Chapitre 27 : Je suis tellement désolée

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"Huit semaines !

- Sept

- Huit

- Sept

Gwenaëlle offrit un sourire craquant à Léo, appuyée sur son torse.

- Je suis sûre que ça fait huit semaines, renchérit-elle

- Je te dis que non", protesta Léo

Elle le fit taire d'un long baiser. Voilà donc, hum, quelques semaines que les deux amoureux s'étaient retrouvés. Pour l'heure, ils sommeillaient encore un peu. Leurs journées se ressemblaient et flottaient dans une douceur sans fin. Généralement, ils se promenaient et se baignaient le matin puis discutaient l'après-midi, à l'ombre des arbres pour fuir la canicule de cette fin de mois d'août. Fenris avait rencontré Léo en venant revoir Gwenaëlle et, bien que n'approuvant pas le fait que la jeune femme accepte qu'il reste ici, dans le monde de l'exil, il faisait leurs courses dans le village voisin, profitant pour sa part de ne pas être banni. Désormais, les deux jeunes profitaient donc de leurs retrouvailles mais ils n'avaient jamais abordé LE sujet. Pourquoi était-elle ici et qu'allaient-ils devenir l'été terminé ?

Quelques jours plus tard, alors qu'ils sortaient de la vallée pour leur balade habituelle, Fenris arriva sous sa forme de loup. Léo ne put contenir un hurlement en le voyant approcher sa petite amie dans de amples foulées, mais celle-ci sourit :

"Hey Fenris. Ce n'est pas bien de faire peur aux étrangers," ajouta-t-elle, pour rire.

Le loup grogna nerveusement puis se détourna et se décida à reprendre forme humaine. Léo poussa un soupir de soulagement et s'assit, son cœur battait la chamade. Il avait conscience d'avoir rougi et se sentait comme un idiot au souvenir du son qu'il venait d'émettre.

"Quel idiot cet elfe aussi, songea-t-il. J'avais complètement oublié qu'il se métamorphosait."

Si Fenris les avait déjà aidés, notamment pour les aspects pratiques, Léo ne l'avait rencontré que sous sa forme, déjà assez impressionnante, d'elfe. Gwenaëlle s'approcha de son ami. La voix encore légèrement rauque, celui-ci lui ordonna de le suivre. La jeune femme haussa les sourcils, l'elfe savait qu'elle n'avait que peu de secrets pour Léo. Elle lui emboîta pourtant le pas. Quelques mètres plus loin :

"Gwenaëlle, il faudrait que Léo rentre... Il n'est pas en sécurité ici, annonça de but en blanc son ami.

Voyant que la jeune femme s'apprêtait à protester, il ajouta : 

- Même si tu le protèges, je sais. Mais, on chuchote à la Cour que Jules n'était pas seul et qu'aujourd'hui on cherche à se venger d'une jeune mage aux pouvoirs multiples. Ces hommes-là sont dangereux et tu n'es pas non plus à chaque seconde avec Léo. Gwen, je ne plaisante pas. Si ce sont des rumeurs, tant mieux, sinon...

Les traits de l'elfe étaient teintés d'inquiétude. La jeune femme médita quelques instants. Sur son visage, inquiétude et colère se mêlaient. Serrant les mâchoires, elle répondit d'une voix cassante :

- Tu crois vraiment que je ne pense pas chaque jour aux risques que nous prenons Fenris ? Jamais je n'oublierai la bataille et ses conséquences. Comment oublier puisque que ce cadre me le rappelle chaque jour d'ailleurs ? Mais laisse-moi décider seule d'accord ? Occupe toi plutôt de Gaya et des enfants qu'elle aimerait avoir, je saurai quoi faire.

Elle était sur la défensive, dans sa tête tout se mélangeait. Elle refusait de perdre Léo encore une fois. L'elfe se détourna, blessé et s'éloigna sans insister.

- Comme tu veux Gwenaëlle. Tu sais où me trouver."

L'elfe au loin, Gwenaëlle resta immobile de longues minutes. En elle, les images les plus effrayantes se succédaient, les images de ses cauchemars...  Léo la rejoignit finalement et l'embrassa sur l'épaule.

SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant