Prologue : Gwenaëlle

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La sonnerie retentit. La jeune fille leva la tête et croisa le regard de son meilleur ami, Léo. Il lui sourit :

"Alors, Gwenaëlle, prête pour cette nouvelle année scolaire ? Dire que l'on revient pour la troisième année dans ce collège ! Tu te rappelles quand on venait d'arriver en sixième ? Je craignais tous les jours de me perdre !

Sa camarade leva ses yeux bleus au ciel.

- Tu parles comme un vieux aujourd'hui ma parole ! Qu'est-ce que ce sera quand tu seras en Terminale !

Ils rirent tous les deux, complices. 

- Allez, viens, enchaîna Gwenaëlle. On doit découvrir qui compose notre classe et la rejoindre !

Elle partait du principe qu'ils n'avaient pas pu être mis dans des classes séparées, elle avait réellement envie de rester avec lui. Mais, elle espérait aussi sincèrement qu'ils seraient dans la même classe que tous leurs amis. Ils se faufilèrent tous les deux jusqu'à la vitre sur laquelle les surveillants venaient d'afficher les noms des élèves et leur répartition. En se dévissant le cou (elle n'était pas assez grande pour distinguer la liste contrairement à Léo qui la dépassait d'une tête), elle trouva sa classe : 4e 4. Elle parcourut la liste et grimaça légèrement :

- Zut, on est ensemble mais il n'y a pas Emilie et il manque aussi Laurent !

Emilie était la meilleure amie de la jeune fille depuis deux ans et elle se sentait peinée à l'idée de ne pas partager son année avec elle. Léo, lui, fronça les sourcils en entendant son amie évoquer Laurent. Elle ne le connaissait que depuis quelques mois mais lui avait parlé tout l'été et paraissait vraiment déçue de ne pas être dans sa classe. Il essaya de détourner son attention :

- Au moins, tu n'es ni avec Sonia, ni avec Lena. 

Gwenaëlle soupira, c'était une maigre consolation mais il était vrai qu'elle ne supportait pas ces deux filles. Passant la main dans ses longs cheveux blonds, elle relut distraitement la liste et sursauta à nouveau :

- Mince, il y a aussi Karim et William dans notre classe.

- Et ? s'enquit Léo.

- Tu ne connais pas leur réputation ? Les profs s'arrachent les cheveux avec eux et le moins que l'on puisse dire c'est que ce sont de vrais énergumènes, et encore je suis gentille !"

Léo se remit à rire devant le langage de la jeune fille. Il illustrait une maturité qui les avait d'ailleurs rapprochés. Il ne pouvait s'empêcher d'admirer l'intelligence de la jeune fille. En revanche, il était l'un des rares à aussi savoir que cela n'avait pas toujours été un avantage pour elle : en primaire, elle n'avait presque pas d'amis et, souvent, s'était faite rejetée. Même si elle n'en parlait quasiment jamais, Léo devinait qu'elle en avait gardé des marques. En outre, elle disait souvent qu'elle n'aurait pas pu aller dans le collège où tous ceux de sa précédente école avaient été. Elle adorait cet établissement depuis la sixième et entendait bien y rester encore plusieurs années. 

Ils repérèrent leur professeur principal et le suivirent jusque dans une salle. Après l'appel et les présentations, il leur distribua un emploi du temps. Gwenaëlle, assise à côté de Léo, le lut rapidement : ils auraient des horaires plutôt corrects cette année, ne finissant jamais très tard.

"Ça m'arrange, souffla-t-elle à son ami. Je n'habite pas à côté et je dois prendre le bus assez régulièrement.

- C'est vrai que ces horaires ne sont pas si mal. Par contre, j'aurais préféré avoir un autre prof en maths mais bon...

Gwenaëlle jeta un œil à son nom :

- Je ne le connais pas, avoua-t-elle.

Léo haussa les épaules.

- Il paraît que c'est un vrai dragon, m'enfin bon, on verra bien.

Gwenaëlle sentit que cette remarque la stressait : elle était loin d'exceller en mathématiques, elle préférait davantage la littérature. Elle avait toujours beaucoup lu et s'était même mise à l'écriture amatrice depuis le mois de juillet, rédigeant de petites nouvelles. Elle aviserait bien au cours de l'année mais elle sentait que cette matière allait lui demander beaucoup de travail. Comme s'il lisait dans ses pensées, Léo murmura :

- Ne t'en fais pas, je t'aiderai si jamais et tu m'aideras en français en échange."

Il lui fit un clin d'œil et Gwenaëlle sourit. C'était vrai que si les nombres ne la passionnaient pas vraiment, Léo, lui, était parfois en conflit avec l'orthographe ou les rédactions. Ils se replongèrent dans la lecture des divers documents propres à la rentrée et Léo vit que Gwenaëlle paraissait se détendre. Qu'est-ce qu'elle pouvait stresser rapidement ! Il la connaissait assez pour savoir qu'elle se mettait beaucoup de pression et que, dans ces moments-là, il valait parfois mieux ne pas lui parler. Elle était foncièrement gentille mais aussi capable de se mettre dans une colère noire si elle avait l'impression qu'on ne la comprenait pas.

Le reste de la journée se déroula tranquillement et ils rencontrèrent plusieurs de leurs professeurs au fur et à mesure. Celui de mathématiques terrorisa d'emblée la moitié de leur classe sauf, bien sûr, William et Karim qui trouvèrent le moyen de l'affubler d'un sobriquet ridicule. Gwenaëlle et Léo se regardèrent et soupirèrent de concert : l'année allait être longue avec les deux-là. A seize heures, ils sortirent de l'établissement et se séparèrent. Gwenaëlle rentra chez elle. Elle devisa gaiement avec sa mère le long du chemin, lui racontant sa journée. Elle ne lui confia pas ses inquiétudes à propos de certaines matières mais souligna qu'elle allait devoir bien suivre cette année, où le programme serait dense. Sa mère la rassura : elle était sûre qu'elle allait très bien se débrouiller. Ses parents lui avaient toujours fait confiance : leur fille travaillait beaucoup et les résultats étaient là. 

Arrivée chez elle, Gwenaëlle rangea quelques affaires puis prit son téléphone portable pour téléphoner à sa tante. Ce ne l'était pas réellement du point de vue biologique mais elle ne faisait aucune distinction et elle en était vraiment proche. Elle l'appela et lui raconta sa journée. Sa tante paraissait en forme et lui posa quelques questions. Après une demi-heure, Gwenaëlle raccrocha et prit un livre. Un message arriva sur son portable : c'était Laurent, déjà fatigué après cette journée. En cela, ils étaient plutôt antithétiques : Gwenaëlle était très studieuse alors que son ami souffrait de temps en temps de "flemme aiguë", comme elle disait. La jeune fille rigola et lui répondit. Elle se sentait en confiance avec lui et n'hésitait jamais à le taquiner. Elle savait cependant qu'il était d'humeur lunatique mais, ce soir-là, il était de bonne humeur et ils purent échanger tranquillement.

La semaine se poursuivit, permettant à la jeune fille de se remettre dans le rythme de l'école. Elle avait encore un peu de temps libre, les premiers devoirs étaient plutôt légers mais elle était consciente que cela n'allait pas durer. Elle profita donc de ces derniers jours calmes pour faire du vélo avec sa famille, une autre de ses passions. 

Une autre semaine commença ensuite, puis tout s'enchaîna. La quantité de travail augmentait mais, pour le reste, sa vie avait un rythme stable, exactement comme elle aimait. Elle imaginait très bien le reste de l'année à la même cadence...

Mais qui savait à l'avance ce qu'elle allait devoir affronter durant les prochains mois ?

Voici le prologue ! Comme dit en conversation, il a été entièrement réécrit mais vous pouvez retrouver les mêmes éléments de présentation ! A très vite

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SauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant