Chapitre 4 : Un nouvel indice

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Quelques jours avaient encore passé et Gwenaëlle avait fini le grimoire. Elle avait ainsi appris de nouveaux sorts et certains moyens de contrôler ses pouvoirs. Désormais, elle ne faisait plus le signe de la téléportation de manière intempestive et elle pouvait appliquer quelques sorts simples. A présent, elle le relisait pour se perfectionner. Laurent la taquinait gentiment sur son côté studieux, toujours aussi important. Ils se voyaient chaque matin et aucun de leurs amis n'avait réitéré ces exploits d'espion. Gwenaëlle n'avait donc plus eu besoin de se servir de ses pouvoirs et elle essayait vraiment de s'en abstenir au collège, s'étant rendu compte que l'atterrissage pouvait être assez dangereux après avoir heurté de plein fouet des casiers, à une heure où les couloirs étaient heureusement déserts. Sa hanche bleuie lui avait suffisamment rappelé son exploit pour qu'elle évite de recommencer.  

Le lundi suivant, elle avait à nouveau sport, comme chaque début de semaine, et plus précisément athlétisme. Elle n'appréciait guère ce sport et, de surcroît, sa cheville l'élançait de nouveau. Les entorses étaient son quotidien depuis son enfance mais, ce jour-là, elle peinait vraiment à s'appuyer sur son pied. Quand vint donc l'examen, elle trébucha au lieu de prendre son élan, et ne put faire le saut demandé correctement. Bien qu'elle ait prévenu son professeur, celui-ci ignora sa blessure et, quand son regard tomba sur la plaquette sur laquelle il écrivait les remarques, elle vit qu'il lui avait mis une note relativement basse. Gwenaëlle sentit une pression montée en flèche en elle. Elle travaillait beaucoup pour maintenir ses notes et presque tous les sports diminuaient sa moyenne. Avant même de comprendre ce qu'elle ressentait précisément, le signe lui échappa et, furieuse, la jeune fille se téléporta à l'autre bout du stade. S'apercevant de l'impulsivité de son geste, elle se dépêcha de revenir, espérant que nul n'aurait rien remarqué. Cette fois-ci, elle n'eut pas cette chance et certains élèves avaient constaté son absence. Elle s'efforça de ne pas croiser leurs regards et fit comme si de rien n'était en rejoignant son groupe d'entraînement. Mais, le destin avait visiblement décidé de jouer avec elle et il avait placé William dans celui-ci. En bon pénible qu'il était, il s'approcha d'elle et commença à l'agresser à peine fut-elle revenue :

"Alors on a une vie si pourrie qu'on s'enfuit du cours Gwen ? 

La jeune fille se crispa immédiatement. Seuls ses amis avaient le droit de couper son prénom, elle détestait cette familiarité de la part de William. Ce dernier continua ses remarques :

- C'est nouveau ça ! Depuis quand une jeune fille aussi modèle et aussi intello que toi se permet ça ? Tu vas être virée ma petite.

Il appuya sur ses mots, profitant de la dépasser d'une tête. Bien qu'il ne l'ait pas vraiment insultée, l'adolescente sentit la rage remonter en elle. Déjà qu'elle était sur les nerfs, ce n'était pas le moment de la provoquer. Bien décidée à ne plus se laisser faire, elle fit trois pas vers lui :

- Je fais ce que je veux, c'est clair ? Et la vie pourrie c'est toi qui l'as alors, avant de sortir de telles idioties, réfléchis un peu. Qui es-tu pour juger, condamner, punir ?

Il parut étonné mais se reprit et sa voix se fit sifflante :

-  Oh mais c'est qu'elle ragerait la petite, ricana-t-il en s'approchant à son tour.

Il n'aurait jamais dû continuer. Les yeux de Gwenaëlle passèrent de bleus à verts et autour de son poignet s'enroula une flamme. William, en voyant cela, recula. Gwenaëlle se figea quelques secondes, interdite. Ce phénomène ne lui était jamais arrivé. Elle avait l'impression d'extérioriser sa rage par cette flamme vive, qui pourtant ne diffusait qu'une douce chaleur sur sa peau. Sans vraiment se reconnaître, elle reprit la parole :

- Tu vois ce qu'elle sait faire la petite ? Elle peut encore se rapprocher si tu préfères.

Tout en prononçant ses mots, elle tourna sa main, faisant briller les flammes. Elle était consciente ne pas être seule mais sentait d'instinct que tout le monde était concentré sur la zone des sauts. Nul n'allait visiblement s'affoler pour William.

SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant