The Unsaid Between Us

CELINE DION

- Ca va?

La voix de Zendaya m'arrache au silence de la nuit et me ramène à la réalité.

- Oh, ouais, ca va. Et toi?

- Non, je veux dire, ca va?, répète-t-elle en insistant sur ses mots

Je soupire et souris faiblement tout en m'écartant pour qu'elle puisse se joindre à moi sur la marche de l'escalier menant au toit de l'immeuble.

- J'essaie juste de trouver comment faire en sorte que le monde entier nous oublie, Tom et moi.

Zendaya lâche un rire franc qui me fait presque sursauter.

- Je t'adore Sam. T'as plein de qualités et beaucoup de talent dans un tas de domaines. Mais ta naïveté m'épate toujours autant.

Feignant d'être offensée, je lui donne un coup de coude. Elle me sourit puis se tourne vers les lumières de la ville qui semblent si loin et proches à la fois.

- Tom... Moi... On a choisit un métier qui nous passionne. Un métier qui nous demande de l'énergie, du travail, parfois de l'acharnement et beaucoup de volonté, mais qui au final en vaut la peine. Et ce qui fait que ca en vaut la peine, c'est la réaction des gens quand ils apprécient notre travail. Quand nos efforts portent leurs fruits et que les émotions qu'on souhaitait faire passer au travers de nos oeuvres sont celles que les spectateurs, les fans, ressentent.

Elle inspire et reprend.

- C'est pas facile, c'est vrai. Ca demande des sacrifices et le premier c'est notre vie privée qu'on offre presque en cadeau aux fans, aux paparazzis, à ceux qui souhaitent nous nuire... Pour autant, je pense qu'il est toujours possible de garder le contrôle. Il suffit juste de... faire abstraction. C'est ce que Tom fait. Il les laisse parler, sans jamais infirmer ou confirmer les théories qu'ont ses fans ou les tabloïds et jusqu'ici, ca lui a plutôt réussi. Je sais que ta plus grande peur c'est les critiques à ton égard, mais Sam, je t'assure, on est tous passés par là et regarde nous, tout va bien. Tu as des amis et un père qui t'aiment, des fans aussi maintenant, le boulot dont tu rêvais et un diplôme d'infirmière en poche en bonus. T'as fait d'énormes progrès concernant ta condition psychologique, tu es plus forte que ce que tu penses. Ne laisse pas les gens te priver de ta joie de vivre si contagieuse, s'il te plait.

Une seule et unique larme perle sur ma joue et mes yeux embués croisent ceux de mon amie.

- J'essaie vraiment de tout mon être, je te jure Daya. Il y a juste des jours où... J'ai peur, j'angoisse, je sais pas... Je suppose que si j'ai si peur des critiques, c'est parce qu'elles me renvoient directement à ce que je pense... Ou pensais de moi.

J'essuie ma joue humide d'un revers de la main et fixe un point lumineux en me mordant la lèvre.

- J'arrive à m'apprécier davantage qu'avant. A savourer mes victoires, à reconnaître mes qualités et les choses dans lesquelles j'excelle... Pourtant j'ai toujours cette sensation d'être... une... fraude...? Si ca a un quelconque sens... Comme si je ne devrais pas apprécier mon travail, comme si j'étais trop narcissique si je m'attribuais un quelconque mérite pour tout ce qui m'arrive.

Daya pose sa tête sur mon épaule et prend ma main.

- Je crois qu'on a tous déjà vécu ca. Nous sommes quatre femmes excellant dans nos travails respectifs, mais je crois qu'aucune de nous n'a pas au moins une fois douté du mérite qu'elle avait et s'est questionnée sur le pourquoi et le comment elle a réussi à en arriver là... Le plus important c'est que tu saches que tu n'es pas seule, et que même si tu n'es pas capable de reconnaître ton travail, on est là pour ca, nous.

Les mots de la brune me réchauffent le coeur et je finis par poser ma tête sur la sienne en serrant un peu plus sa main, comme pour lui dire silencieusement merci.