CHAPITRE 38

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- J'aime beaucoup ta mère, chuchote Louis en redessinant les hirondelles tatouées sur mon torse. Elle est gentille, douce, et elle t'aime énormément.

- Tu vois, je souris et embrasse sa tempe. En même temps, vu l'être exceptionnel que je suis c'est plutôt logique qu'elle soit tout aussi formidable.

Il ricane et pose son regard sur mon visage.

- C'est logique en effet.

Louis effleure mes lèvres et se tourne pour attraper son portable qui vient de vibrer sur la table de nuit. Il s'assoit contre la tête de lit, et vu la façon dont son visage s'illumine, je devine facilement que ça concerne son fils.

- Briana m'a envoyé les photos des activités que Freddie a fait à l'école cette semaine.

Je me rapproche et pose mon menton sur son épaule pour regarder avec lui. Parmi la dizaine de dessins et bricolages, il y en a un qui nous fait sourire un peu plus tous les deux. Freddie a dessiné un camion de pompier. Sur les genoux du bonhomme bâton qui est derrière le volant -et qui doit me représenter- il a dessiné un plus petit bonhomme avec des cheveux blonds.

- Il t'adore tu sais ? il chuchote en faisant défiler les autres photos.

- Je l'aime beaucoup aussi. C'est un chouette gosse.

- T'assure tellement en temps que beau-père, qu'est-ce-que ça sera si un jour t'as des enfants, il rit légèrement en reposant son portable sur la table de nuit.

- Sauf que j'en veux pas, je lâche sans vraiment réfléchir.

C'est lorsque je me rends compte que le silence qui suit est un peu trop long et pesant que je comprends que Louis ne doit pas être sur la même longueur d'onde que moi...

- Tu en veux, toi ? je me risque à demander.

- Bah... je pensais que si je faisais ma vie avec quelqu'un... oui, on aurait sûrement eu un enfant. Mais pas obligatoirement, c'est juste une pensée comme ça.

Il n'ose pas me regarder. J'inspire doucement et me rallonge correctement, reposant ma tête sur l'oreiller.

- C'est peut-être égoïste, mais c'est quelque chose qui me fait peur et que je n'ai pas envie de ressentir. Je ne m'en sens pas capable en fait.

Louis se rallonge à côté de moi, je sens son regard sur mon visage, mais cette fois c'est moi qui l'évite.

- Ça te fait peur ?

- Ça a l'air d'être... un sentiment très fort, et limite... impossible à ignorer. T'es obligé d'aimer ton enfant, et de tout faire pour lui. Si il va mal, tu vas mal. Tu n'es plus toi à part entière... enfin c'est comme ça que je le vois, et je trouve ça effrayant.

- Il y a des gens qui n'aiment pas leurs enfants, et qui ne ressentent pas ça. Je suis bien placé pour te le dire vu la relation que j'ai avec mon géniteur.

Il secoue ses épaules et passe ses doigts dans mes cheveux. Je fixe son visage, cherchant le courage de lui raconter.

- Le tout premier accident de la route sur lequel je suis intervenu j'ai dû m'occuper d'un papa qui venait de perdre ses deux filles, elles sont mortes devant lui. Il était effondré. Sa douleur m'a fait peur ce jour-là... et quelques jours plus tard il a mit fin à ses jours.

- Tu as un travail horrible et merveilleux à la fois. C'est comme être parent au final.

Il se rapproche et effleure mes lèvres.

- Harry Styles, je me vois bien passer un bon bout de temps avec toi, donc si tu ne veux pas d'enfants je respecterais ton choix.

- Tu es sûr que c'est quelque chose dont... tu peux te passer ?

HéliantheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant