Hélianthe

CHAPITRE 11

- Je trouve ça quand même bizarre. Enfin non, pas bizarre mais... attend c'est pas le bon mot.

- Liam, bosse au lieu de parler de ma vie sentimentale, je soupire en chargeant le camion pour une prochaine intervention.

- Presque trois semaines et il ne s'est rien passé de plus que des bisous de collégiens. C'est bizarre quand même !

- Rassure-moi, tu n'as pas sauté sur ma soeur dès le premier soir ?

C'était ironique à la base, mais quand je vois son regard se baisser et l'air embarrassé qu'il arbore je comprends que c'est exactement ce qu'il s'est passé.

- Tu te moques de moi ?

- On avait un peu bu tous les deux, qu'est-ce-que tu veux que je te dise ? Mais je l'ai obligé à rien je t'assure...

- Tais toi je veux plus rien entendre.

- C'est toi qui a demandé... Si tu veux mon avis vous vous prenez trop la tête tous les deux.

- Non, je ne veux pas ton avis. On prend notre temps, et t'as rien à dire sur ça.

- Tu veux prendre ton temps plutôt. J'suis sûr qu'elle n'attend que ça.

L'emploi du pronom féminin me fait tiquer, mais je comprends qu'il fait attention, au cas où des oreilles traînent autour de nous. Je souffle et lève les yeux au ciel avant de caler un des sacs de secours dans le camion.

- T'as peur qu'elle te laisse tomber une fois que tu auras cédé, c'est ça ?

- Passe moi le sac derrière toi, je soupire en ignorant sa question.

- Putain c'est ça le problème en fait ! Bah tu sais quoi ? Le meilleur moyen c'est de...

- J'm'en fous Liam, je le coupe en descendant du camion. Je ne veux pas de tes conseils, ni de ceux de Gemma. Démerde-toi pour tout ranger.

Je l'abandonne et part dans la cuisine pour me faire un café. Qu'est-ce-qu'il peut être relou quand il s'y met putain. J'adore Liam, et en général il est plutôt de bons conseils, mais alors là je préférerais qu'il se mêle de ses affaires.

Je me verse une tasse de café et m'installe à la table, mon portable en main pour ouvrir le message que Louis m'a envoyé il y a une heure.

De : Louis

J'espère que ta garde se passe bien. Si jamais tu en as le courage (et si tu en as envie surtout) tu peux venir prendre le petit-déjeuner chez moi, et profiter de mon lit plus que confortable pour te reposer. Eleanor aura sûrement préparé quelque chose de bon.

Je souris et lui réponds aussitôt. Il est pas loin de minuit, mais je sais très bien qu'il ne dort pas encore.

A : Louis

C'est pas super intéressant d'être avec moi quand je dors. Mais si tu as le courage de supporter ça, (et si tu en as envie surtout), je viendrais.

De : Louis

ATTENTION JE VAIS ÊTRE TRÈS NIAIS : même quand tu dors c'est intéressant d'être avec toi.

Il a fallu moins de trente secondes pour que son message apparaisse. Je souris malgré moi et prends une gorgée de café avant de lui répondre.

A : Louis

D'accord, et je ramène des viennoiseries en prime.

De : Louis

Tu sais comment me parler.