CHAPITRE 27

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Le soleil perce bien à travers les rideaux lorsque j'entre dans la chambre, encore trempé de sueur. Avant de m'asseoir au bord du lit, je dépose le sac de Starbucks sur la table de nuit. Louis dort encore, caché sous la couverture. Je prends une gorgée de mon café et glisse mes doigts dans ses cheveux tout décoiffés pour le réveiller en douceur.

- L'inspiration pourrait arrêter de venir le vendredi soir à minuit ? je chuchote.

Il marmonne et tire juste assez la couette pour me regarder, puis soupirer.

- J'aime pas quand tu pars courir tout seul, t'aurais pu me réveiller. 

- Pour que tu m'accompagnes ? je plaisante en me penchant pour l'embrasser dans le cou. Ca va, t'inquiète pas. Je t'ai ramené le p'tit dej en plus. 

- Je t'aime, mais je t'en veux un peu quand même, il soupire en se redressant pour se caler contre la tête de lit. Sérieusement, ne pars plus tout seul. Sam aime bien courir, il peut t'accompagner.

- J'ai pas besoin d'un garde du corps.

Louis récupère son gobelet de café, et le muffin au chocolat dans le sachet. Il ne fait même pas attention à ce qu'il y a décrit sur le gobelet. Je le récupère et le tourne pour lui montrer l'inscription au marqueur. La serveuse du Starbucks a écrit les noms sur les gobelets avant même que je lui dise, et a noté son numéro sur celui de mon petit-ami. Il fronce légèrement les sourcils et soupire.

- Voilà, c'est pour ça que je veux que Sam t'accompagne. Mes fans te reconnaissent de plus en plus maintenant. 

Je me retiens de souffler et reprends une gorgée de mon café.

- Je vais courir pour me vider la tête, et pour m'entraîner comme j'en ai envie. J'y arriverais pas si je dois faire attention à quelqu'un.

- Le but d'un garde du corps c'est que ce soit lui qui fasse attention à toi, pas l'inverse. Essaye au moins, s'il te plaît. Ca me rassurerait... et puis si tu te fais mal, ou si tu fais un malaise, ou...

Je le fais taire en l'embrassant furtivement.

- Pas de garde du corps. T'as pas oublié qu'on a une visite ce matin ? je demande en me levant.

- J'ai pas oublié. Je prépare déjà toutes mes répliques pour essayer de te convaincre que c'est la bonne maison.

- "Maison" ?

- Villa ? 

Je ris légèrement et me penche pour embrasser tout le long de sa mâchoire.

- Je vais prendre une douche. Traînes pas trop.

- Je te rejoins vite.

Je presse un bref baiser sur ses lèvres et pars dans la salle de bain. Je jette mon gobelet de café vide avant de retirer mon t-shirt trempé de sueur. Je cours dans Hampstead depuis deux semaines avec Olympe, ça nous change de la forêt mais pour le moment je ne peux courir que sur des surfaces plates et dures. La gadoue et les cailloux ce n'est pas pour le moment, mais ça fait quand même du bien de retrouver un peu plus de liberté.

* * *

Louis discute avec l'agent immobilier, je me détache un peu et m'approche des baies-vitrées pour observer la vue sur le jardin... enfin, le parc plutôt. C'est une maison incroyable, comme toutes celles que Louis voulait qu'on visite... j'avoue que j'ai un peu de mal à me projeter dans une maison comme celle-ci, mais je sais que Louis vit dans ce genre d'endroit depuis des années. Il a l'habitude d'avoir un studio pour composer ou répéter, sa salle de jeux vidéos, sa piscine, un garage immense pour ses voitures... il est habitué à tout ça. Je ne peux pas lui demander de diminuer radicalement son rythme de vie alors qu'il en a largement les moyens. 

HéliantheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant