CHAPITRE 16

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Louis fait défiler le mail sur sa tablette. On est maintenant fixés. Ça me fait vraiment bizarre de voir le visage des personnes qui m'ont harcelés pendant quinze jours, et qui auraient sûrement continués si Louis n'avait pas vu les messages.

Une dizaine de jeunes filles entre 13 et 25 ans, faisant très certainement partie des fans de Louis parce que je ne les ai jamais vues.

Mon petit-ami soupire et tourne la tête vers moi.

- Qu'est-ce-que tu veux faire alors ?

- Je sais pas, je chuchote en regardant l'écran.

- Bon, moi je sais. On porte plainte. Je ne peux pas laisser passer ça.

- La plupart sont mineures, tu vas pas...

- Raison de plus. C'est trop facile de s'en prendre aux gens sans conséquences derrière.

D'accord, il est énervé... Je frotte doucement son dos alors qu'il soupire et prend son visage entre ses mains.

- J'suis désolé, je chuchote.

- Recommence pas, s'il te plaît.

Il pose la tablette sur la table basse avant de se lever. Il récupère son paquet de cigarette et sort par la porte-fenêtre. Lady se faufile aussitôt dehors, profitant de l'occasion pour se rouler dans l'herbe. Olympe baille à côté de moi et pose sa tête sur ma cuisse, ignorant complètement les bêtises de son bébé.

Je regarde Louis faire les cents pas sur la terrasse, il est plongé dans ses pensées, la cigarette coincée entre son index et son majeur. De temps en temps il s'arrête pour prendre une dose de nicotine, puis se remet à marcher.

Il est à bout, je le sens bien.

Hier ma kiné est passée parce-que Louis voulait la rencontrer avant de partir. Je sais que ça le stresse un peu d'embaucher de nouvelles personnes, surtout que là il ne sera pas là pour surveiller. Mais Auli à l'air très gentille, et professionnelle. Je sens que ça va bien se passer.

Et demain, ma mère arrive. Ça aussi ça le stresse un peu.

Il s'occupe tellement de moi qu'il n'a pas eu le temps de souffler pendant ces trois semaines de pause, et ça m'inquiète.

- Désolé, vraiment je veux pas m'énerver, il lance en s'arrêtant devant la porte-fenêtre. Mais arrête de t'excuser, s'il te plaît. C'est absolument pas ta faute.

Louis se remet à marcher sur la terrasse, terminant sa cigarette.

- Lou, je l'appelle doucement. Tu peux venir ?

Il hoche la tête et écrase son mégot dans le cendrier. Il laisse la porte ouverte pour Lady, est s'approche du canapé.

- Quoi ?

- Viens là.

Je lui fais signe de se rapprocher, ce qu'il fait en fronçant les sourcils.

- Assis-toi sur moi.

- Non, il rit en se reculant.

- Louis, allez...

Je le retiens, insistant un peu. Il hésite, mais fini par céder. Olympe descend du canapé et part manger dans la cuisine, lui laissant la place.

- Tu me dis si je te fais mal.

J'acquiesce et le regarde s'asseoir à califourchon sur mes cuisses. Enfin s'asseoir... pas vraiment. Il fait attention à ne surtout pas peser sur moi.

- Vas-y, c'est bon.

Je pose ma main sur sa cuisse et appuie très légèrement pour l'inciter à s'asseoir. Il se laisse enfin aller et me regarde, attendant de voir ce que je compte faire. J'effleure son menton et l'embrasse. Louis me répond avec douceur, et glisse ses doigts sur ma nuque, jouant avec mes cheveux.

HéliantheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant