Chapitre 24

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Très vite, Robin retourna travailler. Après m'être levée et préparée, je m'installai près de la cheminée avec un livre et une tasse de thé brûlante. La neige s'était remise à tomber, j'avais du mal à imaginer que durant plusieurs semaines le paysage serait figé dans cet écrin blanc.

La vie à Aston était douce et calme. Vivre loin de la société me procurait un apaisement que je n'avais jamais ressenti. Les journées s'écoulaient lentement, chaque minute avait de la valeur. J'avais du temps pour moi, et je comptais bien en profiter.

Après avoir bouquiné toute la matinée, je fis une liste de course puis consultai mes mails. Mes parents s'inquiétaient, ils avaient essayé de me joindre sur mon portable toujours HS. La culpabilité l'emporta, et je décidai de les appeler en visio de mon PC, miraculeusement rescapé de la noyade. Il était à peu près l'heure du déjeuner, ils devaient être tous les deux à la maison. J'avais jusqu'à présent refusé les appels vidéos, car je savais que j'avais maigri. Et à cause des cauchemars qui hantaient mes nuits, j'avais souvent le visage marqué par la fatigue, je ne voulais pas les inquiéter. Mais depuis mon arrivée à Aston, j'avais repris du poids, et je dormais beaucoup mieux, sans doute grâce à la présence de Robin.

L'image pixélisée de mes parents apparut devant moi. Je vis d'abord leurs fronts, jusqu'à ce que mon père ajuste la caméra, ses lunettes sur le nez.

— Alexia, tu nous entends ? hurla ma mère à quelques centimètres de l'écran.

— Oui, oui, maman.

— Nous aussi, merveilleux !

Mon paternel agita la main frénétiquement dans ma direction, un grand sourire sur le visage.

— Comment tu vas ma puce ? me demanda-t-il. Et où es-tu ? ajouta-t-il en plissant les yeux pour discerner le décor qui m'entourait.

— Je suis toujours dans la vallée de l'Aube, je... je pense que je vais m'y installer.

Ma mère haussa les sourcils en souriant.

— Ah oui ? C'est bien ça, on va pouvoir venir te voir !

Aïe, je n'étais pas du tout prête à ça. Je me rassurai, presque un millier de kilomètres nous séparaient, ce n'était pas pour tout de suite. Suspicieuse, elle ajouta.

— Tu as rencontré quelqu'un ou... ?

Je levai les yeux au ciel.

— Oui maman, j'ai rencontré quelqu'un... ça va vous sinon ? les questionnai-je innocemment afin de changer de sujet de discussion.

— Oui oui, tu sais nous, c'est toujours pareil. Et donc tu peux nous parler un peu de lui ?

J'hésitai. Je n'avais jamais été très à l'aise pour discuter avec mes parents à cœur ouvert, mais Robin faisait maintenant partie de ma vie, et je ne voyais aucune raison de leur cacher son existence.

— Il s'appelle Robin, il a un an de plus que moi, il est très gentil, et il prend bien soin de moi, synthétisai-je rapidement, gênée.

Mon père hocha la tête, satisfait. C'était tout ce qui comptait pour lui. Ma mère n'insista pas, à mon plus grand soulagement. Elle me connaissait et savait que j'en avais déjà dit beaucoup. J'interrogeai mon père sur son travail, puis ma mère me donna des nouvelles de presque tous les membres de notre famille. Après l'avoir écouté patiemment, je les embrassai, et promis de les rappeler bientôt.

L'alpha rentra en fin d'après-midi. Dès que j'entendis sa voiture, mon cœur s'emballa. Il tapa ses lourdes chaussures sur le perron pour en ôter toute la neige puis entra dans le salon, de petits flocons parsemant ses cheveux, un grand sourire aux lèvres.

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