer pour midi.
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Alias "Oh Babe"
Non-FictionVie d'une ado française expatriée au Portugal, cette histoire raconte les difficultés de la présence de la solitude, mais aussi des choix douteux de l'héroïne de l'histoire en terme de vie amoureuse et permet d'obtenir quelques conseils judicieux po...