Chapitre 25

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La semaine suivante, je me réveillai en sursaut et consultai l'heure sur le portable de Robin resté sur le chevet. Une heure du matin.

Il n'était pas près de moi, les membres de la meute se relayaient une nuit sur deux pour vérifier le territoire, afin de s'assurer que tout était en ordre. Ils patrouillaient dans l'obscurité car il était plus facile de se dissimuler des regards. Cette nuit-là, c'était le tour de mon loup.

J'avais un mauvais pressentiment, quelque chose s'était passé, j'en étais sûr. Je ne savais pas exactement ce qui me faisait dire ça, mais j'étais tendue. Inquiète, je me jetai sur le téléphone, et appelai Matt, son second. La main serrée autour du combiné, j'attendis. La sonnerie retentit longuement, puis je tombai sur la messagerie. Je raccrochai et cherchai dans le répertoire le nom d'Hélène. S'il y avait eu un problème, la meute était déjà au courant, et Richard serait parti de chez lui.

Elle répondit rapidement, la voix tendue.

— Robin ?

— Non, c'est Alex. Il s'est passé quelque chose ?

Hélène soupira imperceptiblement, elle avait sans doute eu peur que l'alpha ait besoin de ses compétences de médecin.

— Alex, Richard a quitté la maison il y a quelques minutes, et Conor l'a suivi après m'avoir déposé Juliette. Apparemment, Robin aurait flairé la trace d'un loup qui a franchit la frontière, quelqu'un qu'ils ne connaissent pas. Ne t'inquiète pas, c'est quelque chose qui arrive régulièrement, il a déjà dû quitter le territoire. Ça doit être un solitaire qui s'est approché un peu trop près, ajouta-t-elle en essayant de se convaincre autant que moi. Robin sera sans doute bientôt de retour.

Un silence s'installa. Je tentai de démêler les fils de mon cerveau, l'esprit encore embrumé par les limbes du sommeil.

— Alex ? Qu'est-ce qui t'a réveillé ? Tu as entendu quelque chose ?

— Je... Non, non, répondis-je en essayant de construire des phrases correctes. J'ai senti quelque chose, ça m'a.... Je ne sais pas trop en faite, je savais que quelque chose n'allait pas.

— Le lien de Reconnaissance t'a sans doute transmis son inquiétude. Il est déjà bien développé, ça sera utile à la meute, affirma-t-elle après un court silence.

Je me frottai le visage en tâchant de reprendre mes esprits. Il faisait froid dans la chambre. J'allumai la lampe sur la table de chevet et sortis du lit pour attraper le sweat de Robin. En quoi le lien que j'ai avec lui pourrait-il être utile aux autres membres ?

— Tu crois qu'il va bientôt rentrer ? lui demandai-je.

— Je ne sais pas. Recouche-toi, tu n'as rien à craindre, s'il s'était passé quelque chose d'important on serait déjà au courant.

— D'accord. Bonne nuit Hélène.

— Bonne nuit, dors bien.

Je raccrochai.

Il ne s'était sans doute rien passé de plus, si les sentiments de Robin avaient pu me réveiller, j'imagine que je le saurais s'il s'était passé quelque chose de grave, il serait forcément submergé par les émotions.

Je n'avais plus du tout envie de dormir, alors j'enfilai le sweat et descendis au rez-de-chaussée. Le feu diffusait encore suffisamment de lumière, projetant des ombres inquiétantes dans les coins de la pièce. Je rajoutai une bûche afin qu'il ne s'éteigne pas, puis rapprochai le canapé du foyer pour me réchauffer et m'installai sous une couverture.

Je savais que Robin ne pouvait pas m'appeler, son téléphone était entre mes doigts. Et puis il avait sans doute d'autres choses à régler. Malgré tout, je mis le volume au maximum et le posai près de moi.

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